La Métropole Aix-Marseille-Provence lance un appel à projets pour tester la livraison d’échantillons médicaux par drone entre les hôpitaux d’Aix et Pertuis. Un projet pilote qui pourrait ouvrir la voie à un réseau aérien de mobilité interhospitalière dans la région.
Face à une croissance démographique et économique fulgurante, les grandes métropoles, Aix-Marseille en tête, cherchent des solutions pour désengorger leurs routes et réduire les émissions polluantes. L’Innovative air mobility (IAM), qui mise sur l’aérien pour fluidifier le transport, semble avoir trouvé un premier cas d’usage convaincant : la logistique médicale.
La crise du Covid-19 l’a rappelé avec brutalité : l’équité territoriale en matière de santé est une priorité absolue. Dans les zones enclavées, montagneuses ou insulaires, les livraisons médicales (échantillons biologiques, dispositifs, médicaments) sont souvent freinées par des infrastructures inadaptées ou saturées. Les hôpitaux, en première ligne, exigent fiabilité et rapidité pour offrir aux patients un service à la hauteur des besoins, particulièrement en cas d’urgence.
Huit courses par jour en semaine, cinq le week-end
Soutenu par l’Agence régionale de santé (ARS) et les territoires de la région Sud, le projet Medical Delivery 13 ouvre la voie à une expérimentation de livraison interhospitalière par drone, avec l’objectif de continuer à évaluer des solutions, identifier des freins et adapter les organisations.
Pour ce premier volet, Aix-Marseille-Provence est aux manettes. Avec son statut de territoire d’innovation (labellisé ICapital par l’UE) et d’industrie de pointe, l’intercommunalité ambitionne de déployer ces nouvelles technologies pour répondre à des besoins concrets, dans des zones à faible densité de population.
L’expérimentation, planifiée sur trois ans, vise à tester la robustesse et la viabilité de ces vols courts par drones. Le tronçon Aix-Pertuis (19 km) servira de ligne pilote. Une logistique millimétrée : huit courses programmées par jour en semaine, cinq le week-end, le tout sous l’œil vigilant de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).
Quelles caractéristiques ?
Le défi est de taille avant la généralisation des drones dans le transport des échantillons médicaux. Ces appareils devront répondre à trois exigences essentielles. Tout d’abord, la performance : ils devront être suffisamment robustes pour résister aux conditions météorologiques variées et garantir un taux de disponibilité d’au moins 90 %.
La sécurité sera aussi primordiale : chaque vol devra permettre le transport scellé de 15 à 20 échantillons, en conformité avec la norme UN3373, qui régit les produits médicaux.
Et enfin, l’acceptabilité des drones sera un point majeur, avec un impact sonore minimal, un bilan carbone maîtrisé et une intégration fluide dans les chaînes logistiques hospitalières existantes. L’impact environnemental et sociétal sera évalué en parallèle, avec des recommandations pour affiner la solution.
Le projet Medical Delivery 13 s’annonce comme une première pierre dans l’édifice de la logistique aérienne régionale. Une initiative qui pourrait, à terme, dessiner un réseau de mobilité interhospitalière dans toute la région, avec des trajets optimisés et sécurisés.
Les démonstrations sont attendues pour juillet 2025. En attendant, l’appel à candidatures est lancé : les pionniers de demain ont jusqu’au 10 janvier 2025 pour se positionner, via la plateforme d’innovation de la Métropole.