OM – Mercato, Pogba, De Zerbi, Benatia, arbitrage… Pablo Longoria fait le bilan de mi-saison

Photo Alain Robert

Mercredi 18 décembre, après la fin de la première partie du championnat et à quatre jours de l’entrée en coupe de France (à Saint-Étienne), le président de l’OM, Pablo Longoria, a tenu une conférence de presse fleuve pour balayer tous les sujets.

Détendu, souriant, affable, Pablo Longoria s’est présenté devant la presse ce mercredi 18 décembre, dans le stade Vélodrome pour dresser le bilan de cette première partie de saison.

L’atmosphère était conviviale, forcément, avec la deuxième place de l’Olympique de Marseille en championnat après quinze journées (sur 34), en attendant le choc entre Monaco et PSG ce soir, en match avancé de la 16e journée.

Bien loin des tensions de la fin de saison dernière. Très loin, aussi, déjà, des remous qui avaient escorté la bande à Leonardo Balerdi début novembre après une énième défaite face à Auxerre.

Fort de quatre matchs sans défaite consécutifs, l’OM ira ce dimanche à Saint-Étienne pour disputer son 32e de finale de coupe de France, avant de prendre une semaine de vacances. Alors, ce mercredi, Longoria a balayé tous les sujets pendant plus d’une heure. Extraits.

Le début de saison réussi

« Si on revient en juillet, on se fixait l’objectif de la qualification en Ligue des champions. Pour nous c’est très important. Voyager à 2 points par match en moyenne rentre dans cet objectif. Je suis satisfait.

En ce moment, on est dans une dynamique positive, il y a beaucoup d’améliorations visibles sur la durée. Il y a des hauts et des bas, mais on est satisfait du travail réalisé par le staff technique commandé par Roberto De Zerbi.

On voit chaque semaine que les idées de jeu s’améliorent et collent à l’identité souhaitée par le coach. »

« Il faut que tout le monde tende dans la même direction. Je vois de l’unité, il faut du temps mais ça se met en place. De mon côté, la satisfaction est énorme »

Roberto De Zrebi. Crédit photo : Rudy Bourianne

Le nouveau projet du club

« Après une saison décevante, on a fait beaucoup d’analyse et d’autocritique. On a voulu démarrer un nouveau cycle en juin, quand Franck McCourt est venu. On voulait retrouver de la stabilité dont on manquait. On a lancé un cycle de trois saisons, avec un coach comme Roberto De Zerbi, dont on est très satisfait.

Et avec Medhi Benatia sur la partie sportive qui fait un travail très important. Il s’améliore chaque jour dans son rôle, il amène un leadership et un savoir-faire dont on est très content.

L’identification au club avec des anciens joueurs dans l’organisation, comme Fabrizio Ravanelli, nous donne de la crédibilité en interne et en externe. Je vois de l’unité, un groupe de travail qui se met en place.

Je suis très satisfait. En interne comme en externe, il faut que tout le monde tende dans la même direction. Je vois de l’unité, il faut du temps mais ça se met en place. De mon côté, la satisfaction est énorme.

C’est important d’avoir des figures comme Giovanni Rossi pour accompagner le coach aussi, c’est le chef du staff pour ainsi dire. On cherche à construire quelque chose de solide, de se projeter vers l’avenir. Avec l’unité actuelle, ce genre des choses aident à créer une dynamique positive. »

« Benatia a tous les atouts pour devenir l’un des meilleurs dirigeants européens »

De gauche à droite, Roberto De Zerbi, Giovanni Rossi et Medhi Benatia. Crédit photo : Rudy Bourianne

Medhi Benatia, futur directeur sportif

« Il ne manque que quelques petits détails à régler avec Medhi Benatia pour le nommer directeur sportif. Je ne suis pas inquiet. On espère finir les négociations parce qu’on est tous sur la même longue d’ondes.

Si on parle de stabilité, c’est une obligation, pour nous en tant que club, d’avoir l’un des meilleurs dirigeants du football européen actuellement. C’est un conseiller, un consultant mais il a tous les atouts pour à devenir l’un des meilleurs dirigeants européens sur la partie sportive.

Medhi est à l’écoute, il cherche à s’améliorer, il demande des conseils… Il sait que son rôle est nouveau, même si déjà en tant que joueur il était déjà un peu dirigeant ! Il est très curieux. Il a des idées, il est jeune, il a de l’ambition.

Il est dans la nouvelle génération des dirigeants, comme dans beaucoup de clubs actuellement, on voit d’anciens capitaines devenir dirigeants. Il sait rentrer dans la tête des joueurs. »

Medhi Benatia, futur directeur sportif. Crédit photo : Rudy Bourianne

Jean-Pierre Papin avec la Pro 2

« On est content de son travail avec la Pro 2. C’est vrai qu’il y a eu des tensions en interne, dans la façon dont on a voulu construire cette équipe, il ne faut pas le cacher. Quand il y a des changements, ça provoque des réactions, c’est naturel.

Pour nous, créer une deuxième équipe comme ça, c’est un concept nouveau. C’est quelque chose qui se rapproche plus de quelque chose de professionnel, parce qu’on le sort du centre de formation. C’est normal que ça crée des tensions, ça arrive partout.

J’ai déjà connu ce genre de situation à Valence. Ce qui est important maintenant, c’est de garder la méthodologie de travail. L’objectif de la Pro 2 est clair : préparer les joueurs à jouer au niveau professionnel avec des adultes. Ce n’est pas le même football qu’en U17 ou en U19. C’est ça l’objectif fondamental. »

« Au mercato d’hiver, on va saisir des opportunités s’il y en a, mais en gardant l’équilibre du groupe »

Le mercato, une question d’opportunités

« En ce moment, on est dans une dynamique positive, donc on ne veut pas changer l’équilibre qui s’est créé dans l’équipe, surtout dans les dernières semaines. Un mercato, c’est une question d’opportunités.

Il va y avoir du mouvement, certains joueurs n’ont pas assez de minutes à leur goût. On a fait de gros investissements cet été, on doit être attentif à la gestion économique aussi. On va saisir des opportunités s’il y en a, mais en gardant l’équilibre du groupe. »

Des recrutements au mercato de janvier ?

« Ce serait irresponsable de prendre un double risque économique. Le mercato a toujours une double ambition : améliorer le sportif et améliorer un résultat économique. Une saison sans coupe d’Europe, c’est difficile économiquement.

J’aimerais utiliser le mercato pour récupérer une partie des investissements faits pendant l’été. Ce serait sain pour l’économie du club. C’est ma responsabilité en tant que président.

Dans la stratégie, j’aimerais vendre avant d’acheter, mais ce n’est pas un mécanisme obligatoire. On ne va pas mettre en danger la trésorerie du club, en aucun cas.

On veut toujours le meilleur effectif possible, les joueurs importants de l’équipe ne sont pas en vente. Si on peut faire des opérations intéressantes avec des joueurs en manque de minutes, on est ouvert. »

« Il n’y a pas de discussions avec Pogba, pas de rendez-vous. Je ne ferme pas la porte, mais ça crée beaucoup de spéculations. Ce sont surtout des rêves plus qu’une réalité dans le marché »

Paul Pogba dans le viseur ?

« On me parle plus de Paul que des résultats du match dernièrement. C’est une personne et un joueur extraordinaire. J’ai été le premier content de voir sa sanction réduite. Medhi Benatia aussi a une très bonne relation avec lui. Oui, on lui a envoyé des messages parce qu’on était content pour lui.

Quand j’étais à la Juventus, c’était une superstar ; mes amis me demandaient beaucoup de choses et il m’a toujours aidé ! Il n’y a pas de discussions avancées. On va faire un rendez-vous interne cette semaine pour les objectifs du mercato. Sur Paul, on doit l’analyser.

En tant que club, on a toujours plaisir à saisir des opportunités, de voir des grands joueurs jouer chez nous, par exemple avec Adrien (Rabiot) ou Højbjerg.

Il n’y a pas de discussions avec Pogba, pas de rendez-vous. Je ne ferme pas la porte, mais ça crée beaucoup de spéculations. Ce sont surtout des rêves plus qu’une réalité dans le marché. Je veux laisser retomber le soufflé. »

L’arbitrage en France

« L’arbitrage, c’est l’un des métiers les plus difficiles du football, il faut le respecter. Mais il faut respecter aussi l’avis du club. On a vu beaucoup de situations surprenantes pour nous. Il faut mettre sur la table le problème de l’arbitrage en France.

Chaque week-end, il y a une grosse confusion. On se sent défavorisé cette saison avec les décisions prises, mais aussi dans les autres matches.

Quand tu joues les coupes d’Europe, tu comprends parfaitement le type d’arbitrage que tu vas avoir. Ici, je ne comprends pas la tendance pendant un match, tu te retrouves avec des arbitrages totalement différents d’un match à l’autre.

Je ne parle pas des erreurs ou pas, mais de la tendance globale. Même au cours d’un match, par exemple contre Lille.

Pendant le match, les contacts sont acceptés, puis pas acceptés sur l’action d’après… L’utilisation de la VAR change d’un week-end à l’autre aussi. Il faut avoir plus de cohérence dans l’arbitrage.

OM – Lille, au stade Vélodrome – 14 décembre 2024 – Photo – Alain Robert.

Dans le même temps, je ne suis pas content des décisions de la commission de discipline. Tous nos dirigeants sont sanctionnés, moi le premier. Contre Angers, j’ai dit à l’arbitre : « Tu n’as pas le niveau, tu subis trop la pression my friend« , calmement (ce qui lui a valu un match de suspension). On est les seuls à être sanctionnés, alors que j’entends d’autres dirigeants… Pourquoi ? Je ne l’accepte pas.

Il faut que tout le monde sache exactement comment tu vas être arbitré, comment tu vas être sanctionné. On est la 14e équipe qui fait le moins de fautes en Europe, mais celle qui reçoit le plus de cartons rouges… Il faut porter une réflexion plus large.

Il y a un an et demi, il y avait une cohérence tous les week-ends. En ce moment, je ne comprends rien ! C’est un sujet qu’on doit porter. C’est pour ça qu’on a pris Frank Schneider (ancien arbitre international) comme consultant.

C’est normal de faire appel à un spécialiste, le monde de l’arbitrage est compliqué. Cela permet d’avoir une opinion plus experte que la nôtre, pour cerner l’arbitrage de manière plus objective et ouverte, d’améliorer la position du club. On n’est pas dans des discussions de comptoir d’un bar. »

« Roberto De Zerbi est similaire à l’OM et à Marseille, c’est ce qui m’a le plus plu. Il partage l’ADN de ce club »

Le coach Roberto De Zerbi

« C’était important. On voulait construire un projet de trois ans avec un entraîneur puissant, renommé, qui pouvait incarner le leadership qui manquait l’an dernier.

Pour nous, on voulait faire le maximum pour réussir l’impossible autour d’autre chose que l’argent : Les valeurs primaires du football : les relations humaines, la passion, l’investissement avec le public quand tu joues jouer dans ce stade.

Toutes les équipes européennes auraient été très contentes de récupérer Roberto De Zerbi l’été dernier. Mais pas seulement le coach, la personne et ses valeurs sont ce qui me rendent heureux. C’est similaire au club et à la ville, c’est ce qui m’a le plus plu. Il partage l’ADN de ce club. »

Pour Chancel Mbemba, situation inchangée

« Rien n’a changé. Dans la vie, il faut être transparent. Chancel, comme les autres joueurs, a été appelé par le coach, par la direction, il connait sa situation depuis juin 2024.

Je crois que la version du club a été la même qu’on l’a communiqué autour du 20 juin. Rien n’a changé. C’est aussi vrai, je tiens à le dire, que le club a respecté tous les engagements légaux envers le joueur, c’est normal.

Concernant le joueur et son intégration dans le groupe, je n’ai rien à dire, il a eu un très bon comportement dans sa situation, qui est difficile. Il était conscient de ce que serait sa situation.

Pour ce mercato d’hiver, le club est très clair : c’est la même situation que cet été. Il a un prix. Si un club met le prix que l’on souhaite, on sera très content de trouver une solution qui sera bénéfique pour le club et le joueur.

Mais pour moi, la chose la plus importante est le respect du club. Je le respecte, chacun est libre de prendre la meilleure décision pour lui. Mais personne ne va passer au dessus de l’institution et du club » 

B.G.

SUR LE MÊME SUJET