Les Classiques s’enchaînent et se ressemblent pour l’OM au Vélodrome. Les Olympiens se sont une fois de plus inclinés à domicile face à leur grand rival du Paris-Saint-Germain et cassent ainsi la série de 19 matchs sans défaite dans l’antre du boulevard Michelet.
A t-il manqué des jambes ou de l’envie, les joueurs n’ont en tout cas pas fait le nécessaire pour prendre le dessus sur leur adversaire du soir. Hormis un début de première mi-temps illusoire qui voyait l’OM avoir le ballon et aller de l’avant, ils ont passé la soirée à courir après finalement, pourtant en supériorité numérique à 11 contre 10 dès la 40ème minute.
Du rythme, de la pression, de la technique, c’est tout ou presque qui a fait défaut hier soir face au PSG. Seul Veretout, qui aurait dû se voir valider son but injustement refusé, Luis Henrique ne fait clairement pas action de jeu et le ballon part à son opposé, a eu vraiment un rendement positif. Autour de lui, il a été question d’un long naufrage tant physique que technique au fil des minutes qui s’égrenaient. Kondogbia qu’on a imaginé un temps dans sa meilleure forme a perdu pied face à un Vitinha buteur et clairement l’homme du match. Le portugais s’est baladé entre les lignes marseillaises. A l’inverse de son pendant olympien, Amine Harit qui n’a jamais réussi à inquiéter dans ses percées tout comme Ndiaye et Luis Henrique, l’un peu en vue et l’autre bien trop juste pour le très haut niveau. Rarement trouvé, Aubameyang rate une grosse occasion qui aurait pu permettre à l’OM d’y croire. C’est dommage car les Parisiens semblaient prenable en début de match, pas vraiment investis par leur mission du soir et même dépassés quand Beraldo commet une faute grossière et inutile sur Aubameyang qui lui coûte le rouge en tant que dernier défenseur.
Défensivement, l’OM ne fait pas un match catastrophique dans l’ensemble jusqu’à la sortie inquiétante sur blessure de Chancel Mbemba. C’est devenu plus difficile ensuite et Gigot venu suppléer le congolais a vite été dépassé par les contres du PSG. L’autre déception côté olympien vient des deux latéraux et notamment de Quentin Merlin qui a gâché un nombre de centre considérable. Ce qui devrait être la force de l’OM s’est transformé en sa faiblesse tout comme l’absence de Clauss qui s’est faite ressentir sur le côté droit. Jean-Louis Gasset a t-il fait le bon choix en alignant Ulisses Garcia à sa place ? Lui seul le sait et nul doute que le choix n’a pas du être facile après la trêve qui a décimé une partie de son effectif. Symbole du manque d’engagement de son équipe, les Marseillais n’ont commis que 10 fautes et reçu aucun carton dans la rencontre. C’est difficilement recevable face au PSG et devant un Vélodrome plein à craquer.
La défaite du soir est inquiétante sur l’impression qui se dégage du collectif marseillais. Une impression dérangeante que la séquence positive d’il y a quelques semaines à l’arrivée du 4ème coach marseillais de la saison ne fût qu’un mirage en plein désert footballistique. Et dont les supporters, assoiffés de résultats, ne sont au final que les victimes de cette courte illusion, les matchs avançant pas à pas face à des équipes bien plus étoffés, et se rendent compte qu’il ne s’agissait au bout du compte que de désert aride et sans espoir. Qu’au final cette équipe n’a ni les jambes ni le caractère de mettre un engagement permanent face aux équipes qui ont un minimum de talent.
L’OM voit les places européennes s’éloigner et l’enchaînement qui s’annonce risque d’être périlleux si les joueurs n’affichent pas un visage plus conquérant.
Rudy Bourianne
Rudy Bourianne est journaliste sportif. Passionné du club phocéen et du sport en général, il suit notamment l’actualité de l’OM, de la Voile et de l’équipe élite water-polo du Cercle des Nageurs de Marseille pour Le Méridional.
X (ex-twitter) : @R_Bourianne