Avec plus de 750 000 m² de bureaux produits et près de 60 000 emplois créés, Euroméditerranée s’impose comme un acteur économique de premier plan en France. Ce quartier d’affaires marseillais, aujourd’hui au carrefour des grands enjeux de développement économique et urbain, illustre la réussite d’un modèle de « ville complète », intégrant travail, logement et services de proximité.
Depuis sa création en 1995, l’Établissement Public d’Aménagement Euroméditerranée (EPAEM) s’est affirmé comme le moteur économique du territoire marseillais.
Positionné au croisement des grands axes de communication et entre le Vieux-Port et le port Marseille-Fos, Euroméditerranée est devenu le 3ᵉ quartier d’affaires de France, après Paris-La Défense et Lyon Part-Dieu.
L’ampleur de cette transformation s’est concrétisée ces dernières années avec la création de 56 172 emplois et l’installation de plus de 6 000 entreprises. « Quand on regarde aujourd’hui le taux de vacance des bureaux, il frôle les 2 à 3 %, c’est quasiment zéro », souligne Laure-Agnès Caradec, présidente du Conseil d’administration, mettant en avant l’attractivité d’un parc qui cumule déjà 756 000 m² de bureaux.
Une stratégie immobilière maîtrisée pour un marché équilibré
Avec une stratégie pensée pour préserver l’équilibre du marché immobilier, l’aménageur s’efforce de répondre à la demande sans encourager une surchauffe. « L’enjeu, c’est de continuer à produire des bureaux pour maintenir des loyers raisonnables », poursuit Laure-Agnès Caradec. Depuis les débuts de l’opération, l’établissement public s’est fixé un rythme maîtrisé, avec une production annuelle d’environ 20 000 m² de bureaux.
Ce modèle vise à contenir la hausse des loyers tout en répondant à une demande toujours soutenue. « La demande est forte et l’offre doit suivre pour éviter toute flambée des loyers », rappelle Aurélie Cousi, la directrice générale tout en mettant en avant l’importance de proposer des espaces modernes et adaptés aux attentes des entreprises.
Confronté aux nouvelles exigences du marché, influencées par le télétravail et les mutations économiques, Euroméditerranée s’engage à renforcer la confiance des investisseurs. « Euroméditerranée doit incarner la pérennité et l’innovation pour être un choix sûr et pertinent aux yeux des investisseurs », affirme la directrice générale.
Des entreprises phares, moteur de l’attractivité
L’attractivité d’Euroméditerranée trouve un écho puissant dans la présence de poids lourds comme CMA CGM, leader mondial du transport maritime, avec son siège mondial installé dans sa propre tour, la plus haute de la skyline marseillaise.
Dans son sillage, d’autres ont jeté l’ancre tels que Ceva Logistics et Infosys, contribuant à l’internationalisation du quartier d’affaires. « Un effet d’entraînement considérable », confie Laure-Agnès Caradec, avant de souligner : « L’installation de ces grands noms produit un effet papillon. »
Ce réseau d’entreprises structurantes attire d’autres acteurs de premier plan, à l’image d’Orange Cyberdefense, Illiad Free Pro… tout en renforçant les filières stratégiques du numérique, de la logistique et de la cybersécurité.
L’ouverture du campus régional cyber Euromed dans la tour Mirabeau, voisine de la tour CMA CGM, témoigne de cette dynamique qui conforte Euroméditerranée comme pôle d’excellence.
Un écosystème éducatif et social au service des talents
À l’interface entre les mondes universitaire et économique, Euroméditerranée attire également les établissements de formation. La Cité scolaire internationale, qui sera inaugurée mercredi 20 novembre, répond au besoin des entreprises internationales dont les collaborateurs sont en mouvement constant.
Autour de la Porte d’Aix, l’Institut méditerranéen de la ville et des territoires (IMVT), des écoles d’ingénieurs et de commerce comme celles du groupe Ionis, viennent étoffer le pôle de formation, conçu pour offrir aux entreprises un vivier de jeunes talents. « Les ingénieurs formés ici trouveront des débouchés locaux, et c’est ce que nous voulons encourager », insiste la directrice générale d’Euroméditerranée, persuadée que la fidélisation des jeunes talents est fondamentale pour le développement durable du territoire.
La dynamique d’insertion sociale n’est pas en reste : l’opération mobilise depuis ses débuts des programmes d’intégration professionnelle. Euroméditerranée impose ainsi des clauses d’insertion sociale dans ses marchés publics et a généré plus de 767 000 heures de travail pour des personnes éloignées de l’emploi depuis 2010.
Le salon annuel « Euromed’tier », organisé en partenariat avec la Cité des entrepreneurs d’Euroméditerranée, accueille chaque année près de 2 000 visiteurs. La dernière édition a enregistré plus de 540 contrats signés, dont 422 CDI.
Un modèle de ville intégrée et durable
L’attractivité d’Euroméditerranée repose sur une approche intégrée, qui va au-delà de la simple création de bureaux. Consciente que le développement économique se conjugue avec une qualité de vie pour les habitants, l’équipe d’Euroméditerranée mène un travail de fond sur tous les aspects de la « ville dans la ville ».
Ce modèle inclut non seulement des espaces de travail mais aussi des logements, des commerces et des équipements publics. « Depuis les fondements d’Euroméditerranée, c’est bien cette ville complète que nous produisons, précise Aurélie Cousi, la directrice générale. Contrairement aux idées reçues, Euroméditerranée, ce n’est pas que du neuf. On a une action forte aussi sur des quartiers existants depuis toujours, avec des programmes de renouvellement urbain », poursuit-elle, soulignant la création de 10 000 logements neufs et la réhabilitation de 5 600 logements existants.
Avec des projets de réhabilitation comme les Docks, et d’autres à venir, le secteur combine patrimoine industriel et innovation durable. Dans le respect des engagements écologiques, l’aménageur mise sur l’innovation durable pour réduire son impact environnemental. La centrale de thalassothermie alimente déjà les bâtiments du quartier en énergie décarbonée, permettant de « chauffer et rafraîchir près de 500 000 m² de bâtiments », se félicite Laure-Agnès Caradec.
« Marseille a tout à gagner d’une extension vers le nord »
Pour continuer à créer un modèle de « ville complète », la création d’une foncière est en réflexion : en intégrant 50 % de commerces et 40 % d’activités productives dans les rez-de-chaussée, l’établissement souhaite favoriser une vie de quartier animée et attractive. Ce nouvel outil, dont la mise en service n’est pas encore actée, devrait s’articuler avec les foncières déjà existantes à la Métropole et la Ville de Marseille.
Quant à l’extension avec Euroméditerranée 3 ? « Nous avons encore un potentiel de développement énorme sur Euroméditerranée 2, avec près de 10 000 nouveaux logements en projet et 200 000 m² de bureaux à construire d’ici 2030 », précise Laure-Agnès Caradec, en tempérant cette ambition par les réalités budgétaires : « L’extension reste une perspective à moyen terme ; pour l’heure, notre priorité reste de consolider Euroméditerranée 2, un chantier qui nous mènera jusqu’en 2040. » Et d’ajouter : « Mais Marseille a tout à gagner d’une extension vers le nord. »
N.K.
POUR ALLER PLUS LOIN