Parties rejoindre le groupe « Rassemblement Marseillais », Michèle Emery et Anne-Marie Barthes ont rapidement fait demi-tour dans la majorité de Sylvain Souvestre (LR). En jeu ? Leurs indemnités, mises en péril par ce virage politique.
La scène politique dans les 11e et 12e arrondissements de Marseille a pris des airs de télé-réalité. L’épisode du jour ? Le grand retour de Michèle Emery et Anne-Marie Barthes dans la majorité de Sylvain Souvestre.
Après avoir flirté avec le groupe « Rassemblement Marseillais » et Jean-Baptiste Rivoallan, les voilà qui reviennent, penaudes, se ranger derrière leur ancien chef. Pourquoi ce revirement ? Spoiler alert : c’est bien moins une question de convictions politiques que d’indemnités.
Tout a commencé il y a quelques jours. Le 17 septembre, alors que Sylvain Souvestre montait au créneau contre la gestion du château de la Buzine, six de ses élus le lâchaient pour Jean-Baptiste Rivoallan et son nouveau groupe d’opposition.
Une alliance de circonstance qui sentait déjà le roussi. Mais ce que les deux élues avaient oublié dans ce jeu de chaises musicales, c’est que, sans siège dans la majorité, les indemnités fondent comme neige au soleil.
Et là , c’est la panique. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’annoncer, elles font machine arrière. Retour au bercail. Rapide, efficace, et surtout nécessaire.
Quand le portefeuille fait revenir les brebis égarées
Officiellement, les deux adjointes assurent que ce retour en grâce est motivé par leurs valeurs profondes et parlent de « mensonges » et de « pressions ». Michèle Emery, par exemple, explique que les raisons pour rejoindre le Rassemblement Marseillais ne correspondaient pas à la réalité. « La vérité a été mise au grand jour », clame-t-elle dans un communiqué.
Anne-Marie Barthes, elle, réaffirme fièrement qu’elle est et restera une élue de droite, ajoutant que sa collaboration avec Sylvain Souvestre et Valérie Boyer a toujours été « parfaite ».
Mais derrière ces belles déclarations de façade, on comprend surtout qu’il est difficile de faire de la politique sans indemnités. À quoi bon trahir si c’est pour finir sans le sou ?
Koh-Lanta version politique
Ce retour en arrière n’est qu’un épisode de plus dans ce grand bal des ambitions personnelles qui secoue la droite locale. Malgré une majorité fragilisée, Sylvain Souvestre reprend du terrain.
Mais la situation reste précaire. Jean-Baptiste Rivoallan, chef d’orchestre de ce chaos et ex-lieutenant de Martine Vassal, espérait bien jouer les trouble-fêtes en ralliant à lui une droite radicalisée. Pour l’instant, c’est raté. Mais la partie est loin d’être terminée.
À Marseille, on aime jouer des coudes, surtout quand les élections municipales de 2026 pointent à l’horizon. Les trahisons, les revirements et les coups de poignard dans le dos ne font que commencer.