L’extension de la ligne T2 vers la Belle de Mai, dévoilée le 28 novembre, s’étendra sur 3,5 kilomètres avec dix stations. Ce projet de 173 millions d’euros doit désenclaver ce quartier prioritaire tout en soulevant des questions sur les démolitions nécessaires. Mise en service prévue pour 2030.
Un nouveau tronçon de tramway, reliant le boulevard Longchamp à la place Burel en passant par Arenc, redessinera bientôt la mobilité dans le quartier de la Belle de Mai. Un projet de 173 millions d’euros, marqué par des travaux d’ampleur.
Le tracé de cette extension s’étendra sur 3,5 kilomètres et comptera dix stations. La ligne partira du boulevard Longchamp, empruntera le boulevard National, puis bifurquera au niveau de la rue Loubon pour traverser le cœur de la Belle de Mai et rejoindre la place Burel (3e arrondissement), en passant sous la passerelle Plombières.
Ce terminus provisoire pourrait, à terme, être prolongé vers Saint-Jérôme, dans le 13e arrondissement. L’objectif est de désenclaver ce quartier prioritaire et de le connecter aux autres infrastructures de mobilité de la ville.
La rue Loubon au cœur des débats
L’extension du tramway à la Belle de Mai s’accompagne de travaux conséquents, notamment sur la rue Loubon, artère principale du quartier. Pour accueillir le tramway, des pistes cyclables et des trottoirs conformes, une largeur minimale de 10 mètres est nécessaire. Cette exigence entraîne la destruction de plusieurs immeubles le long de son tracé.
Ces acquisitions foncières, recensées dans le dossier de présentation, concernent 56 parcelles pour un coût estimé à 43 millions d’euros. Les démolitions les plus significatives devraient avoir lieu autour du carrefour rue Loubon-boulevard National et à proximité de la place Burel, où des passages étroits doivent être élargis.
Mise en service en 2030
Le projet cristallise des tensions entre la Métropole et la Ville de Marseille. La municipalité a tenté de limiter les destructions pour préserver le patrimoine architectural et le tissu social du quartier, mais les contraintes techniques laissent peu de marges de manœuvre. Ces aménagements suscitent également des inquiétudes parmi les riverains et les comités de quartier, qui dénoncent l’impact sur la vie locale et les commerces.
La mise en service de ce tronçon est prévue pour la fin de l’année 2030. Elle coïncidera avec l’ouverture de la future gare souterraine de Saint-Charles (dans le cadre de la ligne nouvelle Paca), que ce tramway desservira grâce à deux nouvelles stations. Mais avant d’en arriver là, le projet devra surmonter de nombreux obstacles : démolitions, acquisitions foncières et travaux d’aménagements complexes.