Natation – Secchi, « un nouveau départ » après la médaille olympique

Photo B.G.

À 24 ans, pour ses premiers JO, Clément Secchi a remporté une médaille de bronze, en relais. L’Aixois du CNM a dû se remobiliser pour disputer, quatre mois plus tard, les Mondiaux en petit bain cette semaine.

Clément Secchi peut remercier la Fédération française de natation. Ses dirigeants ont fait preuve de mansuétude en repêchant le papillonneur dans ses filets pour amener l’Aixois jusqu’à Budapest. Car début novembre, pendant les championnats de France petit bain, le sociétaire du Cercle des nageurs de Marseille avait échoué, à deux reprises, trois petits centièmes de seconde au-delà des minima exigés pour composter son billet pour les championnats du monde en bassin de 25 mètres.

Il figure pourtant bien dans le groupe France aligné cette semaine à Budapest, à la fois sur 100 et 200m papillon ; une distance qui l’a vu conserver son titre national le mois dernier. Le Provençal de 24 ans fera son entrée ce jeudi sur ce « 200 pap ». Et même en l’absence des tout meilleurs spécialistes du monde (Léon Marchand, Kristof Milak, Noè Ponti, Josh Liendo), Secchi aura un gros défi à relever dès les séries : il sera ce matin au couloir 3, aux côtés de la légende sud-africaine Chad Le Clos, pour essayer de réaliser un des huit meilleurs temps. Son principal but, car cela lui permettrait de se hisser en finale, une première pour lui sur la scène internationale.

« C’est mon objectif, confirme-t-il. Je n’ai jamais fait de finale individuelle sur une grande compétition. À Budapest déjà (en 2022, aux Mondiaux en bassin de 50m), je m’étais arrêté dès les séries. »

« Faire une finale ce serait cool »

Cette fois, avec un peu plus de bouteille, viser la finale n’a rien d’illusoire. Clément Secchi possède le 9e temps mondial au ranking, en 1’52″31, chrono réalisé en finale des « France » le mois dernier. « Faire une finale ce serait cool, enchaîne-t-il. Ensuite, en finale, on dit souvent ‘Une ligne, une chance’. Il y a pas mal d’absents, mais les Russes sont aussi de retour (après avoir été mis au ban du fait de l’invasion de l’Ukraine en février 2022).« 

Le jeune Provençal doit maintenant se faire un nom et une place dans le gotha international, après avoir « accompli des objectifs de vie » cet été : non content de disputer les Jeux olympiques, qui plus est à domicile, dans la piscine de Paris La Défense Arena, Secchi a œuvré à la conquête de la médaille de bronze du mémorable relais 4x100m 4 nages.

Le papillonneur du CNM a nagé les séries le 3 août au matin, avant d’être remplacé par le titulaire du poste, Maxime Grousset, en finale. S’il n’a pas eu le droit au podium, il est tout de même revenu avec une belle breloque autour du cou.

« Après un mois de coupure, j’ai repris à nager début septembre et j’ai eu un peu de mal à me situer, explique-t-il. C’est difficile de faire mieux que les JO, c’était le summum. Alors je le vis comme un nouveau départ. Il fallait se remettre un petit peu les idées en place. Je me suis demandé : pourquoi je nage, où je vais, pourquoi je le fais ? Je devais remettre des mots sur ma motivation, l’envie. »

Photo B.G.

Il a établi ses meilleurs temps le mois dernier aux championnats de France

Coaché ces dernières années par Julien Jacquier, qui a décidé de stopper la natation en juin dernier, Clément Secchi a accueilli d’un bon œil l’arrivée de Federico Brumana (ex-Insep) en tant que head coach du Cercle. « Le plus important, c’est d’avoir confiance en ce qu’on fait, remarque-t-il. Et dès le début, je lui ai fait confiance, j’ai vu comment il était. Federico est réfléchi, chaque mètre à l’entraînement est écrit, à faire pour une bonne raison. Il a mis de nouvelles choses en place, j’ai progressé sur plein d’aspects différents, que ce soit hors de l’eau ou dans l’eau. Les résultats ont déjà montré leurs fruits, alors on va essayer de continuer sur cette superbe dynamique. »

Signe de sa progression constante et toujours en cours, Clément Secchi a en effet établi ses meilleurs temps lors des championnats de France début novembre à Montpellier, avec peu d’entraînement dans les bras. Ces Mondiaux à Budapest « tombent à pic » pour lui. De là viser une médaille ? « Si je n’y crois pas, c’est sûr que ça n’arrivera pas. Autant me donner le plus de chance possible », répond-il.

Il aura trois opportunités cette semaine : le 200m papillon (finale ce soir), le 100m papillon (séries et demies vendredi, finale samedi). Et le relais 4x100m 4 nages, si Maxime Grousset accepte de jouer les pompiers de service à la brasse, du fait du forfait de Léon Marchand.

Benoît GILLES