Pendant que Sylvain Souvestre dénonçait l’abandon du château de la Buzine ce mardi 17 septembre, ses propres élus le lâchaient pour rejoindre Jean-Baptiste Rivoallan et son nouveau groupe d’opposition. Une trahison en règle qui redessine la carte politique des 11e et 12e arrondissements de Marseille.
Au grand bal des traîtres, les masques tombent. Sylvain Souvestre voit sa majorité s’effriter. Ce mardi 17 septembre, au Château de la Buzune, le maire LR des 11e et 12e arrondissements, pensait mener sa charge contre la majorité municipale centrale. Mais la vraie bataille s’est jouée ailleurs : dans son propre camp, où les couteaux s’aiguisent depuis des semaines.
À la manœuvre : Jean-Baptiste Rivoallan (LR), l’ancien lieutenant de Martine Vassal, président de groupe au conseil de la Métropole.
Une coalition hétéroclite
Tandis que Sylvain Souvestre se concentrait sur son attaque contre la gestion du château de Pagnol, ses propres élus tournaient casaque. Aurélie Sciara, Roger Guichard, René Coulet, mais aussi Anne-Marie Barthes, Jessy Nakache et Michèle Emery ont décidé de quitter la majorité du maire de secteur, happés par les sirènes de l’extrême droite.
Ils s’unissent à Monique Griseti et trois autres élus du RN (Arnaud Keller, Joris Varjabedian et Joëlle Plazza Aillaud) sous la bannière du « Rassemblement Marseillais du 11-12 ». Une coalition hétéroclite allant des ex-LR aux conservateurs en passant par les nostalgiques de l’Union pour la Défense de la République (UDR) et du RPR.
Le premier acte de ce grand bal des trahisons a été initié par Jean-Baptiste Rivoallan, ancien LR rallié à Éric Ciotti et à l’Union des Droites pour la République (UDR).
Souvestre paie le prix de son soutien à la majorité présidentielle
Dans un communiqué de presse, les dissidents dénoncent « le déclin de la ville » et « l’alliance contre nature de certains LR avec le parti d’Emmanuel Macron ».
Mais derrière ce discours, c’est bien une guerre interne qui se joue : Sylvain Souvestre, abandonné par les siens, paie le prix de ses compromis avec le centre, et notamment de son soutien à Sabrina Agresti-Roubache, proche de la majorité présidentielle, lors des dernières élections législatives. Candidate perdante face à Monique Griseti du RN. Ironique quand on sait que l’élue en question fait partie de ce nouveau groupe.
Une justification somme toute classique dans cette valse des égos et des ambitions personnelles, où chacun tente de sauver ce qui peut encore l’être, quitte à s’allier avec ceux qu’il critiquait hier encore.
Pourtant, cette situation ne relève pas d’une fracture brutale au sein de la droite locale. Depuis plusieurs mois, Sylvain Souvestre et d’autres cadres de la droite prônent l’union des forces de la droite et du centre en vue des élections de 2026. Mais ce mouvement inattendu révèle les tensions souterraines dans cette quête d’unité.
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