Sylvain Souvestre, maire LR des 11-12e, s’insurge contre la décision de la mairie de Marseille d’installer des sapins artificiels pour les fêtes de Noël. Un affront aux traditions ou une mesure écolo ?
Sylvain Souvestre tombe des nues en apprenant la nouvelle par un mail de la mairie : « Cette année, des sapins artificiels décoreront votre secteur à l’occasion des fêtes de Noël. »
Depuis des années, c’est une forêt de sapins naturels qui illumine son arrondissement à chaque Noël. « En qualité de maire de secteur, je n’ai jamais reçu la moindre plainte ! », martèle-t-il dans une lettre cinglante adressée à Benoît Payan le 29 juillet dernier.
À ses yeux, cette décision est une trahison des traditions marseillaises. Les sapins naturels, c’est sacré. Les Marseillais auraient pourtant exprimé leur désir de voir ces sapins artificiels.
Pour lui, les plaintes évoquées par l’adjointe au retour de la nature en ville, Nassera Benmarnia, ne justifient pas un tel changement. « Tous les ans, on installe des sapins naturels dans mon secteur, j’ai jamais eu de plainte ! » tonne-t-il. « 89 % des sapins achetés sont naturels ! », s’indigne-t-il, chiffres à l’appui. Alors d’où viennent ces supposées doléances ?
Bilan carbone et décret de 2003
À l’hôtel de ville, on justifie ce changement par un bilan carbone plus avantageux sur le long terme pour les sapins artificiels. Moins de CO2, plus de recyclage. Mais le maire de secteur ne se laisse pas convaincre.
Il sort l’artillerie lourde : le décret du 23 mars 2003, qui règlemente la production des sapins de Noël, stipule que l’activité est agricole. Un sapin naturel, selon lui, a un impact bien moindre : 3,1 kg de CO2 contre 8,1 kg pour un sapin synthétique.
Un débat tranché au conseil municipal
Du côté de la mairie, on tente de tempérer. Oui, il y aura 70 sapins artificiels dans des zones spécifiques, mais 1 200 sapins naturels continueront d’être livrés aux écoles, crèches, mairies de secteur et autres équipements publics. Ces arbres seront achetés localement, décorés par les enfants, et broyés pour être recyclés après les fêtes, indique Nassera Benmarnia.
Écologie ou trahison des traditions ? La décision doit encore être entérinée lors du prochain conseil municipal, où une délibération sur le sujet sera présentée. Sylvain Souvestre compte bien se battre jusqu’au bout pour défendre le sapin naturel.