Un accord pour la diffusion de la Ligue 1 a été trouvé dimanche 14 juillet entre la LFP, DAZN et beIN Sports. La facture pour les supporters va être salée.
Le dénouement a eu lieu dimanche 14 juillet en début de soirée. Après des semaines d’attente et d’angoisse pour le football français, un accord a enfin été trouvé pour les droits de diffusion de la Ligue 1, à un mois et demi du retour à la compétition.
Au final, ce sont DAZN, pour 8 matchs sur 9, et beIN Sports, pour une rencontre par journée, qui diffuseront le championnat de France. La LFP recevra en contrepartie environ 500 millions d’euros, un peu plus de 600 millions en ajoutant les droits TV internationaux. Cet accord est valide jusqu’en 2029.
La grande braderie
Vincent Labrune et la Ligue retombent tant bien que mal sur leurs pieds alors que le pire était annoncé. Mais à quel prix ? La Ligue espérait initialement trouver un accord entre 900 millions et 1 milliard d’euros. C’était la promesse faite par le président de la LFP aux différents patrons des clubs de Ligue 1.
Cependant, avec ce deal, une fois les différentes taxes retirées (taxe Buffet : 5 %, convention LFP-FFF : 2,5 % pour la FFF), ainsi que la part versée aux syndicats, celle destinée au fonctionnement de la LFP, et enfin la part d’environ 20 % cette année revenant à CVC en marge de l’accord signé avec le fonds d’investissement américain, les clubs ne devraient toucher pour les droits domestiques qu’entre 350 et 400 millions d’euros, peut-être moins selon certaines estimations.
Un pactole bien maigre alors que la plupart des clubs vont devoir rembourser, à partir de cette année, les prêts garantis par l’État contractés durant la période Covid.
De plus, dans cette histoire, une autre question intéresse et inquiète particulièrement les passionnés de ballon rond : combien vont-ils devoir débourser pour être sûrs de pouvoir suivre leur équipe toute l’année ?
Une facture salée à la fin du mois
Et là , le bât blesse encore plus. Selon les représentants de DAZN lors du conseil d’administration de la LFP, comme le révèle RMC Sport, le prix de l’abonnement pour avoir accès aux 8 matchs sur 9 que diffusera la plateforme anglaise devrait osciller entre 30 et 40 euros par mois en fonction de la formule choisie, avec ou sans engagement.
Pour beIN Sports, rien ne change. Le match diffusé sera inclus dans l’abonnement classique à la chaîne, qui est de 15 euros par mois.
Les spectateurs devront donc débourser entre 45 et 50 euros pour être certains de pouvoir suivre l’intégralité de la Ligue 1.
Pour Corentin, supporter de l’OM abonné au virage Sud depuis des années, « payer ce prix-là pour voir un match tous les quinze jours, en plus de l’abonnement au stade, ça fait mal… ». Face à de telles sommes, il ajoute, désabusé par la situation du football français : « rien d’étonnant à ce que les spectateurs se dirigent vers les systèmes de piratage type IPTV. »
La tentation du piratage…
C’était en effet l’un des points soulevés par Pablo Longoria lors de la conférence de presse de présentation de Roberto De Zerbi. Interrogé sur la situation des droits TV alors qu’aucun accord n’avait encore été trouvé, il avait appelé à protéger les droits de diffusion, notamment en luttant contre le piratage des matchs. « La quantité d’IPTV dans le pays, ce n’est pas normal. C’est voler de l’argent aux clubs. On doit protéger nos droits. Ça détruit la valeur. Il faut mieux protéger notre produit », avait déclaré le président de l’OM.
A lire > Pablo Longoria appelle à protéger les droits TV pour revaloriser le football français
Accord signé, il reste à voir combien d’abonnés viendront s’inscrire sur les plateformes légales. En cas d’échec, le football français, et en particulier les petits clubs, risque de se retrouver en très grande difficulté dans les années à venir.
Rudy Bourianne
Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.