Comment le Port Marseille-Fos veut innover « en grand » grâce aux start-up

Bassin ouest GPMM. @ GPMM

Le Port de Marseille-Fos, en collaboration avec la CCI Aix-Marseille Provence et Aix-Marseille Université, lance la cinquième édition du Smart Port Challenge avec une vision « en grand ».

Depuis cinq ans, le Smart Port Challenge à Marseille permet à des grands groupes de lancer des défis aux start-up pour rendre le port plus innovant et compétitif. Pour cette cinquième édition, le Grand Port Maritime de Marseille-Fos (GPMM), Aix-Marseille Université et la Chambre de Commerce et d’Industrie Aix-Marseille-Provence (CCIAMP) étendent le périmètre d’action à Lyon et à la rive sud de la Méditerranée, soulignant ainsi l’ambition de cette initiative, désormais nommée « Smart Port en Grand ».

Le Smart Port Challenge se distingue par son approche ouverte et collaborative, réunissant structures publiques et privées pour co-créer des solutions novatrices. En tant que véritable laboratoire d’idées, ce challenge vise à améliorer les performances environnementales et économiques du port, tout en servant de modèle sociétal.

Un laboratoire d’innovation ouvert sur la Méditerranée

À l’occasion de la conférence de presse, Jean-Luc Chauvin, président de la CCIAMP, a souligné que Marseille-Fos est à un moment décisif, avec l’objectif ambitieux de devenir le premier port de la Méditerranée. Il a insisté sur la nécessité d’investir dans les domaines financiers et de la recherche pour atteindre ce but. « C’est une infrastructure essentielle pour notre économie. Nous devons anticiper et renforcer notre port pour qu’il devienne le leader méditerranéen. »

Éric Berton, président d’Aix-Marseille Université, a exprimé son désir de renforcer la collaboration avec la rive sud de la Méditerranée.

Quant à Christophe Castaner, président du directoire du GPMM, il a rappelé les partenariats récemment établis avec l’Arabie Saoudite et les lignes régulières avec l’Algérie. Les trois dirigeants ont également souligné l’importance du développement du transport fluvial sur le Rhône pour assurer l’avenir du port de Marseille.

Des attentes sur le numérique et les énergies renouvelables

Le port souhaite améliorer sa compétitivité numérique en modernisant son application Neptune avec de l’intelligence artificielle pour raccourcir les délais et réduire les coûts. En intégrant des algorithmes d’IA avancés, Neptune sera capable de prévoir plus précisément les besoins logistiques, optimiser les itinéraires des navires, et anticiper les congestions.

Ces améliorations permettront non seulement de diminuer les temps d’attente et les coûts opérationnels, mais aussi de réduire l’empreinte carbone du port en limitant les mouvements inutiles des navires.

Parallèlement, plusieurs défis visent à exploiter les énergies renouvelables pour rendre le port plus écologique. L’énergie des vagues, une source d’énergie encore sous-utilisée, offre un potentiel immense pour fournir une énergie propre et constante. En installant des dispositifs de récupération de l’énergie houlomotrice le long des côtes, le port pourrait générer une partie significative de son électricité de manière durable.

De plus, le développement de parcs solaires dans des zones humides montre l’engagement du port dans les énergies renouvelables tout en respectant les écosystèmes locaux. Ces parcs solaires, conçus pour minimiser l’impact environnemental, pourraient fournir une source supplémentaire d’énergie propre, contribuant ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Perspectives prometteuses

Les start-up et entreprises intéressées peuvent soumettre leurs candidatures jusqu’au 28 août 2024. Les lauréats, annoncés mi-septembre, se verront attribuer une dotation de 15 000 euros chacun pour amorcer leurs projets, qui seront dévoilés lors du Smart Port Day en mars 2025.

Depuis sa création, le Smart Port Challenge a mobilisé plus de 50 partenaires, lancé 32 défis et sélectionné 34 lauréats, avec un soutien financier total de 480 000 €. La dernière édition a couronné huit entreprises, qui ont présenté leurs preuves de concept après six mois de développement intensif.

Découvrir les neuf défis

  1. Redéveloppement de Neptune (en partenariat avec IBM) : Utilisation de l’intelligence artificielle pour moderniser le logiciel de gestion Neptune.
  2. Fluidité des Opérations Portuaires (en partenariat avec TotalEnergies) : Prévision des mobilisations pour améliorer la fluidité du trafic maritime.
  3. Intermodalité Durable (en partenariat avec SNCF Logistics) : Accélérer l’utilisation de solutions intermodales pour réduire l’impact environnemental du transport de marchandises.
  4. Cyclo-logistique Urbaine (en partenariat avec Cyclad) : Faciliter le dernier kilomètre de transport fluvial par des solutions cyclo-logistiques.
  5. Gestion de l’Eau de Pluie (en partenariat avec Veolia) : Optimisation des infrastructures pour une meilleure utilisation de l’eau de pluie et promotion de la biodiversité.
  6. Analyse des Sols Pollués (en partenariat avec Sol Environment) : Amélioration de l’analyse des sites contaminés pour favoriser la dépollution et la valorisation des friches.
  7. Parc Solaire en Zone Humide (en partenariat avec EDF Renouvelables) : Développement de parcs solaires en préservant les écosystèmes humides.
  8. Énergie des Vagues (en partenariat avec Eco Wave Power) : Exploitation de l’énergie houlomotrice pour une nouvelle source de production énergétique.
  9. Expérience des Passagers (en partenariat avec CMA CGM) : Amélioration de la gestion des flux de passagers et de véhicules pour une expérience optimisée.