Quatre mois après la démission de Jean-Bernard Constant et de son bureau au lendemain des Jeux olympiques, le pôle France de voile de Marseille a un nouveau président : Yann Rocherieux, 41 ans, dixième aux Jeux de Pékin et ancien vice-président de World Sailing.
L’annonce s’était limitée aux initiés et aux proches de la marina. Et elle avait surpris tout le monde, à l’exception des concernés. Le 9 août dernier, soit littéralement au lendemain de la fin des épreuves olympiques de voile à Marseille, Jean-Bernard Constant et tout son bureau ont démissionné du comité de direction pôle France.
« Je l’avais annoncé dès le mois de juillet 2023, au moment du test event. Mais la Fédération française n’y avait pas cru », rembobine Jean-Bernard Constant, qui dit avoir « fait le tour » de la question, après trente ans passés dans la structure, d’abord en tant que secrétaire général puis deux décennies en tant que président.
Constant n’a « aucun regret »
Porteur de la flamme olympique le 9 mai dernier, il avoue sa « fierté » d’avoir « réussi à obtenir les JO » dans sa ville, en y « associant la refondation complète » des installations, pour hisser la marina de Marseille « parmi les plus belles du monde ».
« Les Jeux olympiques se sont très bien passés, pas pour la France (seulement deux médailles sur dix séries, aucune en or) mais les délégations étrangères étaient très contentes, résume Jean-Bernard Constant, comme un bilan. Je n’ai aucun regret. Je n’avais plus la force de repartir jusqu’en 2028, c’est trop loin. »
Le départ soudain des membres du bureau directeur du pôle France de voile a pris de court beaucoup de monde. Nombreux sont ceux à regretter l’impossibilité d’assurer une transition et une passation de pouvoir en douceur…
Dénechau a assuré l’intérim, jusqu’à sa réélection à la Fédération française
De par ses statuts, le pôle France a donc été dirigé, le temps d’un intérim, par le président de la Fédération française de voile, Jean-Luc Dénechau, qui est un membre permanent de droit du bureau.
Sauf que ce dernier ayant eu une échéance élective à la Fédé (le 10 décembre), rien n’a pu être officiellement décidé pendant ces quatre mois. Mais avant de partir, Jean-Bernard Constant avait « proposé un nom » pour son remplacement : Yann Rocherieux.
Âgé de 41 ans et originaire de Haute-Savoie, cet ancien spécialiste du 470 a fait partie de l’équipe de France de voile olympique entre 2002 et 2016. Avec deux principaux faits d’armes à son actif : une 10e place aux JO de Pékin en 2008 (en binôme avec Emmanuel Dyen) et un titre européen.
Rocherieux, un ancien Olympien et vice-président de World Sailing
Installé à Marseille, Yann Rocherieux semblait être le candidat idéal… Encore fallait-il qu’il soit libre. Élu parmi les sept vice-présidents de la Fédération internationale de voile en 2020, il n’a pas récolté assez de suffrages pour cette nouvelle olympiade, lors de l’assemble générale de World Sailing le 9 novembre dernier.
Diplômé de l’INSA Lyon, ingénieur en matériaux, le jeune quadragénaire fut président de la commission des athlètes de World Sailing, parle couramment anglais et est membre du pôle France de voile depuis de nombreuses années. Autant d’atouts et de qualités qui permettront d’insuffler une nouvelle dynamique à la structure.
Cottin : « Plus de temps pour se consacrer à nos petits Sudistes«Â
Sur le terrain et en coulisses, ça s’active déjà depuis la rentrée. Un nouveau cycle de préparation olympique a démarré pour de nombreux athlètes dont Jean-Baptiste Bernaz et Jérémie Mion. Cadre technique de la Fédération française, Pascal Chaullet quitte son poste de directeur du pôle et renoue avec des missions d’entraînement.
Il a été remplacé depuis le 1er novembre par Lionel Cottin, qui briguait le poste depuis quatre ans. Chargé des relations avec le comité d’organisation des JO de Paris 2024, ce dernier dévoile l’évolution qu’il souhaite désormais donner au pôle France : « Dans la préparation des Jeux à Marseille, on était très axé sur le haut de la pyramide ; en 2028 les JO seront à Los Angeles, donc on aura plus de temps pour se consacrer à nos petits Sudistes. Je suis ravi de cela. Il y aura ici à la marina un rapprochement entre les jeunes publics, les clubs de performance et le pôle Espoir, un fonctionnement beaucoup plus transversal avec le pôle France ».
Benoît GILLES