Au lendemain du 1/4 de finale historique à Doha, l’ancien capitaine de l’équipe de France de water-polo aux JO de Rio en 2016 revient sur cette victoire exceptionnelle. Il évoque le chemin parcouru par le water-polo français avec en ligne de mire une première médaille dans cette compétition. Interview.
En tant qu’ancien capitaine de cette équipe et notamment au Jeux Olympiques de Rio en 2016, quelle a été votre réaction après la victoire d’hier ?
Les frissons ! J’ai eu les larmes aux yeux quand Thomas met le but à la fin. On vient de tellement loin ! C’est exceptionnel ! En 2006, on n’était pas à l’Euro et aujourd’hui on est dans le top 4 mondial ! Je suis très heureux pour ce groupe. C’est tellement de travail. On ne se rend pas compte du chemin parcouru. Ils ont cassé une barrière psychologique avec cette victoire et n’ont pas refait la même erreur que nous à Rio. En 2016, on était simplement heureux d’y être. Là, sortir les Hongrois de cette manière ! Mais je le sentais ! Je leur ai dit avant de partir que l’objectif était de ramener une médaille. D’être gourmands. Et on le voit dans l’eau, c’est une équipe de gourmands. Ils veulent marquer l’histoire de leur sport.
Les Hongrois en quart, demain la Croatie en demi, cette équipe peut aller au bout ?
On va gagner largement d’un but ! Hier, tout le monde les donnait perdants. Il suffit de voir le sondage sur Total Waterpolo. On était à 80-20 pour la Hongrie. Les Croates sont vice-champions du monde, ils ont de grands joueurs mais on peut les taper. Clairement, hier, ils ont reçu un message fort. La réaction de l’équipe à -4, d’être allé chercher la victoire comme ça : on a battu les Hongrois physiquement, on les a bouffé à leur propre jeu. Demain, le début de match va être important. Les Croates ne vont pas commettre les mêmes erreurs que la Hongrie.
on le voit dans l’eau, c’est une équipe de gourmands.
Ils veulent marquer l’histoire de leur sport
Alexandre Camarasa, ancien capitaine de l’équipe de France de water-polo
Thomas Vernoux a encore été phénoménal hier…
De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités. Il les a prises hier. Il est hors norme. A 21 ans, faire ce qu’il fait. Puis, j’aime la manière dont il est utilisé au sein de cette équipe. Thomas est exceptionnel ! Et c’est aussi une victoire collective ! On voit la jeunesse prendre ses responsabilités appuyée par les plus anciens.
Avec cette victoire, le water-polo prend un vrai coup de projecteur à quelques mois des Jeux Olympiques ?
Ils le méritent. La victoire aime l’effort. On ne leur a jamais rien donné. Et on voit qu’avec un peu de moyen, les résultats suivent. Quand j’étais en équipe de France, on participait à des stages où il n’y avait que deux personnes en bord de bassin. Là, quand on regarde le bord de la piscine, il y a du monde dans le staff. Grâce aux JO 2024, des moyens ont été débloqués, il faut que ça continue après.
Propos recueillis par Rudy Bourianne