JO 2024 : Nos athlètes provençaux nous ont fait rêver

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Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont été l’occasion pour nos athlètes provençaux de démontrer toute l’étendue de leur talent sur la scène mondiale. Entre podiums éclatants et déceptions, retour sur les performances marquantes de nos champions régionaux.

Les Jeux Olympiques de Paris 2024, qui ont débuté le 26 juillet, touchent à leur fin avec la cérémonie de clôture ce dimanche 11 août au Stade de France. Ces Jeux ont été un moment historique pour la capitale, marquant un retour triomphal des Olympiades en France, près de 100 ans après les Jeux de 1924.

Pendant plus de deux semaines, Paris, Marseille et d’autres villes de France ont vibré au rythme des exploits sportifs, des records battus et des moments d’émotion intense. Parmi ces performances, les athlètes provençaux ont également marqué les esprits avec leurs coups d’éclats et leur détermination à toute épreuve.

Un nouvel éclat de bronze olympique pour Manaudou

Florent Manaudou, licencié au Cercle des Nageurs de Marseille, a encore une fois prouvé qu’il reste une figure incontournable de la natation française. Huit ans après son premier titre olympique sur 50 m nage libre, il a décroché une médaille de bronze lors de cette édition parisienne des Jeux.

Avec un chrono de 21’56, il termine troisième derrière l’Australien Cameron McEvoy (médaille d’or) et le Britannique Benjamin Proud (médaille d’argent). Cette performance lui permet d’ajouter une quatrième médaille olympique individuelle à son palmarès.

Mais Manaudou n’a pas brillé seul dans les bassins parisiens. Il a également contribué à la médaille de bronze du relais 4×100 m quatre nages masculin, aux côtés de l’étoile montante de la natation française, Léon Marchand. Cette performance collective a permis à l’équipe de France de s’illustrer, confirmant ainsi la force et la profondeur du vivier de talents dans la natation hexagonale.

Anastasiia Kirpichnikova, la nageuse d’argent

Toujours côté bassins, la nageuse russe, naturalisée en avril 2023, est allé cherché la médaille d’argent en 1500 mètres, derrière la légende américaine de la discipline, Katie Ledecky. Depuis trois ans, Anastasia Kirpitchnikova s’entraîne sous les ordres de Philippe Lucas à Martigues. Une performance exceptionnelle.

L’Aixois et licencié du CNM, Clément Secchi a participé aux séries du 4×100 m, conclut en bronze par le quatuor Manaudou, Marchand, Ndoye-Brouard, Grousset. Il termine 6e dans sa spécialité du 100 mètres papillon. Une belle performance pour ce jeune nageur de 24 ans.

En revanche, contre-performances de Mélanie Henique et Marie Wattel qui s’entrainent au Cercle des nageurs. Elles n’ont malheureusement pas réussi à se qualifier pour la finale du 50m nage libre. Malgré leurs efforts, aucune d’entre elles n’a pu accéder à cette ultime épreuve.

Marie Wattel, repêchée en demi-finale à la suite de deux forfaits, avait terminé à la septième place de sa course avec un temps de 24.76 secondes. Mélanie Henique avait, quant à elle, pris la sixième place de sa demi-finale en 24.63 secondes.

Le Sud au sommet de la piste et de la route

Sur la piste et sur la route, les cyclistes provençaux ont montré qu’ils avaient les jambes solides pour briller sous les projecteurs, offrant au public français des moments inoubliables.

Mathilde Gros, native de Puy-Sainte-Réparade, a marqué les esprits en décrochant une médaille de bronze en cyclisme sur piste, renforçant la place de la région dans les sports de vitesse. Cette performance s’ajoute à une série de succès pour la jeune championne, qui confirme son ascension fulgurante sur la scène internationale.

Mais le véritable exploit vient du BMX, où la France a littéralement écrasé la concurrence. Sur la piste volcanique de Saint-Quentin-en-Yvelines, Joris Daudet (or), Sylvain André (argent) et Romain Mahieu (bronze) ont réalisé un triplé historique en phagocytant le podium.

Les Tricolores, grands favoris de l’épreuve, ont cette fois su éviter les pièges qui avaient brisé leurs rêves à Tokyo. Leur performance parfaite restera gravée dans l’histoire du BMX, marquant une domination sans partage de l’équipe de France dans cette discipline.

Sébastien Patrice croise le fer avec le maillot de l’OM

Sur la piste d’escrime, Sébastien Patrice, sabreur marseillais, a lui aussi croisé le fer avec succès. Pour ses premiers Jeux Olympiques, il a coupé court aux doutes et décroché une médaille de bronze par équipe. Cette performance souligne le potentiel immense de cet athlète, prêt à faire parler de lui sur la scène internationale. Et pas seulement…

Car Sébastien Patrice est devenu une icône pour les supporters de l’Olympique de Marseille en exhibant fièrement son maillot du club sous sa tenue. Après avoir qualifié l’équipe de France pour la suite de la compétition, et une fois la médaille de bronze obtenue contre l’Iran, l’escrimeur a révélé son maillot de l’OM, un geste qui fait partie de sa routine lors des grandes compétitions.

Originaire de Marseille, Sébastien Patrice a toujours eu l’OM dans le cœur. « C’est une fierté de représenter ma ville d’origine », confie-t-il. Ce geste a résonné auprès des supporters phocéens et des figures locales, renforçant son lien avec le club. Les dirigeants de l’OM l’ont même invité, avec son frère Jean-Philippe, à donner le coup d’envoi d’un match au Stade Vélodrome.

Les Fox, une famille en or aux racines marseillaises

Les sœurs Jessica et Noémie Fox, nées à Marseille, ont marqué les Jeux olympiques de Paris 2024 en décrochant des médailles d’or en canoë-kayak et kayak-cross perpétuant ainsi une tradition familiale d’excellence sportive. Bien qu’elles concourent pour l’Australie, leur succès résonne avec fierté à Marseille, ville au cœur de leur histoire.

Jessica Fox, déjà auréolée d’un palmarès exceptionnel, est entrée dans l’histoire en devenant la première athlète à remporter les titres olympiques en canoë (C1) et en kayak (K1). Après avoir été sacrée championne olympique de kayak le 11 août, elle a de nouveau brillé en décrochant l’or en canoë le mercredi suivant à Vaires-sur-Marne. Cette performance fait d’elle la première athlète, hommes et femmes confondus, à réaliser cet exploit depuis que le slalom a rejoint le programme olympique en 1992.

La saga familiale a pris une nouvelle dimension avec la victoire de sa sœur cadette, Noémie Fox, en kayak cross. Après avoir éliminé sa propre sœur Jessica, Noémie a remporté l’or dans cette discipline qui mélange vitesse et technique sur un parcours parsemé d’obstacles et introduite pour la première fois aux Jeux olympiques.

Bien que les sœurs Fox concourent pour l’Australie, leur succès résonne particulièrement à Marseille, où elles sont nées. Leur mère, Myriam Fox-Jérusalmi, avait remporté le bronze pour la France aux JO d’Atlanta en 1996, et leur père, Richard Fox, est un champion britannique de renom. La famille s’est installée en Australie en 1998, mais Marseille reste au cœur de leur histoire, notamment pour Jessica, qui s’entraîne régulièrement au club MMCK (Marseille Mazargues Canoë Kayak) fondé par son grand-père.

Sur les tatamis, Shirine Boukli, première médaille d’un record historique

Elle a été la première médaille de l’équipe de France de ces Jeux olympiques 2024. Eliminée en quart de finale puis passée par les repêchages, Shirine Boukli, originaire du Gard, est allée chercher la médaille de bronze dans la catégorie – de 48 kg en judo. Sans avoir combattu, elle remporte également l’or par équipe avec l’équipe de France.

Clin d’œil à l’ailière marseillaise, Lucie Granier

En finale des Jeux Olympiques 2024, l’équipe de France de handball féminin a décroché la médaille d’argent après une défaite face à la Norvège (29-21). Malgré ce revers, nos regards se sont portés sur Lucie Granier, l’ailière droite marseillaise.

Lucie Granier, formée à Besançon et aujourd’hui joueuse du Metz Handball, a démontré toute l’étendue de ses compétences tout au long du tournoi. Après des performances en demi-teinte lors des compétitions précédentes, son passage à Metz cette saison a marqué un tournant dans sa carrière, renforçant ses capacités tant physiques que mentales.

Joris Chotard brille sous les ordres de Thierry Henry

Sélectionné par Thierry Henry pour représenter la France aux Jeux Olympiques de Paris 2024, Joris Chotard a véritablement marqué les esprits. À seulement 22 ans, ce milieu de terrain combatif, formé dans les clubs du Sud, de Chateaurenard à Montpellier en passant par Le Pontet, s’est imposé comme un élément clé du Montpellier Hérault Sport Club, où il évolue depuis plusieurs années.

Lors de la demi-finale contre l’Égypte, il a brillant au poste de sentinelle, démontrant toute l’étendue de son talent. Sous la direction de Thierry Henry, les Bleuets ont décroché le titre de vice-champions olympiques, une performance qui souligne la progression continue de Chotard, appelé à jouer un rôle central dans l’avenir du football français.

Le face-à-face inattendu des judokas Baboukar Mané et Mbagnick Ndiaye

Les deux judokas du sud de la France, Baboukar Mané et Mbagnick Ndiaye, ont vécu un moment aussi inattendu que symbolique. Baboukar Mané, 37 ans, licencié au Kodokan Ciotaden à La Ciotat, faisait ses premiers pas sous les couleurs de la Guinée-Bissau. Avec l’ambition de croiser la route de Teddy Riner en quart de finale, il nourrissait de grands espoirs pour ces Jeux.

Mais le sort en a décidé autrement. Dès le premier tour, il a dû affronter son ami et partenaire d’entraînement, Mbagnick Ndiaye. Le Sénégalais de 30 ans, quadruple champion d’Afrique et licencié au Judo Club Venellois à Venelles, est sorti vainqueur de ce duel fraternel. Malgré cette victoire, Ndiaye n’a pas réussi à décrocher la médaille tant convoitée, voyant lui aussi son rêve de défier Riner s’évanouir.

Ce choc entre amis, sur le tatami olympique, a été l’un des moments marquants de leur parcours à Paris 2024. Même si leurs ambitions se sont arrêtées plus tôt que prévu, Baboukar Mané et Mbagnick Ndiaye repartent avec la fierté d’avoir représenté leurs pays et porté haut les couleurs de leurs clubs respectifs.

Pentathlon moderne : Prades en leader, Mourcia en apprentissage

Dans le pentathlon moderne, Valentin Prades, originaire de Cannes mais résident de Ventabren, a une nouvelle fois tiré son épingle du jeu, malgré sa 9e place d’une finale particulièrement relevée.

De son côté, Jean-Baptiste Mourcia, jeune espoir de Pertuis, a fait ses débuts olympiques. Même s’il repart sans médaille, sa performance laisse entrevoir de belles promesses pour l’avenir.

Skateboard : Les Marseillais en quête de rebond

Le skateboard, discipline où Marseille espérait briller, a finalement réservé de cruelles désillusions. Malgré un premier run prometteur Vincent Matheron n’a pas réussi à se hisser en finale du skateboard park, terminant à la 12e place des qualifications.

Quant à la jeune Émilie Alexandre, elle n’a pas non plus réussi à franchir le cap des qualifications lors de ses débuts olympiques.

Cibles manquées mais espoirs en ligne de mire

Le tir sportif a été synonyme de désillusion pour les Provençaux. Clément Bessaguet, malgré son statut de numéro un mondial, n’a pas réussi à passer les qualifications en pistolet 25m vitesse, tout comme Jean Quiquampoix, champion olympique en titre.

Mathilde Lamolle, dans l’épreuve de pistolet 25m, a également été éliminée prématurément. Ces contre-performances marquent un tournant difficile pour l’équipe de tir français.

Les vents contraires freinent les ambitions dans la rade de Marseille

En voile, les athlètes provençaux ont dû affronter des vents contraires. Jean-Baptiste Bernaz, de Fréjus, a terminé à la 13e place en ILCA 7, manquant ainsi la qualification pour la course aux médailles.

Louise Cervera, qui s’entraîne à Marseille, a obtenu une 10e place honorable en ILCA 6. Camille Lecointre, pour sa quatrième participation aux Jeux, a terminé 6e en 470 avec Jérémie Mion. Toutefois, Lauriane Nolot a hissé haut les couleurs du Sud en décrochant une médaille d’argent en Formula Kite.

Water-Polo ou l’amertume de l’échec collectif

L’équipe masculine de water-polo, composée en grande partie de joueurs marseillais comme Michaël Bodegas et Ugo Crousillat, espérait mieux. En terminant à la 7e place, les Français n’ont pas réussi à rééditer leurs exploits passés.

Michaël Bodegas, vétéran de 37 ans né à La Seyne-sur-Mer, participait à ses troisièmes Jeux Olympiques. Fort d’une médaille de bronze obtenue en 2016 avec l’Italie, il espérait ajouter une nouvelle distinction à son palmarès, mais l’équipe française n’a pas su passer les quarts de finale.

Pour Alexandre Bouet (23 ans) et Thomas Vernoux (22 ans), c’était une première expérience olympique. Formés et résidant à Marseille, ils ont montré de belles intentions, mais cela n’a pas suffi pour avancer dans le tournoi. Idem pour Ugo Crousillat, 33 ans, et Romain Marion-Vernoux, 24 ans, tous deux marseillais. Pierre-Frédéric Vanpeperstraete, 32 ans, marseillais d’adoption, a également découvert l’intensité des Jeux. Malgré leur détermination, l’équipe n’a pas su trouver la clé pour se hisser parmi les meilleures.

Chez les femmes, les Marseillaises Valentine Heurtaux et Ema Vernoux ont fait leurs débuts olympiques, mais l’équipe n’a pas réussi à franchir les quarts de finale.

Des promesses pour l’avenir en athlétisme

Robin Emig, le perchiste marseillais, membre du club de Gap Hautes-Alpes, n’a pas passé les qualifications, tout comme Lolasson Djouhan, (33 ans, né à Montargis), qui s’entraîne à Martigues, au lancer du disque. Ces résultats mitigés n’enlèvent rien aux promesses que ces jeunes athlètes représentent pour l’avenir.

Nicolas Navarro (33 ans, né à La Crau), qui s’entraîne au Sco Ste-Marguerite à Marseille, a quant à lui couru le marathon. Il a terminé à la 16e place, premier Français au classement. La marathonien a particulièrement apprécié la ferveur des spectateurs tout au long de la course, et restera pour lui un moment marquant.

L’apprentissage des tricolores provençaux en badminton

Ronan Labar, du club Aix UC Badminton, et Christo Popov, du BC Fos à Fos-sur-Mer, ont vécu des Jeux difficiles. Éliminés en phase de groupes en double messieurs, ils repartent avec une expérience précieuse face à une concurrence redoutable.

Capucine Viglione touche du doigt le podium

Capucine Viglione, grimpeuse marseillaise, a montré un talent prometteur en escalade vitesse. Si elle n’a pas réussi à monter sur le podium, sa 5e place laisse entrevoir un bel avenir pour cette jeune athlète.

Clap de fin

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont une fois de plus mis en lumière la richesse et la diversité des talents issus de la région Sud. Malgré de belles victoires individuelles et des résultats parfois mitigés, les athlètes ont su offrir un spectacle sportif de haut niveau. L’expérience acquise à Paris sera sans doute un atout précieux pour les futures compétitions, avec en ligne de mire Los Angeles 2028.

La France termine 5e au classement des nations avec 64 médailles, dont 16 en or, 26 en argent et 22 en bronze. La délégation française a réalisé une belle performance, notamment grâce à une première semaine exceptionnelle. Au terme des huit premiers jours de compétition, l’équipe de France comptait déjà 41 médailles, se rapprochant ainsi du record établi à Pékin.

Parmi les disciplines les plus prolifiques, le judo a rapporté 10 médailles, suivi par l’escrime et la natation, avec 7 médailles chacune. Le cyclisme, toutes disciplines confondues (VTT, BMX racing et freestyle, cyclisme sur route et sur piste), a également été une source importante de succès, avec un total de neuf médailles.

Paris a refermé dimanche soir ce chapitre olympique avec la cérémonie de clôture, orchestrée par Thomas Jolly. Le Stade de France, métamorphosé en une scène spectaculaire, a accueilli un défilé de performances d’acrobates, de danseurs, et d’artistes de renom, célébrant non seulement les exploits des athlètes, mais aussi l’héritage culturel de la France.

La soirée s’est achevée avec la traditionnelle passation du drapeau olympique à Los Angeles, hôte des Jeux de 2028, marquant ainsi la fin de cette édition parisienne. Une ultime célébration avant que la flamme olympique ne s’éteigne, mettant un terme à des Jeux mémorables.