Entraîneur de l’OM en 1990, Gérard Gili se rappelle pour Le Méridional de la double confrontation entre l’OM et Benfica. Sur le banc, il assiste à l’élimination cruelle de son équipe après la main de Vata à la 83e minute. L’ancien coach olympien est en revanche optimiste pour la rencontre de demain tant il a vu un Benfica moyen au match aller jeudi dernier à Lisbonne.
Monsieur Gili, quels souvenir et quels sentiments gardez-vous du match face au Benfica en 1990 ?
Il y a des regrets car c’était deux matchs. Le match à Marseille et le match à Benfica. Le match à Marseille, on doit se mettre à l’abri d’un fait de jeu comme on le vit au match retour. On avait fait la différence mais pas sur le plan comptable. On aurait dû avoir facilement un ou deux buts de plus qui nous auraient mis à l’abri de toute interprétation de l’arbitre au match retour.
Vous aviez tout pour vous qualifier ?
Pendant 83 minutes à Benfica, on maitrisait la qualification. Et ce qui est cruel mais qui fait rentrer ce match dans la légende des matchs européens c’est ce fait de jeu qui est tellement grossier quand on revoit les images. On se dit comment ça se fait que trois personnes, les trois arbitres ne l’aient pas vu. Après il était masqué (Mr Van Langenhove, l’arbitre central, ndlr), on ne va pas dire maintenant que c’était volontaire. Mais le résultat de cet oubli fait que l’on est éliminé, et pas d’un tournoi de sixte, mais de la grande coupe d’Europe à un match de la finale.
Pensez-vous que l’OM peut se qualifier demain face au Benfica ?
J’ai vu un Benfica vraiment très faible. Marseille avec tout ses atouts, sans ces blessés, avec la volonté d’aller gagner là-bas, je pense que c’était possible d’aller gagner là-bas. Je ne mets pas une pièce sur Benfica demain. Je n’ai pas vu une équipe avec la personnalité pour résister à la pression du public marseillais demain. Je le disais à la fin du match avec le staff olympien, avec le public et l’atmosphère qu’il va y avoir, je ne vois pas Benfica résister à ca. Je suis assez optimiste.
C’est vrai que les Portugais ont perdu le fil du match en seconde période…
Avant le match, je discutais avec les anciens joueurs de Benfica que j’avais revu avec plaisir et ils me disaient que Benfica n’arrive pas à tenir un match. 90 minutes c’est trop pour eux et c’est ce qui c’est effectivement passé. J’ai vu deux joueurs dans cette équipe, Di Maria et Rafa après le reste est très moyen. J’ai rarement vu une équipe de Benfica composée de joueurs aussi moyen. Je me dis que demain avec un petit peu de pression, si Marseille fait un pressing d’entrée parce que c’est ce qui est souhaitable à Marseille et que le public attend ça, je pense qu’on va voir des joueurs de Benfica faire des erreurs grossières derrière. Ca va passer, ça va être un peu du même niveau que Villareal. D’autant qu’il y a moins de talent que du côté de Villarreal à l’aller. Une fois que Di Maria s’est éteint, il n’y avait plus rien.
Propos recueillis par Rudy Bourianne
Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné par le club phocéen et le sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.
