Marseille : la caserne d’Aurelle se transforme en collège Gaston-Defferre

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La vieille caserne d’Aurelle, vestige du passé militaire de Marseille, se transforme pour devenir le nouveau collège Gaston-Defferre. Un projet qui mêle préservation du patrimoine et ambitions écologiques, avec une ouverture prévue pour 2026.

C’est un chantier attendu depuis des décennies. Il y a quelques années encore, la caserne d’Aurelle, classé monument historique, résonnait de l’activité militaire. Située dans le 7e arrondissement de Marseille, cette forteresse patrimoniale a vu défiler uniformes et ordres de marche.

Mais en 2026, ce sont les pas de centaines de collégiens qui fouleront le sol de cet ancien bastion de l’armée. Sur l’avenue de la Corse, à deux pas du Fort Saint-Nicolas, le futur collège Gaston-Defferre émerge peu à peu dans une reconversion qui mêle respect du patrimoine et défis écologiques.

Quand l’armée cède sa place à l’éducation

Acquise en 2009 par la Ville de Marseille auprès du ministère de la Défense pour 10 millions d’euros, la reconversion de la caserne d’Aurelle repose sur un équilibre délicat entre préservation de l’existant et modernisation des infrastructures. Un projet ambitieux entièrement financé par le Département des Bouches-du-Rhône à hauteur de 39,5 millions d’euros.

Le collège Gaston-Defferre actuel, situé rue Paul-Codaccioni (7e arrondissement), accueille plus de 570 élèves dans des locaux devenus inadaptés au fil des ans. La future structure, reconstruite dans la caserne d’Aurelle, offrira une capacité d’accueil de 720 élèves, tout en gardant certains traits de la mémoire militaire du site.

Sur les 12 100 m² de surface totale, environ la moitié (6 000 m²) sera consacrée à la réhabilitation des bâtiments d’origine. L’autre moitié (6 100 m²) sera une construction neuve, apportant des infrastructures modernes.

Pose de la première pierre du futur collège Gaston-Defferre.

Un nouveau souffre pour le quartier

Là où autrefois des soldats s’entraînaient, ce sont bientôt des collégiens qui dévaleront les couloirs, partageront les bancs d’un restaurant scolaire de 600 couverts ou se défouleront sur un plateau sportif flambant neuf. Aux équipements scolaires s’ajouteront un gymnase, une petite salle polyvalente et même quatre logements de fonction.

Cette transformation n’efface pas le passé : elle le redéfinit. Des éléments de la structure militaire seront conservés, intégrés dans la nouvelle architecture, signée par les agences Leteissier-Corriol, Bajolle & Gianni, épaulées par plusieurs bureaux d’études.

Si la transformation est architecturale, elle est aussi environnementale. Matériaux bio-sourcés, brise-soleil, chaudière à granulés… Le projet a pour ambition de devenir un modèle de construction durable, intégrant des solutions respectueuses de l’environnement tout en répondant aux contraintes patrimoniales.

Ce chantier redonne ainsi vie à un quartier longtemps figé, tout en répondant aux attentes des riverains. Depuis des années, les habitants du quartier espéraient voir émerger ce projet. Non seulement pour offrir à leurs enfants un collège décent, mais aussi pour revitaliser une zone longtemps figée dans l’attente. Avec des équipements partagés avec les associations locales, ce collège veut s’imposer comme un véritable lieu de vie. Sa livraison est prévue pour 2026.