Dès 2025, à Marseille, les premiers navires de croisière pourront couper leurs moteurs et se brancher à quai, grâce au dispositif de la Région Sud, Escale Zéro Fumée.
Dès 2025, à Marseille, les croisières géantes qui débarquent chaque jour leurs vagues de touristes pourront enfin se brancher à quai et laisser leurs moteurs silencieux.
Dans le sillage de la première phase du plan « Escale Zéro Fumée » – qui avait permis de connecter les ferries en Méditerranée – la Région Sud franchit un nouveau cap : brancher les mastodontes de la croisière sur le réseau électrique du port.
Marseille en première ligne pour les escales propres
Retour en arrière. En 2019, la Région lançait le défi de connecter les ferries stationnés dans les ports de Marseille, Toulon et Nice. Aujourd’hui, bilan chiffré : à Marseille, 90 % des ferries corses coupent leurs moteurs en escale, et le résultat est clair.
Depuis 2020, les particules fines ont chuté de 35 %, le dioxyde de soufre a été divisé par sept, et l’oxyde d’azote a fondu, selon les données Atmosud. Tout ça, grâce à 30 millions d’euros investis et une volonté affichée de rendre l’air plus respirable.
Mais maintenant, place aux croisières. Marseille, capitale de la croisière en France, voit chaque année plus de 2 millions de passagers débarquer, l’impact environnemental de cette manne touristique devenant de plus en plus difficile à ignorer.
Un plan en trois phases pour électrifier la croisière
Cette nouvelle phase, sobrement baptisée « Escale Zéro Fumée Acte II », prévoit de connecter les croisières par étapes. Première étape dès 2025, avec deux navires simultanés au Provence Cruise Terminal.
Un chantier à 36 millions d’euros, dont 5 millions financés par la Région, pour permettre de brancher les paquebots en masse.
Objectif affiché : réduire les émissions de CO₂ de plus de 8 000 tonnes et éviter à l’air marseillais quelques millions de particules fines.
La suite ? D’ici 2030, trois navires de croisière pourront se brancher en simultané, et une centrale photovoltaïque viendra soutenir l’approvisionnement électrique.
Avec le développement du mix énergétique et la connexion progressive des navires, la Région espère alléger la facture écologique des escales, sans pour autant renoncer au tourisme de masse.
Toulon et Nice, des ports en transition
Renaud Muselier, le président de la Région, est clair : « Ce projet montre qu’on peut concilier économie et écologie sans interdire, sans freiner. »
Pour l’instant, c’est à Marseille que le gros du projet se déploie, mais Toulon et Nice suivent la même trajectoire. À Toulon, trois ferries peuvent déjà se brancher en simultané depuis 2023, avec des résultats prometteurs : 80 % des particules fines en moins lors des escales longues. Et à Nice, le port a aussi entrepris sa transformation, avec un réaménagement global de la rade pour un futur sans fumée.