Cyclisme – Stéphane Garcia, la candidature de l’apaisement et de la maturité pour la Ligue régionale

Le Vauclusien Stéphane Garcia brigue la présidence du comité régional de cyclisme, où il est venu déposer jeudi sa liste de candidature. Photo B.G.

Sept ans après avoir présenté une liste non conforme, le président du BMX Club Sarrians Stéphane Garcia (54 ans) est le seul candidat pour succéder à Christian Lazarini à la tête du comité région Sud de cyclisme. Il se présentera avec « un discours de paix » à l’AG du 21 décembre.

Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis novembre 2017. Voilà sept ans, presque jour pour jour, Stéphane Garcia embrasait le comité régional de cyclisme (alors en passe de fusionner Provence et Côte d’Azur), avec une campagne agitée et une candidature finalement jugée « non conforme aux dispositions statutaires Â».

Christian Lazarini – qui présidait le comité du Var depuis 1982 – avait alors pris la tête de la Ligue. Ce dernier, largement réélu en 2021, ne brigue pas un troisième mandat consécutif, à 72 ans, après avoir redressé la barre financière et sportive.

Ce qui laisse donc un boulevard à Garcia et peu de suspense quant à l’issue de l’élection du nouveau président du comité région Sud Paca, samedi 21 décembre prochain, à Taradeau (Var). Il est le seul en lice, après que la période de dépôt des candidatures s’est refermée samedi dernier.

Ancien élu fédéral, marié à Myriam, père de 3 enfants et même « papi » depuis l’an passé, Stéphane Garcia sait qu’il n’aura pourtant pas la partie facile. À 54 ans, le Vauclusien semble s’être patiné avec le temps et « les coups » reçus.

Surtout, son bilan en tant que président du club de BMX de Sarrians (depuis 2015) parle pour lui : il compte dans ses rangs le champion du monde 2023 et médaillé de bronze olympique 2024 Romain Mahieu, il a entièrement refait la piste et bâti une butte à 8 mètres, sur laquelle l’équipe de France est souvent venue s’entraîner avant les JO et qui accueille régulièrement des compétitions internationales, telles que des manches de coupe du monde.

Stéphane Garcia, entouré de son équipe (*), veut imprimer la même ambition pour le comité régional, avec un fonctionnement démocratique. Et aller vite. Entretien.

Cette fois, c’est sûr, votre liste est conforme et ne sera pas invalidée ?

Stéphane Garcia. Plein de gens ont travaillé à mes côtés pour bâtir cette liste, pour qu’elle soit validée. Ça me rappelle sept ans en arrière… Ces années auront été bénéfiques, entre-temps j’ai été élu au Conseil fédéral, puis je me suis consacré à 100 % au club de Sarrians.

Il y a sept ans, je me sentais prêt, or sans doute ne l’étais-je pas, ou pas suffisamment. De tout échec, il faut en tirer du bon. Aujourd’hui j’arrive avec un discours de paix, plutôt que de vouloir taper dans le vif, comme j’ai pu le faire à une époque. Je suis content parce que la boucle serait bouclée.

Pourquoi souhaitez-vous être candidat à la présidence ? Vous êtes d’ailleurs le seul, ce qui évite une mise sous tutelle de la FFC.

Je n’ai jamais réfléchi à une éventuelle mise sous tutelle. Je suis candidat parce que beaucoup de gens au niveau politique sportive m’ont sollicité. Pour être clair, ce n’était pas mon objectif jusqu’à début septembre. Je sais que je pourrai compter sur les gens qui me l’ont demandé si je deviens président. Je pourrai m’appuyer sur eux.

« On va essayer de faire du comité régional Paca un monstre des comités français, (…) aider nos clubs à être encore plus performant Â»

L’objectif est de réaliser ce que j’ai fait à Sarrians : on a fait d’un petit club un monstre international. On va essayer de faire du comité régional Paca un monstre des comités français. Aujourd’hui, ce comité va bien financièrement, c’est une évidence.

Il va bien aussi sportivement, grâce aux clubs. Il faut rendre hommage aux clubs. Ce n’est pas l’action du comité qui a fait que nos clubs ont performé. Donc aujourd’hui, on va aider nos clubs à être encore plus performant.

Quelles actions voulez-vous mener en priorité ?

J’ai listé trois axes forts. D’abord, la formation des arbitres et des dirigeants. Il faut les accompagner, faire du recyclage. Pour cela, je vais m’appuyer, je l’espère, sur un CTS (Conseiller technique et sportif, poste vacant depuis le court passage de François Lamiraud en 2018). J’ai déjà commencé à travailler pour en avoir un.

Ensuite, je veux vraiment aider les clubs, notamment dans les organisations. Je sais que les clubs souffrent, en particulier ceux de la route. Je vais faire des états généraux du cyclisme sur route, on convoquera tous les dirigeants de ces clubs et je m’appuierai sur les compétences de Jean-Luc Correard (AVC Aix), qui sera mon bras droit pour la route.

« L’idée est d’essayer de mettre un grand coup de pied dans tout ce qui ne va pas Â»

On va faire en sorte d’impliquer d’anciens coureurs professionnels, j’en ai déjà parlé à Yoann Bagot et à Maxime Bouet. L’idée est d’essayer de mettre un grand coup de pied dans tout ce qui ne va pas, pour aider les dirigeants sur les plans administratifs et financiers.

Je rappelle que le comité n’est pas là pour faire de l’argent, mais pour redistribuer. OK, il est important d’avoir un « matelas » pour fonctionner, mais je ne me taperai pas sur le ventre parce que le comité a beaucoup d’argent sur son compte en banque.

Quel est votre troisième axe de travail ?

Les jeunes. Mon ambition est de retrouver des équipes de jeunes avec le maillot Région Sud dans des courses nationales et internationales ; ce sont eux les futurs cadres de nos équipes. Nous constituerons une équipe DN route féminine, on enverra des jeunes rouler un peu partout en France. Ils constitueront le futur vivier de l’équipe pro Nice Métropole, de l’AVC Aix…

Alors que le VTT et le BMX se portent bien dans la région, vous allez vous focaliser sur la route ?

Aujourd’hui, tout le monde sait que la route et la piste sont malades. On va les aider. Concernant le BMX, je suis impliqué dedans, je n’ai rien à dire, les structures sont saines, les organisations sont belles. Du côté du VTT, ça marche très bien, même si je pense qu’on a aussi besoin d’avoir une équipe de filles.

Pour le reste, ça va aller vite, j’ai averti : j’ai quatre ans pour agir, un mandat.

On sent un discours empreint de maturité et mobilisateur. Votre but principal est de rassembler ?

J’ai pris beaucoup de coups. Peut-être que je peux dire merci à ceux qui m’en ont donné. J’aime bien qu’on me fasse mal pour être encore plus fort. Je crois être plus mature désormais. Je sais très bien que je ne me ferai pas des amis vis-à-vis des présidents des autres comités régionaux, ils vont voir que l’équipe de Garcia va bousculer la hiérarchie.

On (le club de BMX Sarrians) a organisé des événements mondiaux, participé au triplé olympique cet été. On ne peut pas me dire que je n’ai rien fait. Quand j’ai pris la présidence du club, il faisait 17 000 euros de chiffre d’affaires, aujourd’hui il est à 1,2 million d’euros. Je n’ai pas de conseils à recevoir de qui que ce soit, par contre je vais m’appuyer sur une équipe plus que compétente. Je suis très bon en BMX mais beaucoup moins dans les autres disciplines.

Benoît GILLES

La liste du candidat Stéphane Garcia « Unis pour le cyclisme en région Sud »
VTT : Fanny Etheve, Christian Seguin. BMX : Kevin Levelu, Florian Rey. Sexe minoritaire : Mathilde Bernard, Marie Delpeyroux. Loisir : Yves David. Médecin : Chantal Rose.
Collège général : Sven Calus, Lionel Chiapello, François Conti, Jean-Luc Corréard, Vincent Didelot, Stéphane Garcia, Guillaume Gonzalez, Eric Juillet, Laurent Leboucq, Séverine Lopes Dias, Paul Marson, Eric Marxer, Sandrine Mirtillo, Julien Nugue, Arnaud Ridel, Ridha Sahraroui.