Champion du monde du 800 m en 2017, Pierre-Ambroise Bosse a disputé ce samedi une compétition de Hyrox, la première du genre à Marseille. Le Méridional y était.
Davantage habitué à accueillir des salons, des expositions ou encore le coin cuisine et salle de bain lors de la Foire de Marseille, le Palais phocéen du Parc Chanot baigne ce week-end dans une ambiance totalement à l’opposé.
Sous cet immense hall surchauffé, un joyeux bazar règne, dans un vacarme assourdissant. Musique à fond, ça court dans tous les sens, mains libres, avec un sac de 20 kg sur les épaules ou avec des kettlebells de 24 kg à bout de bras. Bienvenue à une compétition de Hyrox !
Véritable phénomène sportif qui démocratise et supplante peu à peu le crossfit, ce sport mêlant sport et endurance fait escale pour la première fois à Marseille ce week-end.
Et au beau milieu de ce capharnaüm où pas le moindre mètre carré n’est pas utilisé ou occupé, se trouvait Pierre-Ambroise Bosse. Petite casquette noire siglée Paris 2024, fine moustache qui fait sa marque désormais, l’ancien athlète tricolore (32 ans) se baladait torse nu au milieu de la foule. Comme la grande majorité des hommes. « J’adore l’ambiance, j’adore l’effort », nous a-t-il confié.
« Ça regroupe parfaitement ce que j’aime : la course à pied, sculptée par des exercices de force »
Sacré champion du monde du 800m à Londres et sacré athlète français de l’année 2017, « PAB » disputait son premier Hyrox « entièrement ». Le mois dernier, à Paris, il avait effectué cette épreuve en relais, sur un mode caritatif (pour soutenir l’association Entourage), en compagnie de Vaimalama Chaves, miss France 2019, et Aurelien Tesson, candidat de Koh Lanta 2021.
Et il a visiblement kiffé ! « L’entraînement est quelque chose que j’aimais beaucoup quand j’étais athlète, explique Bosse, officiellement retiré des tartans depuis décembre 2023 et actuellement suspendu douze mois par l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) pour trois no shows. Il y avait la compétition, ça reste incomparable mais l’entraînement c’est là où on pouvait vraiment voir les hommes. Alors l’Hyrox regroupe parfaitement ce que j’aime : la course à pied, sculptée par des exercices de force. »
En double avec l’un de ses « grands potes » Sylvain Beaudot, Pierre-Ambroise Bosse a bouclé l’effort en 1h05’57’’ (141e du classement général des doubles hommes non professionnels). Bien aidé par son passé en athlétisme, un avantage indéniable pour le Hyrox : « Oui, c’est de l’aérobie de toute façon ».
« Moi je suis le coureur et lui la marmule »
Plus frêle que la plupart des participants, « PAB » et son binôme s’étaient bien répartis les rôles, de façon « complémentaire » : « Moi je suis le coureur et lui la marmule. Je récupérai des efforts physiques pendant la course (un kilomètre à effectuer à huit reprises), mais j’ai pris cher sur certaines stations, notamment le sled pull. Sylvain n’utilisait que ses bras (pour tirer le traineau lesté de 103 kg) alors que j’avais du mal avec mon corps à déplacer le truc. Il y a une énorme différence de force entre nous deux, par contre mon cœur montait à 180 (pulsations par minute) et au bout du premier tour de course, il redescendait tranquille ».
Anonyme au beau milieu de ce foutoir mettant en avant la force physique, Pierre-Ambroise Bosse est reparti en sifflotant : « C’était un effort plutôt sympa aujourd’hui pour moi ».
D’autres continuaient à enchaîner les tours de course à pied, les minutes de rameur ou de SkiErg. Jusqu’au bout de la soirée. Et ça recommence ce dimanche.
Benoît GILLES