Interrogé par les journalistes présents à Hambourg, le coach italien de l’Olympique de Marseille s’est exprimé hier soir en conférence de presse sur le système de jeu de son équipe.
Depuis le début de la semaine, Gennaro Gattuso, alors plutôt épargné par les critiques, s’est retrouvé sous le feu des interrogations dans la foulée des mauvais résultats de son équipe. Après la réunion de crise entre supporters et joueurs, le journaliste Florent Gautreau pour RMC considérait en direct que « Rino » était « le grand épargné » du rendez-vous. Depuis les regards se sont tournés vers l’ancien du Milan et plus précisément vers sa tactique sur le terrain dont le 4-3-3 des dernières sorties a donné l’une des pires séries de l’histoire du club. En 2024, l’OM n’a toujours pas gagné en championnat. Interrogé donc sur son système, Gennaro Gattuso a défendu son plan de jeu et a expliqué les raisons du passage en 3-5-2 au mois de décembre. « Quand on a joué à trois derrière c’était avant tout mon choix parce que l’équipe avait besoin d’un meilleur équilibre. Je pensais que c’était la meilleure solution à ce moment de la saison pour assurer un bon équilibre. Et je l’ai d’ailleurs dit au dirigeant : vous savez moi je ne suis pas particulièrement un entraîneur qui aime jouer à cinq, avec une ligne à cinq derrière et repartir en contre en espérant que ca se passe bien. Ce qui m’intéresse c’est de trouver le meilleur équilibre possible« , a t-il expliqué.
L’aspect offensif éludé
Si le coach marseillais doit défendre son système préférentiel, c’est que le 3-5-2 que les journalistes lui propose a porté ses fruits en décembre et permis à l’OM de respirer en faisant de bons résultats avec un Pierre-Emerick Aubameyang bien plus en vue dans une attaque à deux. Pour Gattuso, ce n’est pas si simple. « Pourquoi vous me poser cette question à cinq derrière ? Est-ce que vous trouvez qu’on est agressé dans le jeu ? Est ce que vous trouvez qu’on est mis en difficulté défensivement ? Je ne le pense pas, vous savez à cinq vous n’avez pas la possibilité de faire jouer beaucoup d’attaquants non plus. J’ai six attaquants à disposition, et si je procède comme vous le dites, j’en laisse quatre ou cinq sur le banc« , a t-il déclaré. En début de conférence de presse, l’Italien analysait la passe actuelle comme une crise de résultat plus qu’une crise de jeu, expliquant que les buts concédés par l’OM n’étaient pas le fait d’actions de jeu mais de phases sur coup de pieds arrêtés. Certes. Mais si cette équipe de l’OM, en s’accordant sur l’analyse de son technicien, concède peu de but, il faut aussi reconnaître qu’elle marque très peu aussi. Et c’est peut-être dans cette optique que la question du 3-5-2 est posée. Le système peut donner en effet l’occasion à Pierre-Emerick Aubameyang d’être accompagné à la pointe de l’attaque, par entre autres possibilités Faris Moumbagna fraîchement arrivé, tout en amenant une verticalité dans le jeu plus proche de la devise du club. Or pour Gattuso, « il ne faut pas penser que passer à cinq derrière va régler tout nos problèmes », et de concéder, « ce n’est pas moi, ce n’est pas ma personnalité de jouer en vertical. Jouer de long ballon et essayer de récupérer les deuxièmes ballons. Ce n’est pas comme ça que je vois le foot. Ce n’est pas comme ça que je vois les choses et je l’ai dit clairement au dirigeant. »
Rudy Bourianne