La localisation du Delta Festival continue de faire débat. Alors que la mairie n’exclut pas l’idée que le festival puisse un jour quitter Marseille, les organisateurs, eux, écartent catégoriquement cette option.
Créé en 2015 sur les plages du Prado, le Delta Festival est devenu l’une des références en France en termes de festival musical mais aussi d’espace d’engagement grâce au forum du Monde des possibles. Mais qui dit gros festival, dit aussi nuisances sonores et écologiques.
Interpellée sur l’attribution d’une subvention par la Ville de Marseille à l’association du Monde des possibles, et les questions soulevées par des écologistes quant aux différentes nuisances du dit festival, Samia Ghali n’a pas exclu, ce mardi 15 octobre, que le Delta puisse un jour ne plus se tenir à Marseille.
« On sait que depuis le début avec le Delta Festival, on a un problème. On leur fait tirer la langue. Si on décide que le Delta Festival doit se tenir en dehors de Marseille, je n’ai aucun tabou à ce sujet. Ce ne sont pas des questions sur lesquelles on se ferme ni des décisions déjà prises », a déclaré la maire adjointe lors de la conférence de presse tenue en amont du conseil municipal du vendredi 18 octobre.
Une décision avant la fin de l’année
La question est en réflexion actuellement avec la maire de secteur, Olivia Fortin, sur la possibilité de maintenir ou non le festival sur les plages du Prado. « C’est quelque chose que nous regardons. Je ne m’aventurerai pas si oui ou non, cela se passera là [les plages du Prado, ndlr] ou pas », a ajouté l’adjointe en charge des grands événements.
Pour les organisateurs du Delta Festival, si une décision allait dans ce sens, elle serait à l’encontre de l’esprit du festival. « C’est un festival organisé par des Marseillais pour des Marseillais. Nous mettons en place à chaque édition des dispositifs avec la Ville, justement, mais aussi la Métropole et le Département pour réduire ces nuisances », a confié au Méridional, Matthieu Predal, fondateur du Delta Festival, surpris par la sortie de la maire adjointe.
D’autant plus que le festival se projette déjà sur ce lieu pour leur événement fin août 2025. « On ne se pose pas la question de partir ou non. On ne cherche pas d’autres villes. Le Delta est né ici, il est ancré ici, il a grandi ici. Chaque année, il génère de l’emploi, des embauches de jeunes en insertion », poursuit Raymond Lloret, directeur général du Mondes des possibles, qui prend acte de l’annonce de Samia Ghali.
De son côté, la maire des 6-8 souligne être « depuis 2020, dans une phase de dialogue et de travail avec le Delta, avec comme priorité la réduction continue des nuisances aux abords du festival. »
Le festival avait été envisagé un temps du côté de l’Hippodrome Borély, mais cette option, en plus de ne pas convenir aux organisateurs, aurait causé plus de nuisances que prévu. Selon Samia Ghali, une décision sera prise avec la maire de secteur avant la fin de l’année pour trancher la question.
Rudy Bourianne
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