Édito : L’Olympico, une soirée dont personne n’est sorti gagnant

Hier soir, peu avant le match qui allait opposer l’Olympique de Marseille à celui de Lyon, les cars des joueurs et des supporters lyonnais ont été lourdement caillassés par des hooligans marseillais. Pas en reste de comportements stupides les supporters lyonnais ont répondu, sûrement, de la pire des manières. Retour sur une soirée qui s’annonçait pleine de ferveur et qui a fini par virer au pathétique.

L’avantage marseillais s’est envolé

Bien que Jean-Michel Aulas ne soit plus le président de l’autre Olympique et que le club traverse sa plus grosse crise sportive de son histoire contemporaine, tous les fans de foot de France et de Navarre attendaient l’Olympico. Un match à enjeux qui, sur le papier, permettait à l’OM de se relancer sportivement en Ligue 1 après leur belle victoire en Europa League face aux Athéniens. C’était sans compter sur la violence de certains supporters « hors-les-murs » qui se sont déchaînés aux abords du stade contre les cars des supporters et des joueurs. Résultat : l’entraîneur de l’OL, Fabio Grosso, a eu 12 points de suture, le match annulé et donc à rejouer alors que le club phocéen a déjà un calendrier chargé avec les rencontres européennes. Des centaines de milliers de fans de football déçus de ne pas assister à ce match, sans parler de l’image de marque du club et de ses supporters qui va être durablement entachée, et même si ce n’est pas joué, ce n’est pas encore gagné : l’OM pouvait facilement envisager de prendre 3 points face à Lyon.

Qui est le responsable ?

C’est l’une des problématiques de ce sport : il draine dans son sillage des personnes violentes prêtes à passer à l’action à tout moment, soi-disant au nom de leur club. Pourtant, au vu des vidéos qui ont rapporté les événements d’hier soir, ces violences ne semblaient pas inévitables : des rues barrées, une circulation plus fluide, une sécurisation plus importante auraient très sûrement permis d’éviter les violences qui ont eu lieu.

Premièrement, il est impossible de pointer du doigt les groupes de supporters institutionnels. Parce qu’ils étaient déjà dans les tribunes au moment des faits, et que les réactions des chefs de groupes comme Rachid Zeroual montrent bien leur désapprobation de ce type d’agissement. Deuxièmement, même si les règles de la LFP stipulent que les clubs doivent assurer la sécurité des acteurs même aux abords des enceintes sportives, l’OM et ONET, la société en charge de la sécurité au sein du Vélodrome, ne peuvent se substituer à l’action des forces de l’ordre nationales. Il serait donc totalement injuste que l’Olympique de Marseille soit pénalisé, sportivement, pour des éléments ultra-violents qui lui sont extérieurs.

Le couac sanglant viendrait donc de l’organisme en charge de la sécurité des visiteurs du soir : la préfecture. Frédérique Camilleri, préfète des Bouches-du-Rhône, interrogée dans les coursives du stade, a préféré botter en touche, parlant d’échec collectif…

Les Lyonnais ne se démarquent pas

Pour ne rien arranger à une soirée déjà bien triste pour le football français, parmi les 600 supporters ayant fait le déplacement, des Lyonnais radicaux ont montré une bien piètre image du club en faisant des cris d’animaux, en montrant ostensiblement leur passeport, en ayant une attitude dangereuse, et en faisant des saluts fascistes au virage phocéen. Le club rhodanien a réagi en condamnant fermement ces comportements racistes et en affirmant vouloir écarter ces personnes des tribunes lyonnaises.

En bref, qui est sorti satisfait de cette soirée ? Personne. Les Marseillais, les Lyonnais, les Français, n’ont pas vu ce qui s’annonçait comme une belle soirée de sport. Les Olympiques doivent dissiper les scandales qui les entourent, alors que leur actualité est déjà plus que chargée… Hormis quelques énergumènes vivant pour le coup d’éclat stérile, personne n’est sorti gagnant de ce dimanche soir.

Léopold Aubin