Vos idées pour une meilleure transition écologique régionale

Pendant trois mois, les citoyens de Provence-Alpes-Côte d’Azur sont invités à partager leurs avis et suggestions pour mieux penser la transition écologique.

Le 27 novembre 2023, à l’Hôtel de Région à Marseille, Christophe Béchu, ex-ministre de la Transition écologique, accompagné de Sabrina Agresti-Roubache, ancienne secrétaire d’État à la Citoyenneté et à la Ville [le gouvernement de Gabriel Attal est officiellement démissionnaire mais reste néanmoins en charge des « affaires courantes » jusqu’à la nomination d’un nouveau gouvernement, ndlr], a lancé la « COP régionale » en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce rendez-vous, en prélude à la COP 28 à Dubaï, fait partie d’une tournée nationale visant à déployer des COP régionales à travers le pays.

Sous l’impulsion de l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne, qui a fixé l’été 2024 comme échéance pour que les régions élaborent leurs feuilles de route en matière de planification écologique, cette initiative vise à localiser les objectifs nationaux de neutralité carbone. L’objectif est de trouver des solutions solidaires et efficaces entre territoires. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, pionnière en la matière, s’était déjà distinguée en intégrant les objectifs de l’Accord de Paris dès 2017.

Son Plan Climat, structuré autour de six axes stratégiques, mobilise tous les acteurs locaux, de l’éco-mobilité à l’augmentation des énergies renouvelables, en passant par la protection des ressources en eau et la réduction des plastiques. Parmi les projets phares, on note l’électrification des navires dans les ports méditerranéens, le soutien à la filière hydrogène, et la décarbonation de l’industrie, essentielle pour une région qui concentre 8 % des émissions nationales de gaz à effet de serre. Christophe Béchu avait d’ailleurs souligné l’urgence d’intensifier ces efforts, notamment dans les secteurs industriels locaux.

La parole aux citoyens

L’innovation de cette COP régionale réside dans son approche participative. Depuis le 15 juillet 2024, un questionnaire en ligne est disponible pour le grand public. Pendant trois mois, les citoyens de Provence-Alpes-Côte d’Azur sont invités à partager leurs avis et suggestions pour mieux penser la transition écologique. Cette consultation marque une nouvelle étape vers l’élaboration d’un plan de transformation écologique et énergétique plus inclusif et complet.

Plusieurs étapes préliminaires à cette consultation citoyenne ont été menées. En novembre 2023, un diagnostic territorial réalisé par des experts a permis de confronter les objectifs nationaux du Secrétariat général à la planification écologique avec la réalité locale. Validé début 2024, ce diagnostic a été suivi de groupes de travail rassemblant plus de 300 personnes d’horizons divers représentants des collectivités, de l’État, d’opérateurs publics et privés, d’entreprises, et d’associations.

Ces groupes « d’intelligence collective » ont identifié des leviers d’action structurants pour accélérer la transition écologique autour des enjeux suivants : mieux se déplacer, mieux se loger, mieux préserver et valoriser notre écosystème, mieux produire, mieux se nourrir et mieux consommer.

Une approche collective pour une transition durable

Les propositions issues de ces groupes sont ambitieuses : réduire les émissions de CO₂ de 16 millions de tonnes, concentrer les efforts sur l’industrie (40 %), le transport (26 %), et le bâtiment (10 %), tout en prenant des mesures pour préserver les ressources, protéger la biodiversité, et s’adapter aux changements climatiques.

Jusqu’au 30 septembre, la plateforme en ligne recueille les avis et suggestions des habitants de la région. Cette démarche vise à garantir que la transition écologique prenne en compte non seulement les impératifs environnementaux, mais aussi la réalité sociale des citoyens.

Le gouvernement prévoit d’augmenter significativement les fonds alloués à la transition écologique, avec une enveloppe de 7 milliards d’euros supplémentaires dès l’année prochaine, dans le cadre d’un plan global de décarbonation de 100 milliards d’euros sur cinq ans. Déjà territoire pilote de la planification écologique, la Région Sud, forte de son avance, est bien décidée à jouer un rôle de leader dans cette transition.