Entre l’ombre de Macron et la pression du RN, Barnier peut-il gouverner ?

Michel Barnier, tout juste installé à Matignon, suscite plus de questions que de certitudes. Un sondage ELABE réalisé pour BFMTV dévoile un portrait en clair-obscur du nouveau Premier ministre, avec des qualités reconnues mais une légitimité encore vacillante.

Nommé il y a quelques jours à Matignon, Michel Barnier doit déjà affronter les regards sceptiques des Français. Selon un sondage ELABE mené auprès de 1 000 personnes les 10 et 11 septembre 2024, le nouveau Premier ministre est perçu comme un homme compétent (42%), courageux (44%) et capable de faire des compromis politiques (43%).

Mais si ces qualités sont soulignées, elles ne suffisent pas à dissiper les doutes. Environ un tiers des Français se disent encore indécis, incapables de se faire une opinion tranchée sur sa personnalité.

Un homme de droite, mais pas seulement ?

Dans ce paysage flou, une chose semble claire cependant : pour une majorité de Français (57%), Michel Barnier est avant tout un homme de droite. Pourtant, son intention d’ouvrir son gouvernement au camp présidentiel et à la gauche ne laisse pas indifférent. 45 % des sondés soutiennent cette démarche d’ouverture.

Un véritable coup de poker qui cherche à séduire au-delà de son camp d’origine. Seule une minorité de 12% plaide pour un exécutif exclusivement à droite. En revanche, près d’un quart des Français (23%) se montrent perdus et incapables de le positionner politiquement.

Un Premier ministre sous contrôle ?

Le véritable écueil pour Michel Barnier pourrait bien être sa marge de manœuvre. Pour 74% des personnes rassemblées, il sera difficile, voire impossible, de gouverner de manière indépendante.

La majorité des sondés estime qu’il devra s’aligner sur les volontés d’Emmanuel Macron. Pire encore, 68% des Français pensent qu’il sera contraint de prendre en compte les souhaits du Rassemblement National.

Dans ce contexte, sa liberté d’action semble sérieusement compromise, le laissant à la merci des équilibres politiques instables qui caractérisent la France d’aujourd’hui.

Edouard Philippe : l’héritier naturel ?

Pendant ce temps, Edouard Philippe, ancien Premier ministre, joue les premiers rôles dans la course à la succession d’Emmanuel Macron. Selon ce même sondage, 34% des Français le voient comme le meilleur candidat pour prendre les rêves de la présidence en 2027, loin devant Gabriel Attal (29%), qui continue néanmoins sa progression.

Edouard Philippe a réussit à rassembler au-delà des clivages, un atout de taille dans un paysage politique toujours plus fragmenté. Son bilan à Matignon est jugé favorablement par 61% des Français, signe que son passage au pouvoir a laissé une empreinte durable.

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