Surpris au retour des vestiaires par Reims, les Olympiens ont manqué leur retour à l’Orange Vélodrome (2-2). La faute à un manque de réalisme, sans lequel l’OM aurait pu mener largement à la pause.
Les Olympiens ont-ils gambergé durant la mi-temps, comme l’ensemble du stade, sur toutes les occasions manquées en première période ?
Au retour des vestiaires, l’OM a perdu le fil d’un match qu’il maîtrisait pourtant de la tête et des épaules en première période et se fait punir coup sur coup en moins de dix minutes.
C’est l’histoire d’un black-out de vingt minutes dans lequel Murillo, Balerdi, Harit et consorts ont sombré pour se réveiller menés 2 buts à 1 contre le cours de la soirée qui était en train de s’écrire.
« Je ne suis pas du genre à attendre d’avoir la tête froide pour dire les choses donc j’ai parlé à mes joueurs de ces 20 minutes de “black-out”. Il y a des moments où tu as le contrôle, où tu te crées des occasions et d’autres où tu souffres. Tu dois tenir, faire face (…) On prend un but stupide sur un corner. J’espère que ce n’est pas le poids de la saison précédente, car si c’est le cas, il faut vite gommer cela car on est en train de tout changer », a déclaré Roberto De Zerbi en conférence de presse après la rencontre.
Un OM à deux visages
Après un corner mal ressorti par Luis Henrique, Sergio Akieme est à la retombée et punit l’OM une première fois à la 50e minute de jeu. Et il faut attendre seulement trois minutes pour que Fofana vienne sanctionner le manque de réalisme marseillais.
Il fait un festival dans la surface, élimine Leonardo Balerdi qui manque totalement son intervention puis Amir Murillo aux fraises, avant de venir conclure parfaitement devant Geronimo Rulli d’une frappe enroulée imparable à l’angle des six mètres. L’OM est dans les cordes et paye cher les occasions manquées.
Les lignes marseillaises, à l’inverse de la première période, sont distendues et les relais beaucoup moins fluides au milieu dans l’impact et la vitesse d’exécution. De quoi laisser de l’espace aux joueurs de Luka Elsner, bien plus entreprenants.
Kondogbia a l’occasion d’égaliser après une récupération aux abords de la surface adverse, mais le milieu de terrain marseillais dévisse totalement sa frappe au grand dam des supporters. Jonathan Rowe s’essaye à son tour, mais bute sur le poteau. Et c’est Mason Greenwood de la tête dans l’enchaînement de l’action, après une frappe de Quentin Merlin repoussée, qui remet l’OM dans le match.
Le Vélodrome exulte. La tension monte. Roberto De Zerbi est sanctionné d’un carton jaune par l’arbitre. Puis le stade gronde fort contre l’arbitre quand il croit Amine Harit victime d’une faute dans la surface de réparation. L’intervention d’Akieme est parfaite dans les pieds du Marocain, remplacé juste après.
Dans les dernières minutes, le coach olympien va enrager sur son banc face à l’impuissance de ses joueurs pour perforer le bloc à nouveau très bas des Rémois.
Un première période presque parfaite
Tout avait pourtant bien commencé pour que la soirée soit parfaite. Les nouveaux joueurs, Elye Wahi compris, ont été ovationnés avant la rencontre. Le stade tellement bruyant que Walid Acherchour, nouveau consultant chez DAZN, a eu du mal à s’entendre lors de son avant-match.
Sur le terrain, après un premier quart d’heure d’observation et de montée en régime face à des Rémois, en bloc bas comme attendu, l’OM a pris son adversaire à la gorge jusqu’à ne plus le lâcher en première période.
Les Olympiens sont alors hauts sur le terrain et tout de suite à la récupération. Et l’OM va empiler les occasions.
Une première fois, quand Hojbjerg tente sa chance aux 25 mètres. Un premier coup de semonce, mais sa frappe sèche est repoussée par Yehvann Diouf.
Ensuite, c’est Mason Greenwood qui décoche une nouvelle frappe lourde aux abords de la surface, hors cadre.
Harit fait exploser le Vélodrome
Le Vélodrome vrombit d’impatience, mais n’explose pas encore. Nouvelle secousse quand Elye Wahi est à un rien de réussir son retourné acrobatique. En cinq minutes à peine, les hommes de De Zerbi se créent pas moins de cinq occasions.
Les supporters croient enfin au bonheur sur un nouveau décalage venu de la droite vers la gauche avec Geoffrey Kondobgia à la manoeuvre.
Mais Quentin Merlin tremble au moment de conclure avant d’être repris parfaitement par Noah Sangui. Au milieu, Hojbjerg et Kondogbia sont de tous les combats à la récupération dans cette première mi-temps. Le Danois, un véritable métronome dans l’entrejeu marseillais.
La première explosion de la saison arrive, enfin, à la 25e minute. Amine Harit, seul dans la surface, vient libérer l’énergie volcanique du Vélodrome grâce à un service parfait de Quentin Merlin, pour sa première passe décisive de la saison.
Le milieu marseillais vient ensuite célébrer son but en affichant le maillot de Faris Moubagna, victime d’une rupture du ligament croisé antérieur droit la semaine dernière. Le Camerounais est passé, après le match, rejoindre ses coéquipiers, béquilles et pansements post-opératoires encore frais.
Les vendanges d’Elye Wahi
Six minutes après l’ouverture du score, les 63 481 spectateurs présents à l’Orange Vélodrome sont une nouvelle fois sur le point d’éclater de joie. Nouvelle phase collective rapide au milieu. Cette fois-ci, c’est Hojbjerg qui décoche des abords de la surface.
L’ancien de Tottenham voit sa frappe repoussée par le gardien rémois dans les pieds d’Elye Wahi, qui manque le cadre à l’entrée des six mètres.
L’attaquant en provenance du RC Lens va avoir une nouvelle occasion pour permettre à l’OM de prendre le large. Lancé en contre par Mason Greenwood, le numéro 9 olympien se retrouve seul en face-à-face devant Yehvann Diouf, qui remporte le duel.
À ce moment-là de la rencontre, le rythme imposé par l’OM est insoutenable pour Reims qui est à deux doigts de plier l’échine. Mason Greenwood – encore lui – repart en contre à toutes enjambées.
L’ailier anglais vient toucher Wahi d’un extérieur du pied sublime, qui le rejoue en profondeur. L’Anglais provoque sur son côté et repique pour frapper à l’entrée de la surface. Diouf relâche dans les pieds d’Elye Wahi, mais l’attaquant voit son ballon repris sur la ligne par le défenseur de Reims.
« Je connais bien mes joueurs… et je suis également désolé pour Wahi qui a été hué en sortant. Oui, il a commis des erreurs mais c’est un grand joueur même s’il doit s’améliorer bien sûr. L’OM est un club avec de grandes attentes. Je considère Wahi comme mon fils, je lui ai parlé après le match. Il sait que c’est un privilège de jouer dans ce club et devant ces supporters », a livré Roberto De Zerbi.
Pour sa première au Vélodrome, Elye Wahi est passé à côté, malgré de l’activité dans le jeu. Remplacé par Jonathan Roe à la 66e minute, il a été copieusement sifflé par le public marseillais. Un réminiscence de ses propos de jeunesse ?
Un match frustrant
« Le sentiment qui domine ce soir, c’est l’énervement, la frustration, car on n’a pas les trois points. On est déçu pour nos supporters, notre club. Cela ne nous suffit pas« , a lâché le coach italien.
Si l’ensemble n’est surtout pas à jeter, cette contre-performance au Vélodrome vient mettre le doute dans l’euphorie qui s’était installée depuis l’arrivée du technicien italien dans la cité phocéenne et amplifiée après la victoire éclatante à Brest (1-5), il y a une semaine.
Rudy Bourianne
Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.