Arrivée au CNM en 2020 puis à Marseille un an plus tard, la nageuse Marie Wattel rejoint le club de Montpellier. La championne d’Europe du 100m papillon va surtout partir s’entraîner aux Etats-Unis pour préparer les JO 2028 à Los Angeles.
C’est une nouvelle page qui se tourne. Après les départs, pêle-mêle ces dernières années, de Florent Manaudou, Mehdy Metella, Mikel Schreuders et, cet été, du coach Julien Jacquier, le Cercle des nageurs de Marseille enregistre celui d’une autre athlète olympique.
Marie Wattel (27 ans) a mis à profit un road trip automnal de plusieurs semaines aux États-Unis pour « souffler et retrouver un peu de légéreté ». Elle n’a pas caché sa joie d’avoir « réussi à déconnecter », bien qu’elle a loupé les championnats de France et du monde en petit bain ; une première absence en équipe de France depuis treize ans.
Championne d’Europe et vice-championne du monde avec le Cercle
Membre du CNM depuis 2020, alors qu’elle était étudiante à Loughborough en Angleterre, la nageuse haut-savoyarde avait débarqué à Marseille en 2021 tout juste auréolée de son titre de championne d’Europe du 100m papillon. Sous les couleurs du Cercle, Marie Wattel est devenue vice-championne du monde sur la même épreuve, en 2022, et a décroché un quatrième titre européen en petit bassin (avec le relais 4x100m nage libre mixte).
Malheureusement, elle n’a pas été épargnée par les soucis sur les bords de la Méditerranée, enchaînant blessures (épaule, dos, genou) et doutes pendant deux saisons. En décembre 2023, à huit mois des Jeux olympiques, elle s’était rompu le ligament croisé du genou droit. Elle s’était tout de même qualifiée pour ses troisièmes Jeux, mais sans parvenir à se hisser en finale individuelle (9e du 100m papillon, 10e du 100m nage libre).
« Mentalement, le plus dur, c’était l’avant, explique-t-elle dans L’Équipe. Pendant les Jeux, j’ai profité à fond. L’effervescence, le public, l’engouement ont sauvé mes Jeux. Ça m’a réparée. »
Un « électrochoc » puis un « déclic »
Alors qu’elle se voyait « finir sa carrière » à Marseille, auprès de ses amis (notamment des anciens nageurs du CNM), Marie Wattel a donc décidé de ne pas reprendre l’entraînement au sein du groupe désormais coaché par l’Italien Federico Brumana. Alors que le directeur sportif Romain Barnier nous avait expliqué mi-octobre n’avoir « jamais dit (à Marie) qu’on ne la conservait pas », cette dernière a précisé dans L’Équipe :
« J’ai eu un rendez-vous début septembre avec Romain Barnier qui m’a expliqué qu’ils avaient d’autres projets et ça ne collait pas avec le mien. Malheureusement, ils avaient d’autres envies et je n’étais pas forcément dedans. Avec du recul, je les remercie pour leur honnêteté. Ça m’a permis de regarder les autres opportunités. Au début, c’était un électrochoc puis ça a été un déclic pour me dire que je devais partir aux États-Unis ».
« Je n’ai pas fini d’écrire mon histoire »
Si elle avait d’abord envisagé de s’expatrier en Australie, Marie Wattel, après une opération de son genou droit, va finalement tenter l’aventure à partir du mois de mars à l’université d’Arizona, qui a vu passer un certain Léon Marchand pendant trois ans… « Ça m’a paru une évidence que je n’avais pas fini d’écrire mon histoire », explique-t-elle.
Marie Wattel, dix-neuf fois championne de France, a désormais les JO de Los Angeles en 2028 dans le viseur. Avec une première échéance sur son tableau de marche : disputer les championnats du monde 2025 à Singapour, du 27 juillet au 3 août.
B.G.