Roberto De Zerbi, un « malade du football » aux commandes de l’OM

©Rudy Bourianne

Roberto De Zerbi s’est exprimé pour la première fois depuis son arrivée à l’OM, ce mardi 9 juillet, en conférence de presse à l’Orange Vélodrome, aux côtés de Pablo Longoria.

Sa parole était attendue avec impatience à Marseille, comme une réponse tant espérée de quelqu’un que l’on admire. Ce mardi 9 juillet, à l’Orange Vélodrome, Roberto De Zerbi s’est exprimé pour la première fois en tant que nouvel entraîneur de l’OM. Accompagné de Pablo Longoria, il a dévoilé ses ambitions pour la saison à venir, ses méthodes de travail et les raisons de son choix pour Marseille.

Longtemps espéré après la confirmation des rumeurs annonçant son arrivée, le technicien italien a posé ses valises dans la cité phocéenne le 26 juin dernier avant d’officialiser sa signature trois jours plus tard.

Roberto de Zerbi a posé avec Pablo Longoria et le nouveau maillot de l’OM devant la presse réunie pour l’occasion ©Rudy Bourianne

Lui qui pensait rester une année sans banc a été convaincu par le discours des dirigeants olympiens, d’autant plus qu’il était déjà « fasciné » par l’OM comme il l’a confiait en interview à Zeta le 6 juillet dernier.

Fan de Chris Waddle et Rudi Völler dans sa jeunesse, Roberto De Zerbi a décidé de rejoindre l’OM forcément pour la chaude ambiance du Vélodrome et la passion des supporters. Une ferveur qu’il a déjà pu sentir lors de la confrontation entre le club phocéen et Brighton la saison dernière en Europa League (2-2).

« L’OM c’est l’OM, Marseille c’est Marseille. Je l’avais dit quand j’étais venu avec Brighton, il y avait déjà eu une discussion qui n’avait pas abouti. J’attends des émotions, ce n’est pas qu’un travail. Je suis né supporter et quand on est né supporter, on ne l’oublie jamais. J’espère être apprécié ici, comme personne et comme professionnel », a déclaré Roberto De Zerbi sur les raisons qui l’ont poussé à s’engager avec le club phocéen.

Mais c’est aussi « le sérieux » qu’il a vu en Pablo Longoria et Medhi Benatia « qui sont les deux personnes avec qui j’ai échangé » qui l’ont convaincu de tenter l’aventure phocéenne.

« Il y a la volonté de construire quelque chose d’ambitieux et sur la durée, a d’ailleurs réagi Pablo Longoria. Ici, tu vas rencontrer une famille. Les supporters et cette ville sont toujours aux côtés du club. Prends ce cadeau, rends-les heureux. Merci de ta confiance. »

L’influence des maîtres Guardiola et Bielsa

Reconnu pour la qualité de jeu de ses équipes, Roberto De Zerbi n’a jamais caché son admiration pour le travail de Pep Guardiola. L’entraîneur italien a été profondément marqué par le Barça de 2010, une révélation pour lui alors qu’il jouait en Roumain à Cluj.

La semaine dernière, De Zerbi a partagé un déjeuner à Brescia avec Guardiola, comme il l’a raconté au média italien Zeta. Les deux techniciens, désormais amis, ont échangé sur leurs philosophies de jeu et leurs expériences respectives.

L’autre figure qui inspire De Zerbi : Marcelo Bielsa, ancien entraîneur de l’OM et actuel sélectionneur de l’Uruguay, qu’il a mené jusqu’en demi-finale de la Copa America.

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Interrogé sur « El Loco », De Zerbi est revenu sur leur rencontre et sur sa propre passion pour le football : « Marcelo Bielsa est un entraîneur exceptionnel. Il m’avait accueilli une semaine à Lille quand je n’étais pas encore entraîneur, confie-t-il, avant de se définir « comme un malade du football. Je le vis de façon exagérée. Je pense que dans le football il n’y a pas de gris, il n’y a que du blanc ou du noir, donc c’est quelque chose que j’essaie de transmettre à mes joueurs. »

« Rendre fiers les gens qui viennent nous voir au stade« 

De Zerbi insiste également sur l’importance du sérieux et du plaisir sur le terrain : « Du point de vue footballistique et tactique, il faut jouer avec courage, s’amuser, mais aussi savoir toujours qui fait quoi, où se trouver. Être toujours très sérieux, c’est primordial. »

Cette passion, le nouvel entraîneur de l’OM veut la transmettre à ses joueurs pour conquérir le public. Jeune, il était supporter dans les tribunes du club de sa ville natale, Brescia. De ces années-là, il a gardé ce qui, pour lui, fait l’essence même du football : cette relation entre le jeu, une équipe et ses supporters.

« Le tout premier objectif que j’ai, comme partout, c’est de pouvoir rendre fiers les gens qui viennent nous voir au stade, avoir une connexion entre les joueurs et les tribunes. Comme fan, j’ai voulu m’identifier au joueur qui me représentait sur le terrain. Quand je suis allé au stade comme fan, j’ai voulu ça. C’est mon premier objectif« , livre-t-il.

En fin de conférence de presse, Roberto De Zerbi en a profité pour échanger avec Medhi Benatia et son conseillerGiovanni Rossi ©Rudy Bourianne

« Il faut réussir à tout faire, à tout travailler »

La veille de la conférence de presse, Roberto De Zerbi dirigeait sa première séance d’entraînement à l’OM sous l’œil attentif des médias. À ses côtés se trouvaient Pancho Abardonado, Giovanni Rossi, son conseiller, et Aziz Mady Mogne, le nouveau coordinateur sportif du club. Les joueurs ont enchaîné des exercices physiques et techniques, incluant notamment une séquence où l’entraîneur italien les a fait retravailler les fondamentaux du football : contrôles et passes courtes en mouvement.

Une approche méthodique et détaillée qui témoigne de l’exigence et de la rigueur que De Zerbi souhaite insuffler à son équipe dès le début de son mandat. « Évidemment que les bases sont importantes. Les contrôles, les bases, on en a besoin pour jouer. Ce sont des choses qu’on doit travailler au quotidien et remettre à une vitesse différente, supérieure à celle d’hier. Il faut réussir à tout faire, à tout travailler. L’important c’est surtout de le retranscrire le dimanche pendant les matchs. »

©Rudy Bourianne

De Zerbi prêt à intégrer jeunes talents et vétérans à l’OM

Le technicien italien a également été questionné sur l’intégration des jeunes joueurs issus du centre de formation, notamment les vainqueurs de la Coupe Gambardella, une rare lueur dans une saison olympienne terne. Pour lui, l’opportunité est bien réelle : « Si des jeunes ont le talent suffisant, je n’hésiterai pas à les lancer. S’il y a des vétérans, des joueurs plus âgés qui méritent de jouer, alors je les mettrai sur le terrain. Prenons l’exemple d’Aubameyang, qui a 34-35 ans et joue comme s’il en avait une vingtaine. »

Le nouvel entraîneur de l’OM aura sa première mise en situation mercredi 17 juillet, lors de l’ouverture des matchs amicaux face à Nîmes au Centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus.

Rudy Bourianne

Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.