L’OM recevait au Vélodrome le surprenant vainqueur de la coupe de France de l’an dernier. Une équipe toulousaine remaniée mais qui peut ressembler à un match piège. Un match pour rappeler que le Vélodrome n’est pas définitivement un stade de rugby et que Toulouse n’est pas qu’une ville de ballon ovale.
A noter aussi le soutien affiché par les supporters à Marcel Pagnol et son héritage au moment où la ville chasse sa descendance du « château de ma mère »
Le rythme manque et les buts aussi
Le match débutait avec les intentions olympiennes affirmées et une action du virevoltant ailier camerounais, François Mughe. Le milieu de terrain allemand du Téfécé, Niklas Schmidt recevait un carton jaune pour son engagement trop visible dès la 4eme minute. Le vice champion du monde Veretout ratait un coup franc quelques minutes après. Le match s’enlisait et les intentions des olympiens avaient besoin d’être concrétisées.
Joachim Correa montrait un visage plus fringant que lors de sa première.
Les marseillais se heurtaient à un bloc toulousain bien en place et devaient exploiter les prises de risques toulousaines pour tenter de trouver la brèche.
Un peu avant la demi heure Valentin Rongier recevait un choc qui le laissait au sol quelques minutes, mais retrouvait ses esprits et ses partenaires.
Le match s’endormait légèrement mais le stade était réveillé par le public du stade Vélodrome qui rappelait s’il en était besoin sa ferveur, à l’heure où Philippe Pujol consacre à ses supporters extraordinaires un documentaire : Dans les yeux des miens, ce sont bien eux qui s’illustrent le plus.
Malgré une vraie présence dans le jeu le duo Vitinha-Aubameyang ne faisait pas encore parler la poudre, malgré une belle passe du jeune portugais pour une reprise de volée spectaculaire de l’avant-centre Gabonais. Malgré la trêve internationale, les joueurs semblaient assez fatigués et le match, comme eux manquaient de rythme. Le danois Desler prenait un dernier carton jaune et après 4 minutes d’arrêt de jeux, les deux équipes rentraient aux vestiaires sur un match nul.
Beaucoup de ratés, pas de défaite mais pas de victoire…
La seconde période reprenait avec les 22 mêmes joueurs. Le Vélodrome, lui, attendait surtout de voir d’autres intentions et de voir trembler les filets de Guillaume Restes le portier toulousain, qui a également la confiance de Thierry Henry pour garder les buts de l’équipe de France espoir.
Balerdi souffrant d’une douleur à la 51eme minute laissait penser à un remplacement et une entrée en jeu de Bamo Meité, le petit nouveau, rentrait quelques minutes plus tard. Léo Balerdi rejoignait Samuel Gigot sur la triste liste des défenseurs centraux olympiens blessés. Mughe sortait également pour laisser sa place à Illimane Ndiaye qui entrait à droite, après avoir joué au centre et à gauche en ce début de saison, laissant profiter son équipe de cœur de sa belle polyvalence.
Clauss amenait du danger avec une frappe sur le poteau qui remettait la pression sur les Toulousains. Peu avant l’heure du jeu Aubameyang allait glisser et rater une reprise qui aurait pu faire mal.
Les Toulousains laissaient entrer sur la pelouse l’international marocain Aboukhlal et le hollandais Spierings et sortaient le suisse Sierro et le norvégien Donnum à l’heure de jeu. Ces changements illustrant bien la légion étrangère toulousaine bâtie à grand renfort de statistiques par le président du TFC Comoli, avec un certain succès.
Correa baissait en régime progressivement dans ce match et prenait un carton jaune à la 64eme minute. L’international argentin peine encore à montrer son niveau laissant dans la foulée sa place à Amine Harit. Kondogbia remplaçait, quant à lui, Rongier prenant à la fois sa place sur le terrain et son brassard de capitaine. Marcelino espérait apporter une énergie nouvelle avec ce sang neuf sur la pelouse.
Un OM plus offensif montrait enfin quelque chose avec une belle passe de Ndiaye pour Harit qui tirait malheureusement au-dessus.
Les Toulousains procédaient à la 72eme minute à un double changement, le défenseur chilien Suazo remplaçant Diarra et le milieu burkinabé Bangré remplaçant Genreau.
Un carton pour le toulousain Franck Magri pour une vilaine faute sur Vitinha à la 77eme minute.
Clauss touchait la transversale quelques minutes plus tard à la 79eme et Restes, le gardien toulousain, prenait un carton jaune pour gain de temps excessif sur son dégagement.
Sur l’action suivante, c’est Marcelino qui se faisait reprendre par le corps arbitral pour geste d’humeur sur le banc et serrait dans la foulée la main de l’arbitre retrouvant instantanément son calme et son image d’entraîneur Fair play.
A la 84eme Warren Kamanzi remplace Franck Magri.
Les Olympiens se feront quelques frayeurs sur deux contres toulousains qui, heureusement, feront plus de mal aux gabians qu’au gardien marseillais.
A quelques minutes de la fin, Nicolaisen se couche, Aboukhlal attaque et l’arbitre laisse jouer, les Marseillais prendront un contre avantageux mais là ! L’arbitre arrête le jeu pour Nicolaisen…une situation rageante parce qu’on est mauvais et pas aidés !
Carton jaune pour Harit à la 89eme pendant une attaque défense en faveur de l’OM où l’attaque olympienne manque de coordination et multiplie les ratés.
8 minutes d’arrêts de jeu pour un éclair de génie au milieu des ratés…Un carton jaune pour Bangré à la 95eme minute mettait en lumière l’emballement soudain d’un match qui avait été si longtemps ennuyeux.
Cela ne suffira pas, un match nul qui vient sanctionner un match décevant.
Le stade aura du mal à vibrer si ce genre de spectacle se multiplie. En attendant, le prochain événement qui fera vibrer le Vélodrome ne sera ni notre cher OM, ni le monde de l’ovalie mais la visite du Pape « à Marseille et pas en France » dans le cadre des rencontres méditerranéennes. Quand on vous dit que ce stade est mystique…
Pierre BOYER