Les JOP 2030, un levier majeur pour transformer la mobilité

Jean-Pierre Serrus, vice-président de la Région Sud en charge des Transports.

À l’horizon 2030, les Alpes françaises accueilleront les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver. Un événement qui dépasse le cadre sportif pour devenir un catalyseur de transformation, notamment en matière de transports. Jean-Pierre Serrus, vice-président de la Région Sud en charge des Transports, détaille les ambitions.

En 2030, les Alpes françaises accueilleront les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver. Derrière l’événement sportif, un projet ambitieux se dessine : repenser et moderniser la mobilité sur ce territoire. « Il y a en réalité deux projets en un », résume Jean-Pierre Serrus, vice-président de la Région Sud en charge des Transports.

Le premier, « c’est l’organisation des Jeux eux-mêmes. Pendant 28 jours, les Alpes françaises deviendront le centre mondial des sports d’hiver, un moment où la région Sud sera prête à accueillir des spectateurs et athlètes du monde entier. »

Mais au-delà de cet événement sportif, c’est un projet bien plus large qui s’enclenche : celui de repenser la mobilité et de doter la région d’infrastructures capables de transformer durablement la vie quotidienne des habitants.

Ce double enjeu représente une opportunité unique d’accélérer des initiatives déjà engagées par la Région Sud, sous l’impulsion de Renaud Muselier, notamment dans le cadre du contrat de plan État-Région (CPER).

Parmi les priorités identifiées dans le cadre du CPER figurent le contournement de Gap, ou la fluidification et la sécurisation d’itinéraires routiers et le développement de nouvelles connexions entre Gap, Grenoble et Briançon.

Les Jeux Olympiques et Paralympiques sont une opportunité pour moderniser des axes incontournables comme les RD942 et RN94 qui permettent de relier Briançon depuis l’A51 ou Gap, réduire la vulnérabilité de certains itinéraires (comme la route départementale 1091 qui permet l’accès à Briançon depuis Grenoble via le col du Lautaret) ou encore développer une navette en site propre dans la vallée de la Guisane reliant Briançon à Monêtier-les-Bains.

Une nouvelle dynamique pour la mobilité alpine

Avec l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, la Région entend également sécuriser l’offre de transport ferroviaire de l’Etoile de Veynes, participant ainsi au désenclavement des territoires des Alpes.

Cet objectif passe par l’accélération de la régénération complète de l’infrastructure de ce nœud ferroviaire vieillissant, et dont une partie des opérations est déjà inscrite au protocole de préfiguration du volet mobilités du CPER 2021-2027 à hauteur de 151 M€.

Dans ce cadre, compte tenu des délais contraints imposant la livraison des travaux en 2029, la Région a d’ailleurs validé le financement d’études pour un montant de 20 millions, avançant ainsi la part de l’Etat.

Enfin, dans un contexte de Jeux durables, la Région souhaite améliorer le temps de parcours de la ligne des Alpes entre Marseille et Briançon et proposer ainsi une alternative fiable à l’usage individuel de la voiture. Un programme ambitieux avec dès 2030 a minima 2 trains rapides par jour en 3h40, contre 4h40 en moyenne actuellement, est à l’étude.

Pour coordonner ces efforts, la Région Sud s’appuiera sur le dispositif inédit a mis en place dans le cadre de la loi LOM [loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités (LOM) : 12 bassins de mobilité, couvrant l’ensemble de son territoire. “Ces bassins couvrent les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes. Partout, nous sommes en train de rédiger un contrat opérationnel de mobilité qui couvrira la période 2025-2028”, explique Jean-Pierre Serrus.

La Région s’engage aussi dans la décarbonation des modes de transport et la sécurisation des itinéraires routiers. Les routes stratégiques des Alpes, comme la rocade de Gap ou la traversée de la Roche-de-Rame (05), seront adaptées aux enjeux climatiques et aux besoins accrus de mobilité. « C’est une sorte de révolution avant l’heure pour qu’en 2030 nous ayons non seulement les Jeux, mais aussi l’héritage des Jeux. »

> Retrouvez notre entretien en vidéo avec Jean-Pierre Serrus, vice-président de la Région Sud en charge des Transports.