OM – Benfica : La victoire d’un peuple !

Crédit photo : X (ex-Twitter): @OM_Officiel; Rudy Bourianne

L’OM est en demi-finale de coupe d’Europe. Portés par des supporters en fusion, les Olympiens se sont imposés au bout de la nuit aux tirs au but face au Benfica. Ils retrouveront l’Atalanta Bergame pour une place en finale !

Hier soir, les hommes de Jean-Louis Gasset, dont le coaching fût payant, ont réussi à faire passer ces émotions aux supporters qui font que l’OM est l’OM. Cet instant d’ivresse où tout bascule, où le temps n’est plus pour quelques secondes que fièvre de joie et d’extase brut. Un transport éphémère vers le bonheur d’une victoire qui n’est rien dans le fracas du monde et pourtant tout quand se soulève l’explosion libératrice du but. Comme le dit Balerdi, c’est un rêve et ce rêve est populaire, bruyant, bouillant !

Qui aurait cru il y a quelques semaines que l’OM jouerait une demi-finale européenne cette saison ? Les Olympiens ont enfin su mettre les ingrédients qu’il fallait hier soir face au Benfica pour rendre ivre de joie le stade Vélodrome. Plus volontaires, dominateurs et portés vers l’avant, ils ont réussi à se déjouer du piège qui était en train de se refermer sur eux grâce à un nouveau geste de grande classe de Pierre-Emerick Aubameyang, à la 80e minute, qui sert parfaitement Moumbagna pour le seul but dans le jeu du match.

Les Portugais du Benfica n’ont presque jamais vu le jour hier soir. Balerdi avait décidé que ça ne passerait pas. Et lorsque ce n’était pas le défenseur argentin, c’est Pau Lopez qui venait briller dans ses cages. Son double arrêt en seconde période sauve clairement l’OM d’un drame qui serait mal venue cette saison. Surtout que l’OM a dominé de la tête et des épaules toute la rencontre. En première période, les hommes de Jean-Louis Gasset avaient 67% de possession de balle, et la plupart du temps de l’avant. Mais l’OM est stérile ces dernières semaines offensivement. Et ce fût encore le cas dans ce 1/4 de finale retour, à l’image d’Harit et Ndiaye qui n’arrivent décidément pas à faire la différence.

Le Vélodrome, temple du ballon rond

Dans un Vélodrome qui n’attendait que l’étincelle pour exploser, la première salve vient donc grâce au centre de son attaquant vedette. La seconde, quand Di Maria, l’ancien du PSG trouve le poteau sur le premier tir au but du soir. La troisième quand Pau Lopez sort celui d’Antonio Silva, c’est lui d’ailleurs qui commettait l’erreur grossière au match aller pour le but d’Aubameyang. Le bouquet final quand Luis Henrique donne la victoire aux siens et offre à l’OM sa neuvième demi-finale européenne de son histoire. Le Vel’ n’avait plus qu’à libérer sa joie !

Et c’est peut-être eux les grands artisans de cette victoire. Les supporters ! Ils ont mis encore une fois une ambiance de dingue au Vélodrome. Ils chantaient quatre heures avant le coup d’envoi sur le parvis du boulevard Michelet et ils n’ont eu de cesse de pousser leur équipe tout le match. Le « Aux Armes » après l’ouverture du score fût titanesque ! Ils sont clairement un supplément d’âme comme le confiait Balerdi hier en conférence de presse et juste après la rencontre au micro du diffuseur : « C’est l’un des plus beaux jours de ma carrière. Ce Vélodrome avec ces supporters, et il y a mon père et un ami là-bas, c’est magnifique ! Maintenant on a des choses à faire, j’espère qu’on va continuer sur ce chemin ! » Hier soir, l’argentin a peut-être réalisé l’un de ces meilleurs matchs avec l’OM. Un niveau qu’il faudra continuer à avoir en demi pour prolonger « le rêve » comme il l’espère.

« Je suis fier de mes joueurs, de l’état d’esprit, du public, de Marseille. On a essayé de démarrer très fort mais Benfica avait la maîtrise technique et l’habitude de ces matches retours. On a essayé d’ouvrir le score, on a eu des opportunités, mais on n’a jamais lâché. On a continué à être focus sur notre match, avec des sécurités derrière pour ne pas prendre le but qui nous aurait condamné. Il a fallu prendre des risques en deuxième mi-temps pour marquer. Je suis fier, on est allé au bout de la nuit, au bout du suspense, » a déclaré Jean-Louis Gasset après le match. Et d’ajouter : « On rêve de tout ! On rêve de ces soirées. Cette compétition nous va bien. On a battu le Shakhtar, Villarreal, Benfica, trois adversaires cotés. On avait une équipe remodelée, avec des joueurs qui ne jouent pas à leur place. On a dû faire rentrer de jeunes joueurs pour faire face à de nouveaux problèmes. » Le coach phocéen sait ce que tout ça représente à Marseille, les espoirs qui vont animer la ville les prochains jours. Hier soir, ce n’est pas le talent, il y en a peut-être pas assez dans cette équipe, mais c’est l’esprit qu’il a su insuffler à ces joueurs qui a fait la différence. Jean-Louis Gasset n’avait d’ailleurs pas la tâche facile. Il a dû remplacer Mbemba à la mi-temps, faire rentrer les deux jeunes Daou et Lafont qui ont vécu une première en pro inoubliable et voir sur le terrain ses joueurs totalement cramés à l’image de Jordan Veretout pétri de crampes à la fin des prolongations. Une victoire au courage pour l’ensemble de l’effectif !

Au prochain tour, l’OM rencontrera l’Atalanta Bergame tombeuse de Liverpool. Il y a des raisons d’y croire, malgré tout ! Le match aller se jouera au Vélodrome le 2 mai prochain ! C’est peut-être là que tout s’écrira déjà tant ce stade est un temple du football quand les joueurs savent y gagner !

Rudy Bourianne

Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.