Après la victoire sur le fil de Fos Provence Basket sur Antibes (83-82) vendredi, le coach Rémi Giuitta est revenu sur l’imbroglio qui bloque le transfert de son nouveau meneur Brandon Young : « C’est ubuesque, je n’arrive toujours pas à le comprendre. C’est lunaire ».
La victoire sur le fil des BYers face à Antibes vendredi soir (83-82) a été une éclaircie bienvenue dans un contexte toujours délicat, entre les blessures (Maxime Galin, Mathieu Wojciechowski, Mamadou « Petit » Niang) et l’arrivée du nouveau meneur Brandon Young qui ne cesse d’être repoussée.
Le succès – le sixième en seize journées de Pro B – en est d’autant plus honorable pour les Fosséens qui ont su se battre avec leurs armes pour l’emporter d’un petit point, avec donc leur recrue, arrivée depuis trois semaines, toujours clouée sur le banc.
L’entraîneur Rémi Giuitta est revenu sur les derniers rebondissements de la situation, alors que la Fiba devait prendre connaissance lundi du recours de Fos-sur-Mer, son ancien club turc du MKE Ankaragücü bloquant sa sortie, avec l’appui de la fédération turque. À chaud, il est monté au créneau.
« La fédération internationale, qui est quand même l’organe suprême, n’a pas pu traiter notre demande en temps et en heures parce que les personnes responsables étaient en congés »
« La donne est très simple, il a un club qui ne l’a pas payé en Turquie. Je ne suis pas là pour juger ce qu’il se passe en Turquie. Il (Brandon Young) a décidé de résilier son contrat, c’est son affaire. Mais nous, on a fait une demande de sortie le 29 novembre, a expliqué Giuitta. La fédération internationale, qui est quand même l’organe suprême, n’a pas pu traiter notre demande en temps et en heures parce que les personnes responsables étaient en congés. Quand on me dit ça… »
Alors que son équipe a enrayé une spirale négative, après sept revers en huit matchs, le sang de l’entraîneur de Fos Provence n’a fait qu’un tour : « Quand on sait la charge qui pèse sur les clubs pour essayer de répondre à ce qu’on attend d’un club professionnel, que nous aussi, on essaie de faire les choses du mieux possible et de progresser d’année en année, et qu’on voit en face une instance comme celle-là, aussi grande soit-elle, se retrouver à ne pas nous répondre parce que les gens sont en congés, qu’on prenne du retard et que j’ai un joueur pas qualifié, c’est ubuesque ».
Le coach provençal a également déploré le manque de soutien de sa fédération sur cet imbroglio qui traîne depuis deux semaines maintenant et a déjà privé Brandon Young des deux derniers matchs.
« J’espère que la fédération française va se dire que c’est inadmissible qu’un club étranger porte préjudice à un club français »
« J’ai interrogé la fédération française, qui ne m’a pas répondu. Quand je vois la façon dont la fédération turque a soutenu son club de mauvaise foi, parce que j’ai les copies de tous les documents, je pense que notre fédération devrait nous protéger, et c’est elle qui devrait crier beaucoup plus fort que moi, parce que c’est la fédération (française) qui demande à la Fiba. Je ne suis pas censé être leur interlocuteur. La Ligue a aussi essayé d’aider, comme elle a pu. Mais j’espère encore une fois que la fédération française va se dire que c’est inadmissible qu’un club étranger, de la fédération internationale, porte préjudice à un club français. Que ce soit moi aujourd’hui ou Nantes qui est aussi passé par là, malheureusement on n’est pas les premiers… », a-t-il ajouté.
À cette heure, on ne sait donc toujours pas quand le dossier sera traité et si Fos Provence Basket pourra qualifier son nouveau meneur cette semaine en vue du prochain derby sur le parquet du HTV, vendredi 20 décembre. Au moins, ce sentiment d’injustice aura contribué à pousser les Fosséens à aller au bout d’eux-mêmes et à arracher la victoire à la toute dernière seconde.
« Je peux vous dire que ça a été un vrai coup de massue aujourd’hui (vendredi), quand on a vu que personne ne nous répondait et qu’on en a déduit que Brandon n’était pas qualifié, a poursuivi Rémi Giuitta. Je pense que ce sentiment de révolte, même si je n’ai pas beaucoup appuyé là-dessus dans mon discours d’avant-match dans le vestiaire, a eu un impact. Tout le monde est vraiment révolté et fâché face au sort qui s’acharne. On n’avait vraiment pas besoin qu’en plus de ça, il y ait zéro bienveillance envers nous ».
Romain DAVESNE
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