Mis sur orbite après une première période de feu, Fos Provence a vu Antibes revenir sur ses talons mais s’est accroché pour renouer avec la victoire hier soir à domicile (83-82).
Tous les ingrédients étaient réunis pour passer une bonne soirée de basket à la Halle du docteur Henri Giuitta à Fos, hier soir. La tension d’un derby entre BYers de Fos Provence et Sharks d’Antibes, l’odeur d’un match de fêtes de fin d’année et deux équipes mal en point, restant sur quatre défaites consécutives.
Dans le rôle du père Noël, l’Américain Robert Turner III ne s’est pas fait prier pour endosser le costume rouge, remplissant sa hôte d’une orgie offensive. Le meilleur marqueur fosséen de la saison (16,3 points en moyenne avant ce match, 6e du championnat de Pro B) a fait parler son incroyable main gauche. Un vrai rôle du patron autant qu’un feu follet inarrêtable.
Turner était intenable
L’arrière a mis sur orbitre les BYers en réalisant une première période dingue d’intensité et d’adresse (28-13, 10e). En enquillant pas moins de cinq paniers primés (21 points à la pause), Turner III se démultipliait, parfaitement secondé par Lucas Bourhis et l’apport énergique de Junior Etou dans la raquette, de retour après un souci au mollet. « L’entame du match nous a donnés beaucoup de confiance », confirme l’entraîneur Rémi Giuitta.
En faisant gonfler l’écart jusqu’à 19 points d’avance, ils faisaient presque oublier les nombreuses absences. À la pléiade de blessés (Wojciechowski, Galin, Niang) s’est ajoutée la qualification toujours en suspens de Brandon Young, l’international bulgare arrivé en Provence récemment et qui attend la lettre de sortie (demandée par Fos depuis le 29 novembre) de son précédent club, le MKE Ankaragücü (D2 turque).
« On s’en sort sur la cohésion et l’état d’esprit surtout. A force de résilience, ça nous a souri. On a continué à y croire tout le temps »
Avec un seul meneur de métier, Lucas Bourhis, depuis le départ de l’Ukrainien Illya Sydorov voilà deux semaines, le coach fosséen Rémi Giuitta a trouvé la formule magique pour prendre la poudre d’escampette (53-37 à la pause). Le plus gros total de points inscrits sur un début de match pour Fos Provence cette saison.
La question était dans toute les têtes, même si personne n’osait la poser : Fos Provence allait-il tenir la distance et le rythme, avec une rotation limitée à six professionnels, obligeant Giuitta à intégrer deux Espoirs, Mickael Ventura et Kevin Minar, 20 ans chacun.
Antibes, coaché par JD Jackson, champion de France avec Le Mans en 2006 au terme de sa carrière de joueur, n’a jamais donné le sentiment de paniquer. Les Sharks ont réduit l’écart, patiemment, et Loum verrouillait l’accès au cercle, avec trois contres disuasifs.
Fos commençait à tirer la langue et se montrait beaucoup moins adroit, inscrivant seulement douze points dans le troisième quart temps (65-57).
Fos stoppe une série difficile
Le public fosséen pouvait sentir le souffle chaud d’Antibes dans son dos. Le réveil est venu de l’inévitable Turner, qui redonnait un peu d’air (67-59) d’un dunk tonitruant.
La fin était totalement irrespirable. Ça se répondait par lancers francs interposés, faisant basculer le score d’un côté puis de l’autre. Un coup de sifflet suspect, en faveur de Fos, amenait deux points de Vent à sept secondes de la fin (83-82).
Après avoir mangé beaucoup de pain noir, Fos Provence voyait enfin la chance lui sourire, quand le floater de l’expérimenté Antoine Eïto faisait gamelle. Les Provençaux retrouvaient le goût de la victoire, après une série difficile de sept revers en huit rencontres.
« On s’en sort sur la cohésion et l’état d’esprit surtout. A force de résilience, ça nous a souri. On a continué à y croire tout le temps », savourait Rémi Giuitta.
Ce n’est pas encore Noël mais ce succès est un joli cadeau pour les BYers.
Benoît GILLES
Fos Provence 83 – Antibes 82
16e journée de Pro B.
Les stats du match.
Fos reste 16e au classement (6 victoires, 10 défaites) et Antibes est 8e (9 succès, 7 revers).
Prochaine journée : Hyères-Toulon – Fos, vendredi 20 décembre (20h30).