Avec un budget annuel de 2,7 millions d’euros, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’engage dans une lutte ambitieuse contre les violences faites aux femmes. Protection, accompagnement et sensibilisation sont au cœur d’un plan d’action qui place les victimes au centre des priorités.
Dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’affirme comme un acteur de premier plan.
Depuis 2021, sous l’impulsion de son président, Renaud Muselier, la Région consacre chaque année 2,7 millions d’euros à ce combat.
Ce budget, l’un des plus élevés en France, finance une série d’initiatives articulées autour de trois axes : la prévention, la protection et l’éducation. À travers ce plan, il s’agit de rendre palpable une priorité politique : faire reculer les violences faites aux femmes, qui touchent encore près de 10 % d’entre elles chaque année en France.
Preuve que la cause est devenue une priorité de l’institution alors qu’elle n’en a pas la compétence, sur les 10 millions d’euros engagés sur le mandat déjà 8 millions d’euros ont contribué à soutenir cette ambition, à travers différents dispositifs de protection modernes.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 1 000 téléphones Grave Danger ont été attribués pour permettre aux victimes de contacter rapidement les autorités en cas d’urgence. À cela s’ajoutent 162 bracelets anti-rapprochement et 1 000 boutons d’alerte connectés « Monshérif », qui renforcent encore la sécurité des victimes face à leurs agresseurs. Plus de 2 000 de ces outils ont été déployés dans la région.
Des maisons pour se reconstruire
La protection physique ne suffit pas : il faut accompagner les victimes dans leur reconstruction. C’est tout l’enjeu des maisons régionales des femmes, un concept unique qui s’étend désormais à 11 sites en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces lieux, pensés comme des havres de sécurité, offrent à la fois un soutien psychologique, une aide juridique et un accompagnement social. Plus de 3 000 femmes y ont trouvé un refuge, loin de la violence qu’elles subissaient.
Loin d’être symbolique, ce dispositif illustre une volonté régionale : celle de garantir un accompagnement global. La Région travaille main dans la main avec les associations et la justice pour renforcer ce maillage. En 2023, près de 38 000 victimes ont été prises en charge par des structures agréées, dont 13 000 pour des violences intrafamiliales.
La jeunesse en première ligne
L’un des paris audacieux de la Région repose sur l’éducation. Dès le lycée, les jeunes sont sensibilisés aux problématiques de violences, qu’il s’agisse de harcèlement scolaire, de cyberharcèlement ou d’égalité entre les sexes. Entre 2023 et 2024, plus de 13 000 lycéens ont participé à des ateliers organisés dans les établissements.
Le concours régional « Pour en finir avec le harcèlement », initié en 2022, invite les lycéens à s’exprimer à travers des créations artistiques. Ces initiatives visent à bâtir une génération plus consciente et engagée dans la lutte contre ces fléaux.
Dans cette perspective la troisième édition de forum, Respect pour les femmes a mis l’accent sur la jeunesse. A cette occasion la sécrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa, était également présente pour indiquer que l’État resterait mobilisé sur ces questions dans une approche transversale avec les différents ministère.
La Région ne mise pas uniquement sur les moyens classiques. Avec l’application UMAY, l’Hôtel de Région devient un lieu labellisé « safe place », accueillant les femmes victimes d’agressions ou de harcèlement. Cette démarche, pionnière, combine technologie et solidarité. Elle témoigne aussi d’une capacité à innover pour s’adapter aux nouveaux enjeux.
Si les chiffres sont encourageants, le combat reste immense, mais il témoigne d’une volonté collective de faire de cette région un espace sûr pour toutes les femmes.
> Notre entretien vidéo avec Jennifer Salles-Barbosa, présidente Commission Lutte contre les inégalités, Solidarités, Défense des droits des femmes, Grandes causes régionales.