Pronote et Co, Marseille aux commandes de l’école 3.0

Clara Chappaz dans les locaux d'Index Education. © Alain Robert.

Index Éducation a transformé l’enseignement avec des outils numériques devenus incontournables. Pronote, EDT, Hyperplanning : ces noms résonnent dans les 12 000 établissements scolaires qu’elle connecte chaque jour depuis Marseille. Retour sur une visite ministérielle qui consacre la cité phocéenne comme pionnière de la souveraineté et de la formation numérique.

Dans les couloirs d’Index Éducation, chaque clic esquisse l’avenir de l’enseignement. La PME, née dans le quartier du Panier, est passée d’une start-up locale à un acteur national.

Et ce n’est pas pour rien que Clara Chappaz, la secrétaire d’État au numérique, a fait une halte plus que symbolique chez ce fleuron discret mais incontournable du paysage numérique éducatif français.

Du tableau noir à l’écran bleu

Depuis 1992, Olivier Calderon, un prof de maths visionnaire, a décidé de transformer l’école à coups de lignes de code. L’idée ? Créer des outils pour simplifier la vie scolaire.

Pronote, EDT, Hyperplanning… ces noms sont devenus aussi familiers que les vacances scolaires. 12 000 établissements en France, dont 8 000 à Marseille, s’y connectent quotidiennement.

Derrière les écrans, 18 millions d’élèves, parents et profs. Un bug, et c’est la pagaille : des notes introuvables, des emplois du temps en freestyle, et même des salaires coincés dans le cloud. Une mission colossale.

Des milliards de données à la seconde

Index Éducation, c’est un titan silencieux. 4 milliards de connexions annuelles et 43 milliards de documents sécurisés. Oui, on parle bien de l’avenir de la nation, du contenu de nos jeunes têtes blondes, stocké dans des serveurs.

Pas question de jouer avec le feu. L’entreprise s’est taillée une réputation en béton dans un monde où la donnée file à la vitesse d’un tweet.

Le bouclier numérique de la France

Alors forcément chez Index Éducation, la sécurité, c’est pas un luxe, c’est une obligation. 450 experts en data et cybersécurité veillent sur les trésors de l’Éducation nationale.

Pour chaque établissement, un serveur cloisonné, parce qu’un cloud souverain, c’est ça l’avenir. Pas question de laisser les GAFAM se faufiler dans les interstices de nos systèmes.

Avec la certification SecNumCloud de l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information), Index Éducation fait de la sécurité une vertu cardinale.

Et la donnée reste ici, sur notre sol… même en sous-sol. « La certification SecNumCloud valide tout le processus industriel que nous avons mis en place pour garantir que chaque donnée soit protégée de bout en bout », souligne Olivier Vallet, PDG de Docaposte.

L’alliance avec Docaposte, un partenariat musclé

Justement, quand Docaposte entre dans la danse en 2020, avec un participation minoritaire de la Banque des Territoires, ça fait l’effet d’un coup de boost. Filiale de La Poste, experte dans la gestion des données sensibles, Docaposte apporte un savoir-faire déjà éprouvé dans des secteurs comme la santé ou la finance.

Le résultat ? Une montée en puissance du développement de services numériques pour l’éducation, dans le respect des standards les plus stricts de sécurité.

Depuis 2017, Docaposte a renforcé sa stratégie numérique pour répondre aux nouvelles exigences en matière de sécurisation des données et de transformation digitale. Historiquement spécialisée dans la gestion documentaire, l’entreprise a vu son chiffre d’affaires exploser, atteignant près de 954 millions d’euros.

Et ce n’est pas par hasard. Docaposte a misé gros sur les secteurs les plus sensibles, là où la protection des données est cruciale. Avec des investissements massifs dans la cybersécurité, le cloud souverain et l’intelligence artificielle, elle s’impose désormais comme un acteur incontournable dans ces domaines stratégiques.

Objectif ? Être un tiers de confiance. Avec en prime : « Proposer des solutions inclusives, accessibles à tous, que ce soit pour les petites entreprises ou le secteur éducatif », poursuit Olivier Vallet.

Entre signatures électroniques et bulletins de paie numériques, le carnet de clients de Docaposte touche six millions de salariés chaque mois.

De gauche à droite : Fabien Ferrazza, directeur général Index Education et Olivier Vallet, PDG de Docaposte. Crédit photo : N.K.

La formation en renfort

Mais sécuriser le présent ne suffit pas. Pour assurer l’avenir, il faut former les talents. Et là, Index Éducation s’appuie désormais sur La Plateforme. Lancée en 2019 par Cyril Zimmermann, l’école marseillaise du numérique a déjà tout d’une grande.

Avec un campus XXL de 25 000 m² en gestation dans les quartiers nord de Marseille, l’ambition est de taille : 3 000 étudiants d’ici 2026, formés sans barrières sociales ou académiques, avec des formations ciblées sur la cybersécurité et la protection des données. La France a besoin de talents pour sécuriser sa révolution numérique, et c’est dans la cité phocéenne que ça se joue.

Clara Chappaz, fan de la première heure

Clara Chappaz, la secrétaire d’État au numérique, ne s’y est pas trompée. En faisant escale dans les locaux de ces poids lourds de l’éducation numérique, elle a reconnu l’ampleur du travail accompli.

Dans un post sur X, elle a résumé son impression : « Journée à Marseille, véritable championne de l’éducation et de la formation numérique ! Merci pour votre énergie et votre innovation, vous qui préparez les étudiants aux défis du numérique et de l’intelligence artificielle. »

Marseille a semble-t-il coder l’algorithme du succès…