Focus sur l’inauguration de l’avenue de la marche pour l’égalité et contre le racisme

La Ville de Marseille a rebaptisé l’avenue Alexandre Ansaldi (14e arrondissement) avenue de la marche pour l’égalité et contre le racisme en l’honneur des marcheuses et marcheurs de 1983.

Le 15 octobre 1983 partait de Marseille une marche historique jusqu’à Paris. Un petit groupe de militants prenait la route pour l’égalité et contre le racisme alors qu’en France, sous le régime de François Mitterrand, les crimes racistes, en corrélation avec la montée naissante du Front National, meurtrissaient le pays et la jeunesse française issue de l’immigration.

La Marche naîtra après les violences policières dans le quartier des Minguettes dans la banlieue de Lyon et la blessure par balle de Toumi Djaïdja (président de l’association SOS Avenir Minguettes) sous l’impulsion de jeunes de ce quartier de Vénissieux et de militants antiracistes de la Cimade.

Le père Delorme, organisateur de la marche et Zineb Foughali, danseuse et chorégraphe, qui a fait partie du cortège en 1983. Photo Rudy Bourianne
Arbi Rezgui et Zohra Boukenouche, marcheurs en 1983. Photo Rudy Bourianne
Père Delorme, initiateur de la marche de 1983. Photo Rudy Bourianne

A 17 et partis dans l’indifférence depuis la Cayolle en traversant plusieurs quartiers jusqu’aux Flamands, les marcheurs seront rejoints par près de 100 000 personnes lors de leur arrivée à Paris le 3 décembre 1983. Une manifestation immense pour l’égalité et contre le racisme aura alors lieu dans la capitale.

Pierre Lézeau, pionnier de Radio Gazelle, qui a suivi le mouvement depuis les quartiers Nord. Photo Rudy Bourianne
Une habitante qui a écrit lorsqu’elle était élève « La chanson des enfants des quartiers Nord », devenu hymne de la marche de 1983. Photo Rudy Bourianne
Marche du 29 novembre 2024, 41 ans après la marche de 1983. Photo Rudy Bourianne

En 2024, la Ville de Marseille a décidé de rendre hommage aux marcheuses et marcheurs de 1983. Quarante-et-un ans après, elle a rebaptisée l’avenue Alexandre Ansaldi (14e arr.), avenue de la marche pour l’égalité et la fraternité.

« Aujourd’hui, on voit un phénomène de repli, un racisme de plus en plus décomplexé, on juge les gens en fonction de leur couleur de peau et de leur religion. Se rappeler de cela, inscrire dans le patrimoine géographique et historique de la ville cette marche qui est partie de Marseille est pour moi important », a déclaré Benoît Payan, maire de Marseille.

Ce dernier invite tous les maires de France dont la ville a été traversée par la marche à rendre eux aussi un tel hommage à cet événement historique de la France contemporaine.

Zohra Boukenouche, marcheuse emblématique de la marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983, fondatrice de Radio Gazelle. Photo Rudy Bourianne
Un moment d’union et de partage entre les habitants marseillais. Photo Rudy Bourianne

Rudy BOURIANNE