Au Forum des Entrepreneurs, Teddy Riner a évoqué ses doutes et ses ambitions. À 35 ans, le triple champion olympique se prépare déjà pour son prochain défi : Los Angeles 2028.
Au Forum des Entrepreneurs, Teddy Riner n’est pas seulement apparu comme le triple champion olympique que tout le monde connaît. Devant un parterre de patrons réunis au Stade Vélodrome, c’est un Riner à la fois réfléchi et joueur qui s’est confié.
À 35 ans, loin d’être sur le déclin, il garde la même soif de victoire, avec une dose de doute en guise de moteur et un brin d’humour pour alléger la pression.
Avec ses 140 kilos de muscles et ses trois médailles d’or olympiques, Teddy Riner pourrait se la couler douce. Mais le géant du judo n’a rien d’un retraité.
A l’occasion du Forum des Entrepreneurs, invité par Philippe Korcia, président de l’UPE13 le colosse s’est confié sur sa carrière, ses doutes et ses ambitions. Et bien que Paris ait déjà vibré sous ses exploits, Teddy Riner se prépare pour un dernier tour de piste, direction Los Angeles 2028. Parce qu’un champion n’abandonne jamais.
Le doute, moteur de la performance
Teddy Riner et le doute : deux concepts qu’on n’associe pas spontanément. Pourtant, c’est bien ce doute qui le porte. « Je doute, et c’est ce qui me permet de me remettre en question », confie-t-il sans détour.
Dans un univers où chaque détail compte, chaque instant peut faire basculer un combat. Ce doute n’est pas une faiblesse, mais une arme secrète. Riner ne se repose jamais sur ses lauriers : « Il y a toujours plus fort quelque part », dit-il. Cette petite voix intérieure, loin de l’angoisser, le pousse à chercher ce petit détail qui le fera triompher là où d’autres trébuchent.
Ce doute, c’est aussi ce qui résonne dans les parcours des entrepreneurs présents. Eux aussi savent que la remise en question est la clé de l’innovation et du progrès. Comme Teddy Riner sur le tatami, ils affrontent des défis quotidiens, où le moindre faux pas peut coûter cher. Ce qui les rapproche ? Une capacité à transformer l’incertitude en levier de succès.
Un modèle pour une génération entière
À 140 kilos, Teddy Riner sait qu’il porte bien plus que son propre poids. Il incarne un modèle, un exemple à suivre pour des milliers de jeunes. « Je reçois pas mal de messages sur les réseaux sociaux, explique-t-il. Les jeunes m’écrivent, ils me disent qu’ils veulent faire comme moi. »
Alors, le colosse se fait guide : « Voyagez, ouvrez-vous au monde, et faites ce que vous avez envie de faire. Rien n’est trop grand. » Ces mots, simples mais puissants, résonnent comme un mantra pour une jeunesse en quête de sens, qui cherche à tracer sa propre voie dans un monde incertain.
Mais le judo n’est qu’une facette du combattant. Depuis 2006, après avoir vu un enfant dormir sur un carton lors d’un championnat, il s’est engagé auprès de l’UNICEF. « Ça m’a marqué, et je ne pouvais pas rester sans rien faire », se souvient-il.
Aujourd’hui, il se bat aussi pour les plus jeunes, pour leur offrir des opportunités, une chance de croire en eux. « C’est important de redonner, de partager ce qu’on a eu la chance de recevoir. »
Qu’il s’agisse de sa carrière sportive ou de son engagement social, Teddy Riner montre que sa véritable force réside dans sa capacité à inspirer et à aider les autres.
Los Angeles 2028 : l’ultime quête
Le chemin vers la gloire n’a jamais été facile, et Teddy Riner en sait quelque chose. Pour rester au sommet, et en vue de Paris 2024, il a dû faire des sacrifices énormes. « Je suis parti m’entraîner à l’étranger, au Japon, au Kazakhstan, au Brésil, avec les meilleurs. Loin de ma famille… » raconte-t-il.
Cette quête d’excellence ne l’a jamais quitté, et malgré ses trois médailles d’or, il en veut encore. Mais qu’est-ce qui le pousse à affronter les rigueurs de l’entraînement alors qu’on pourrait croire qu’il a déjà tout gagné ? « Le plaisir », répond-il simplement. « Le jour où je ne prendrai plus de plaisir à progresser, ce sera le moment d’arrêter », dit Riner. Mais ce jour semble encore loin.
Pas question de ranger le kimono tant qu’il n’a pas ajouté une quatrième médaille d’or à sa collection. Si Paris a déjà vibré pour Teddy Riner, c’est à Los Angeles que se jouera ce qu’il considère comme son ultime défi.
Cette fois-ci, il y aura bien plus qu’une médaille en jeu : ce sera l’héritage de toute une carrière. Mais qu’on ne s’y trompe pas, Teddy Riner ne compte pas se contenter d’une simple participation. « Je déteste perdre », affirme-t-il. « Et encore plus cette phrase : “L’essentiel, c’est de participer”. » Lui, il compte certes « y aller en moonwalk, mais toujours pour gagner ! », ajoute-t-il avec un large sourire.
N.K.