Boulevard Urbain Sud : Sophie Camard déboutée par le tribunal administratif de Marseille

Le tribunal administratif de Marseille a rejeté, pour tardiveté, la requête de Sophie Camard visant à annuler une délibération de la Métropole Aix-Marseille-Provence. L’élue contestait l’investissement de 50 millions d’euros pour la poursuite du projet controversé du Boulevard Urbain Sud.

Dans une décision rendue le 10 septembre 2024, le tribunal administratif de Marseille a rejeté la requête de Sophie Camard, conseillère métropolitaine et présidente du groupe « Pour une métropole du bien commun ».

L’élue avait contesté une délibération du conseil de la métropole Aix-Marseille-Provence, adoptée le 27 juin 2024, approuvant un programme d’investissement de 50 millions d’euros pour la poursuite du projet controversé du Boulevard Urbain Sud à Marseille.

Sophie Camard avançait plusieurs arguments pour justifier sa contestation : incompétence de l’élu ayant présenté le rapport, absence d’avis des commissions thématiques, et manque d’information suffisante pour éclairer les conseillers métropolitains sur leur vote. Elle arguait également que des jugements antérieurs, rendus en mai, étaient encore en appel, rendant la délibération prématurée.

Toutefois, le tribunal n’a pas examiné le fond des arguments. Selon l’ordonnance du tribunal administratif, consultée par Le Méridional, la procédure a été rejetée pour une question de délais. Présente lors de la séance du 27 juin, Sophie Camard était censée avoir pris connaissance immédiatement de la délibération. Elle disposait de deux mois pour déposer son recours, or son action, enregistrée le 30 août, est arrivée trop tard. Un camouflet procédural qui stoppe net ses ambitions de stopper le projet.

Un boulevard qui divise toujours

Le Boulevard Urbain Sud est un projet d’infrastructure destiné à désenclaver les quartiers sud de Marseille, mais il suscite une vive controverse. La majorité municipale pointe du doigt son impact environnemental et son coût exorbitant, tandis que la Métropole défend sa nécessité pour fluidifier le trafic dans des zones congestionnées.

Le vote d’une enveloppe de 50 millions d’euros, qui inclut l’achat de terrains et la reprise des travaux, a rouvert les hostilités entre les deux camps.

« Un contretemps », estime « Pour une métropole du bien commun » qui compte « bien aller au fond des choses ». La cour administrative d’appel de Marseille est encore saisie d’autres recours qui pourrait inverser la tendance. Le groupe « Pour une Métropole du Bien Commun » reste déterminé à poursuivre son combat contre le projet, tant sur le terrain politique que judiciaire. Les pelleteuses avancent, mais le dernier mot, lui, pourrait bien être prononcé dans les tribunaux.

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