La Métropole veut réduire le bruit au silence

Le bruit, ce mal silencieux qui tape sur les nerfs, la Métropole Aix-Marseille-Provence veut l’affronter. Avec un plan ambitieux, sept actions et une consultation publique, le calme pourrait-il revenir dans les 92 communes ?

Les nuisances sonores, cette pollution que l’on finit par ignorer mais qui continue de marteler les tympans, sont dans le viseur de la Métropole Aix-Marseille-Provence. Et pour cause : 50 000 points noirs ont été identifiés !

À travers son Plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE), conçu pour les 92 communes du territoire, l’intercommunalité entend calmer le vacarme ambiant et défendre ce qui reste de silence.

Dans un territoire où s’entrelacent autoroutes, zones industrielles et lignes ferroviaires, le bruit est devenu une fatalité. Le PPBE se veut l’antidote. Il propose des actions concrètes pour réduire l’impact des axes routiers, préserver les espaces calmes et, dans l’idéal, réconcilier les habitants avec leur environnement sonore.

Un plan ambitieux face à un problème de santé publique

Car le bruit n’est pas qu’un désagrément. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), c’est le deuxième facteur environnemental causant le plus de dommages sanitaires en Europe, juste après la pollution de l’air.

Stress, troubles du sommeil, maladies cardiovasculaires : ses effets touchent 280 000 habitants sur le territoire métropolitain, soit 15,3 % de la population. « Ce plan prévoit des actions concrètes pour limiter le bruit, protéger les endroits calmes et améliorer l’environnement sonore, afin que les habitants puissent vivre dans un cadre plus sain et agréable », assure la présidente de la Métropole, Martine Vassal.

En clair, il ne s’agit pas seulement de coller des murs antibruit le long des périphériques. Sept nouvelles actions sont prévues d’ici 2029, notamment la cofinanciation du traitement des points noirs du bruit avec un budget annuel de 300 000 euros, l’intégration du confort acoustique dans la rénovation de l’habitat, ou encore le déploiement de radars sonores pour réduire les incivilités.

Le plan ambitionne aussi de sanctuariser des zones où l’on peut, enfin, entendre les oiseaux plutôt que les moteurs. Le PPBE cible ainsi les nuisances sonores générées par les infrastructures de transport (routes, rails, avions) et les activités industrielles, mais exclut celles de proximité ou militaires. Il s’agit de sanctuariser les zones calmes, ces espaces encore épargnés par le tumulte urbain, tout en continuant à réduire les bruits des zones les plus exposées.

Autre enjeu : inventorier les actions passées et futures. Depuis 2014, 1 300 logements et trois écoles ont été protégés des nuisances sonores pour un coût de 22 millions d’euros.

La directive européenne 2002/49/CE relative à l’évaluation et à la gestion du bruit dans l’environnement, impose aux grandes agglomérations de plus de 100 000 habitants d’élaborer des cartes de bruit stratégiques des infrastructures de transports terrestres (réseaux routiers et ferrés), des aéroports et de certains établissements industriels, ainsi qu’un plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE). Une mise à jour des cartes de bruit stratégiques est prévue à échéance régulière tous les cinq ans.

Parler du bruit pour mieux l’affronter

Parallèlement, la Métropole souhaite améliorer ses connaissances acoustiques pour mieux intégrer cette problématique dans ses projets d’aménagement (PLUi, SCoT, Plan de mobilité). La sensibilisation est également au programme : former les habitants, en particulier les plus jeunes, sur l’impact sanitaire des nuisances sonores est un axe clé de ce plan.

Le Conseil métropolitain du 5 décembre a validé ce plan. Une consultation publique s’ouvrira dès le 9 décembre 2024 pour permettre aux habitants de faire entendre leur voix sur… le bruit.


Consultation publique sur le projet de Plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE).

  • Quand ? Du lundi 9 décembre 2024 au dimanche 9 février 2025 inclus.
  • Où consulter le dossier ?
    • En ligne, sur le registre numérique : registre-numerique.fr/metropole-ppbe.
    • En version papier, au siège de la Métropole (Le Pharo, 58 boulevard Charles Livon, 13007 Marseille), du lundi au vendredi, de 8h30 à 18h.
  • Et après ? À la fin de cette consultation, une synthèse des résultats et des décisions prises sera partagée avec le public. L’approbation officielle du PPBE est prévue pour juin 2025.