Qui sont les athlètes provençaux aux Jeux paralympiques ?

Les Jeux paralympiques 2024 débutent officiellement, ce mercredi 28 août. Retrouvez tous les athlètes provençaux en lice pour aller chercher l’exploit.

Ce mercredi 28 août, les Jeux paralympiques de Paris 2024 débutent officiellement. Jusqu’au 8 septembre, plus d’une vingtaine d’athlètes de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur sont en lice pour aller décrocher le plus de médailles possibles.

Du handi-basket au judo en passant par le goalball ou encore l’aviron, les athlètes régionaux vont défendre fièrement les couleurs tricolores.

Para-tennis de table

Nicolas Servant-Aira, président du club de tennis de table pour valide d’Aix-en-Provence va participer à ces olympiades paralympiques. Il est deux fois médaillé de bronze, la première fois en 2012 à Londres puis en 2021 à Tokyo. Nicolas Servant-Aira est atteint d’une malformation rare de la colonne vertébrale qui lui impose d’être en fauteuil roulant.

Stéphane Messi a un palmarès de pongiste qui n’a rien à envier ou presque à son homonyme argentin. À 51 ans, il participe certainement à ces derniers Jeux paralympiques après avoir remporté l’or en 2004, l’argent par équipe et le bronze en individuel en 2004 et à nouveau le bronze par équipe en 2008. Le Hyérois est atteint de la myopathie de Bethlem, caractérisée par une rétraction et faiblesse musculaire.

Licencié comme son aîné Stéphane Messi au Handisport tennis de table paralympiques, Kevin Doubecker va participer à ses troisièmes Jeux paralympiques après Londres en 2012 et Rio en 2016.

Et la moisson hyéroise ne s’arrête pas là. Thu Kamkasomphou, figure de la discipline chez les femmes, espère bien remporter une onzième médaille à Paris. Double championne olympique à Sidney en 2000 et Pékin en 2008, elle a également glané deux médailles d’argent et six de bronze. Atteinte de périartérite noueuse, maladie rare impliquant une inflammation des artères intermédiaires, elle est également 17 fois championne de France et championne du monde en 2022. Un palmarès impressionnant.

Fabien Lamirault s’initie au handi-tennis de table dans un centre de rééducation, après un accident de la route en 1998 qui le rend tétraplégique. Installé depuis 15 ans dans le sud, il est l’actuel tenant en titre après sa victoire aux Jeux de Tokyo en 2021 et à Rio en 2016. À Londres en 2012 pour ses premiers Jeux paralympiques, il décroche deux médailles, l’argent par équipe et le bronze en individuel.

Handibasket

Egalement paraplégique, Christophe Carlier a découvert le handibasket après un accident de scooter en 2002 alors qu’il venait de remporter le titre de champion de France cadets en Taekwendo, à peine un an plus tôt. En 2015, il intègre l’équipe de France et ne la quitte plus. Pour ses premiers Jeux, l’Antibois espère aller le plus loin possible avec les Bleus.

Mamady Traoré, 21 ans, est l’un des grands espoirs du handibasket. Natif de la région parisienne, il est parti faire ses classes à Hambourg, en Allemagne pour passer un cap international. En vue des Jeux, il a rejoint le Hyères Handi Basket (HHB) afin de se rapprocher de ses coéquipiers tricolores.

Jérôme Laureri est lui aussi un joueur de Hyères. Unique natif de Provence de cette équipe de France, il se met au handibasket après un accident de moto en 2006 qui l’a rendu paraplégique. En centre de rééducation, il découvre la discipline et ne la lâche plus. Il est triple champion de France avec le HHB.

Jérome Duran est en équipe de France depuis 2010 avec laquelle il est vice-champion du monde la même année. Multiple champion de France avec Hyères, le natif de Poissy est fan inconditionnel de moto et de sports mécaniques.

Nicolas Jouanserre, énorme avec Hyères en Eurocup la saison dernière, va jouer ses premiers Jeux paralympiques, vingt ans après la dernière qualification de l’équipe de France dans la compétition en 2004 à Athènes. Ancien international U16 en valide, Nicolas Jouanserre a été l’un des grands artisans de la qualification des Bleus pour les Jeux. Le handibasket est le seul sport dans lequel le pays hôte n’est pas qualifié directement.

Judo

L’histoire de Precillia Lezé est celle d’un combat mené depuis l’enfance. Harcelée à l’école par les élèves de son école, la jeune Vauclusienne a perdu la vue à cause du choc émotionnel provoqué par les violences morales subies. Pratiquante du judo depuis l’âge de trois ans, elle va continuer à se battre et faire de son handicap une force supplémentaire. Championne de France quatre fois de suite entre 2018 et 2022, elle va concourir à Paris dans sa catégorie de poids en +70kg.

Para aviron

Remy Taranto participe à ses quatrièmes Jeux paralympiques après Londres en 2012, Rio en 2016 et Tokyo en 2021 où il remporte la médaille de bronze en quatre de pointe mixte barré PR3. Né avec une atrophie du nerf optique, Remy Taranto rame depuis 1995. Il est aussi président du Rowing Club de Marseille où il s’entraîne toute l’année.

Alexis Sanchez n’a qu’un but en tête lorsqu’il s’entraîne dans la rade de la Côte Bleue du côté de Sausset-les-Pins : ramener une médaille. L’homonyme de l’ancien attaquant chilien de l’OM a perdu ses deux jambes lors d’un accident de scooter en 2019. Après avoir intégré l’équipe de France de paraaviron en 2023, le jeune homme de 26 ans a remporté sa qualification pour Paris 2024 en mai dernier. Première étape de son rêve paralympique.

À 55 ans, Guylaine Marchand retrouve les Jeux après sa participation à Rio en 2016. Il y a presque 20 ans, la rameuse de Saint-Cassien apprend qu’elle a une tumeur à la hanche. Après des mois de traitement, elle se met à l’aviron pour parfaire sa rééducation. Guylaine Marchand intègre l’équipe de France en 2014 et performe avec des podiums en championnat du monde, dont une première place en 2016 à Rotterdam.

Candyce Chafa rame aussi à Saint-Cassien. À 18 ans, cette rameuse chevronnée depuis ses 11 ans est la dernière pensionnaire à avoir intégré l’équipe de France. La jeune femme a été le paraaviron après la découverte d’un kyste qui lui a valu une opération lourde du fémur. Depuis elle souffre de douleur constante à l’endroit de sa tumeur bénigne.

Native d’Aix-en-Provence et licencié du Rowing Club de Marseille, Nathalie Benoît, atteinte de sclérose en plaques a un fait d’armes majeur. En 2013, elle a ramé 1036 km entre Paris et Marseille. Après des médailles d’argent en skiff à Londres en 2012 puis à Tokyo en 2021, la quarantenaire espère réitérer à Paris avec une nouvelle médaille d’un métal plus précieux encore. En parallèle, la Française est de tous les podiums des compétitions internationales auxquelles elle participe.

La Boccia

La Boccia, née en Italie, est un sport olympique depuis 1984. Dérivé de la pétanque, c’est un jeu de boules destiné aux personnes handicapées. Pour les Jeux de Paris 2024, le Marseillais Aurélien Fabre va défendre les couleurs de la France.

En 2022, il rejoint les rangs tricolores et remporte le bronze au championnat du monde. Pour aller chercher une médaille à Paris, le champion de France de 28 ans s’est entraîné pendant des mois au gymnase de la Gauthière, à Aubagne.

Goalball

Mix entre le hand-ball et le bowling, pour lequel il faut faire rouler une boule sonore jusqu’au but adverse, le goalball a été inventé en 1946 pour les personnes malvoyantes et non-voyantes.

Nabil Baich, Avignonais, est joueur de l’ASCND Marseille. Ancien pratiquant de cécifoot, de judo, d’athlétisme et de boxe, le Provençal a intégré l’équipe de France de goalball en 2017. Gros travailleur et « chambreur », il compte de nombreuses sélections et compétitions internationales dans sa discipline phare. Hors du terrain, il est masseur-kinésithérapeute.

Thomas Ramos-Martin est lui aussi pensionnaire du club marseillais de goalball aux côtés de Nabil Baich. Il a intégré l’équipe de France en 2017, seulement un an à peine après avoir commencé dans la discipline. Toulousain, il est né avec une déficience visuelle. Passionné par son sport, à 28 ans, il compte tout donner pour aller le plus loin possible lors de ces Jeux paralympiques.

Para natation

David Smétanine est tétraplégique partiel après un accident de voiture à 21 ans. Compétiteur hors pair, c’est une figure majeure de la para-natation. Il compte 9 médailles au total dans son palmarès, deux en or, en 50 m et 100 m nage libre à Pékin, deux en argent et 5 en bronze.

En parallèle de la compétition, le Grenoblois, licencié du Cercle des nageurs d’Antibes, livre son expérience auprès de managers de sociétés. Il est aussi représentant des athlètes “World Para swimming” au Comité Paralympique International, membre du Comité des athlètes de l’AFLD, membre de la commission des athlètes du CNOSF et du CPSF et membre de la commission des athlètes de Paris 2024.

Agathe Pauli est triple championne de France en 2022, et espère bien aller plus loin pour ces Jeux paralympiques de Paris 2024. La Marseillaise est née avec agénésie de la jambe droite et fait mentir tous les pronostics médicaux lorsqu’à 18 mois elle se met à marcher. Nageuse depuis sa plus tendre enfance, celle qui vit aujourd’hui à Antibes à l’habitude de nager avec les valides.

Elodie Lorandi est membre de l’équipe de France paralympique depuis plus d’une dizaine d’année. Née avec une maladie orpheline paralysant un nerf qui longe sa jambe gauche du genou à la cheville, elle participe à ses premiers Jeux en 2012 à Londres et remporte la médaille d’or en 400 m nage libre. Infatigable, elle s’essaye avec succès au para aviron en 2018 après avoir participé aux Jeux de Rio. Dans cette discipline, elle va remporter le bronze avec le 4 barré lors des championnats du monde.

Para triathlon

Grégoire Berthon est un ancien triathlète de haut-niveau. Après un accident en 2022, il décide de ne pas lâcher sa discipline et intègre l’équipe de France de para triathlon. Natif de Nancy, il s’entraîne du côté d’Aix-en-Provence.

À 31 ans, il participe à ses premiers Jeux paralympiques après avoir remporté la coupe du Monde d’Alhandra en 2022 et finit 2ème sur une étape du World Series en 2024.

Tennis fauteuil

Emmanuelle Môrch est une jeune femme qui en veut. Après un accident de snowboard en 2008 alors qu’elle a tout juste 18 ans et un bac en ligne de mire, elle devient paraplégique.

Férue de tennis, elle se lance dans une carrière de tennis fauteuil tout en intégrant en parallèle l’École de Centrale Paris dont elle sort diplômée en 2015. Avec plus de 34 titres à son palmarès en simple et en double, des participations aux Jeux de Rio et Tokyo, Emmanuelle Môrch est à 34 ans, la numéro 1 française sur le circuit de tennis-fauteuil.

Ksénia Chatseau est l’un des grands espoirs de médailles pour ces Jeux paralympiques 2024. Elle est devenue, cette année, la première vainqueur de l’histoire de l’épreuve du simple junior filles à Roland-Garros et a remporté en même temps, le double junior aux côtés de l’Américaine Maylee Phelps. Originaire d’Irkoutsk en Russie, elle est licenciée au Tennis club la Fourragère à Marseille.

En 2021, Ksénia Chatseau perd sa jambe gauche suite à un accident de moto à 14 ans. Passionnée de tennis, elle remporte l’année suivante les championnats de France junior de tennis fauteuil. En 2023, elle devient numéro 1 mondial en junior.

Rudy Bourianne

Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.