Une prolongation de bail jusqu’en 2028 pour redéfinir l’avenir de l’hippodrome Borély

An aerial view for Marseille city in France which is located on the french riviera from above.

Ce jeudi 12 décembre, le conseil municipal de Marseille débattra de la prolongation du bail emphytéotique de l’hippodrome Borély jusqu’en 2028. Une décision qui soulève des enjeux économiques, sociaux et d’aménagement urbain pour cet espace emblématique du 8e arrondissement.

L’hippodrome Borély, symbole des réunions hippiques à Marseille, restera-t-il dans la course ? Ce jeudi 12 décembre, à l’occasion du dernier conseil municipal de l’année, les élus auront à trancher sur une proposition visant à prolonger jusqu’au 31 décembre 2028 le bail emphytéotique qui lie la Ville de Marseille à la Société hippique de Marseille.

Depuis 1998, l’infrastructure est exploitée par la Société hippique de Marseille dans le cadre d’un bail emphytéotique renouvelé à plusieurs reprises, la dernière échéance étant fixée à février 2025. Un dossier qui dépasse la simple gestion d’un équipement hippique et soulève des questions sur le futur du parc balnéaire du Prado et l’aménagement global de cet espace de 24 hectares prisé des Marseillais.

Un loyer ajusté

La Direction régionale des finances publiques a évalué la nouvelle redevance annuelle à 157 300 euros, légèrement revue à la hausse par rapport à l’actuel montant de 140 000 euros.

Ce calcul s’appuie sur un taux d’effort de 8,1 % du chiffre d’affaires moyen réalisé par l’hippodrome au cours des trois dernières années. Une décision qui tient compte des difficultés financières de la Société hippique, dont les résultats d’exploitation ont été déficitaires récemment.

Un site à multiples enjeux

L’hippodrome Borély n’est pas seulement un lieu de courses. Depuis plusieurs années, la Ville de Marseille y organise également des événements éducatifs, sociaux et associatifs, en bénéficiant de six journées de mise à disposition gratuite par an. Cependant, la question reste ouverte sur l’avenir de ce site stratégique. Faut-il maintenir une vocation hippique ou s’orienter vers d’autres usages ?

Le débat sur le futur de l’hippodrome ne date pas d’hier. En 2021, la nouvelle municipalité actait la fin du golf de neuf trous qui occupait les 7,5 hectares du « cœur de l’anneau ». Dès février 2023, les élus annonçaient leur ambition de transformer cette vaste parcelle en un espace public accessible à tous.

« Nous devons ouvrir cet espace à la population pour répondre aux besoins croissants en sports et loisirs dans le secteur du littoral sud », expliquait alors Pierre Benarroche, ex-maire des 6e et 8e arrondissements. Une concertation publique avait été lancée pour imaginer les aménagements futurs, en phase avec les contraintes écologiques. Une ouverture pour l’été 2024 avait même été envisagée, notamment en vue des Jeux olympiques.

Dans ce contexte, la proposition soumise au conseil municipal a pour objectif de maintenir l’activité hippique tout en permettant à la Ville de finaliser ses études stratégiques pour redéfinir le rôle de cet espace dans le cadre des projets d’aménagement du parc balnéaire. La Société hippique de Marseille a, de son côté, toujours exprimé sa volonté de collaborer à une diversification des activités sur le site, comme cela se pratique dans d’autres hippodromes en France.

Si le « cœur de l’anneau » pourrait devenir un espace ouvert, la question du maintien des activités hippiques sur le long terme reste en suspens.

N.K.