Variole du singe : l’OMS accélère l’accès aux vaccins pour stopper la nouvelle vague du virus

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, mercredi 14 août, avoir activé son plus haut niveau d’alerte mondiale face à l’épidémie de mpox en Afrique. Une nouvelle souche, plus dangereuse et plus contagieuse, inquiète les autorités sanitaires internationales. L’OMS accélère également l’accès aux vaccins pour tenter de freiner la propagation du virus.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme. Le directeur général de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé mercredi 14 août que le comité d’urgence avait décrété l’épidémie de mpox, anciennement appelée variole du singe, comme « urgence de santé publique de portée internationale ». Ce niveau d’alerte, le plus élevé que l’OMS puisse déclencher, face à l’inquiétude que suscite cette nouvelle souche du virus.

Baptisée clade 1b, cette variante, découverte en septembre 2023 en République démocratique du Congo (RDC), se distingue par sa transmission accrue et sa mortalité plus élevée. Contrairement aux souches précédentes, qui provoquaient des éruptions cutanées localisées, le clade 1b se manifeste par des éruptions sur l’ensemble du corps. Pour l’heure, l’Afrique reste l’épicentre de l’épidémie, mais l’inquiétude monte en Europe.

Un premier cas détecté en Suède

La Suède a confirmé, jeudi 15 août, un premier cas du clade 1b sur son territoire, à Stockholm. Il s’agit du premier cas en dehors du continent africain. Selon les autorités suédoises, la personne contaminée est en traitement et ne présente pas de risque pour le reste de la population. Une situation que l’OMS observe de près. « L’interconnexion de notre monde fait que d’autres cas pourraient apparaître en Europe dans les prochains jours », a mis en garde l’organisation dans un communiqué.

Si les autorités sanitaires européennes jugent pour l’instant le risque de propagation faible, la situation en Afrique est préoccupante. L’Union africaine a indiqué que le nombre de cas de mpox a bondi de 160 % en 2024 par rapport à l’année précédente. Depuis le début de l’épidémie en 2022, près de 40 000 cas ont été recensés dans 16 pays africains, avec environ 1 500 décès.

Accélération de l’accès aux vaccins

Face à la propagation inquiétante de la nouvelle souche, l’OMS a également annoncé, le 9 août dernier, l’activation d’un protocole d’autorisation d’utilisation d’urgence (EUL) pour accélérer la distribution des vaccins contre la variole simienne. Ce dispositif permet de rendre disponibles plus rapidement des vaccins non homologués mais nécessaires en situation d’urgence de santé publique.

L’OMS a appelé les fabricants à soumettre leurs données afin de garantir que les vaccins proposés sont sûrs, efficaces et adaptés aux populations cibles. Cette procédure devrait faciliter l’accès aux vaccins, notamment dans les pays à faible revenu où les capacités réglementaires nationales sont limitées. Grâce à ce protocole, des organisations telles que Gavi et l’UNICEF pourront acheter et distribuer plus rapidement les vaccins dans les zones touchées.

Actuellement, deux vaccins sont recommandés par l’OMS pour lutter contre la variole simienne (MVA-BN (Jynneos/Imvanex) et ACAM2000, tous deux basés sur des versions atténuées du virus de la vaccine, mais ayant des profils de sécurité différents), et l’autorisation d’utilisation d’urgence vise à renforcer leur distribution à l’échelle mondiale.

Un risque de propagation mondiale

Pour l’OMS, la résurgence actuelle appelle à une mobilisation internationale. « Nous allons coordonner nos efforts avec les pays touchés pour endiguer cette propagation et sauver des vies », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus. L’OMS prévoit d’intensifier les efforts pour prévenir la transmission, traiter les personnes infectées et renforcer les capacités des systèmes de santé dans les régions les plus touchées.

Bien qu’aucune restriction de voyage n’ait été annoncée pour le moment, la vigilance reste de mise, notamment en Europe où l’arrivée de la souche clade 1b pourrait compliquer la lutte contre la maladie. Pour les experts, la situation demeure incertaine, mais un suivi rigoureux s’impose pour limiter une potentielle nouvelle épidémie mondiale.