L’économie en perte de vitesse dans la métropole Aix-Marseille-Provence

Face à une activité en recul au 3ᵉ trimestre 2024, les entreprises d’Aix-Marseille-Provence tirent la sonnette d’alarme. Pression sur les trésoreries, retards de paiement et incertitudes politiques fragilisent l’économie. Dans un appel commun inédit, patronat et syndicats demandent des réponses rapides pour éviter une crise sociale et économique.

L’activité économique du territoire Aix-Marseille-Provence s’assombrit à l’approche de la fin d’année, selon la dernière enquête de conjoncture de la CCI métropolitaine.

Réalisée entre le 13 novembre et le 6 décembre auprès de 377 chefs d’entreprise, elle dresse un constat préoccupant pour le 3ᵉ trimestre 2024 : baisse des chiffres d’affaires, pressions accrues sur les trésoreries et marges, et incertitudes persistantes pour l’avenir.

Hôtellerie-café-restauration durement touchés

Le solde d’opinion des dirigeants reste négatif à -24 points, un recul par rapport aux -20 points du trimestre précédent. Seulement 17 % des entreprises observent une hausse de leur chiffre d’affaires, tandis que 36 % voient leurs marges se dégrader. Les secteurs du commerce de gros et des services, notamment l’hôtellerie-café-restauration (HCR), sont les plus durement touchés.

34% des dirigeants anticipent une baisse de leur chiffre d’affaires. Un pessimisme particulièrement marqué dans le commerce et les services HCR justement.

Si le secteur de la construction montre de timides signes de reprise, grâce à des appels d’offres plus nombreux dans les travaux publics et une légère hausse des autorisations de logements, l’embellie peine à s’imposer. Idem pour l’industrie. Ces filières se montrent légèrement plus résilientes, bien que les carnets de commandes se contractent pour 31 % des entreprises.

Les patrons peinent à envisager une stratégie claire, freinés par les incertitudes internes et internationales. Conflits mondiaux et instabilité politique française nourrissent un climat délétère pour l’économie.

Autre signal inquiétant : les retards de paiement. Plus de la moitié des entreprises déclarent observer une hausse des délais, ce qui fragilise davantage les trésoreries déjà sous tension. Pour 30 % des répondants, ces retards, dont certains atteignent des montants élevés (10 000 à 50 000 euros), posent de graves difficultés financières.

Un appel unitaire pour sortir de l’impasse

Dans ce contexte d’instabilité économique croissante, patronat et syndicats tirent la sonnette d’alarme. « L’avenir des entreprises et des salariés est en jeu », alertent-ils.

Les signataires demandent des réponses politiques rapides pour éviter une dégradation économique aux conséquences sociales dramatiques. Ils plaident pour un dialogue social renforcé, une confiance retrouvée, et la mise en œuvre de solutions concrètes pour relancer l’activité et protéger l’emploi. « Nous sommes à un carrefour », concluent-ils, rappelant que l’action collective est la seule issue pour éviter un décrochage durable de l’économie réelle.

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