Le Marseille Immunology Biocluster (MIB) a officiellement été lancé, marquant une étape clé pour la recherche en immunothérapie en France. Ce projet, soutenu par une enveloppe de 96 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030, vise à positionner la France en leader mondial dans le domaine de l’immunologie.
A la préfecture des Bouches-du-Rhône, la signature officielle entre le Marseille Immunology Biocluster (MIB) et l’Agence nationale de la recherche (ANR) scelle des mois d’efforts et de préparation pour transformer la cité phocéenne en fer de lance de l’innovation en santé.
Ce Biocluster, financé par une enveloppe de 96 millions d’euros au titre du plan France 2030, porte l’espoir de développer des solutions thérapeutiques inédites pour les patients atteints de cancers, de maladies infectieuses et auto-immunes.
Pour Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce projet est aussi le symbole d’une souveraineté médicale renforcée : « C’est ici, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, que l’on va découvrir les traitements de demain », a-t-il affirmé, rappelant l’importance d’une France capable de générer ses propres avancées en immunothérapie.
L’idée est de faire du MIB un moteur de l’innovation au service des patients mais aussi un levier de dynamisation économique pour la région, avec la création de 2 000 emplois directs et l’implantation d’une trentaine de start-up.
Un modèle public-privé au service de la santé
Le projet se distingue par une approche hybride, mêlant acteurs publics et privés, académiques et hospitaliers, avec le soutien des collectivités locales.
Éric Berton, président d’Aix-Marseille Université et pilier de cette initiative, insiste sur la capacité de cette collaboration à accélérer la recherche : « Cette sélection démontre l’excellent niveau de la recherche sur notre territoire, les compétences des médecins et des enseignants-chercheurs et notre capacité à fédérer les acteurs moteurs du territoire », a-t-il souligné.
Emmanuelle Charafe-Jauffret, vice-présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence, a également salué cette avancée pour la région : « Marseille Immunology Biocluster est l’accélérateur que nous attendions pour notre filière Santé, source d’innovation, d’emplois et de qualité de vie, qui figure parmi les six filières d’excellence de notre Agenda économique métropolitain. »
À ses côtés, Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Aix-Marseille Provence, voit dans ce partenariat un modèle inédit de coopération public-privé : « Nous construisons un écosystème unique, orienté vers l’innovation et la compétitivité, pour positionner la France sur la carte mondiale de l’immunologie. »
Mettre au point trois nouveaux traitements sous dix ans
Dès 2025, le Biocluster prévoit d’installer ses premières plateformes technologiques sur le campus de Luminy, qui serviront de socle pour des essais cliniques en immunothérapie de pointe. En dix ans, l’objectif est de mettre au point trois nouveaux traitements, dont un médicament à fort potentiel de marché, tout en augmentant de 50 % le nombre d’essais cliniques de phases I et II.
Ce projet d’envergure dépasse la seule ambition thérapeutique : le MIB porte aussi un volet économique majeur. À terme, les retombées attendues pourraient transformer l’économie locale, avec un impact estimé à 2 milliards d’euros. Les 30 entreprises que le MIB ambitionne de faire naître à Marseille contribueront à ancrer la ville comme une place forte de la recherche et de l’innovation en santé, démontrant ainsi la capacité de la France à prendre la main sur les avancées médicales futures.