Hommage – Attentat de Nice, c’était il y a 7 ans jour pour jour

La journée du 21 août est une journée internationale du souvenir, en hommage aux victimes du terrorisme. Le Méridional a décidé, en cette journée symbolique, de consacrer une série d’articles en hommage aux victimes d’attentat qui ont eu lieu sur le sol français depuis 2015. Le premier de cette série est dédié à l’attentat qui a frappé la ville de Nice, un 14 juillet, il y a déjà 7 ans.

Une soirée de rires, aux larmes.

Nous sommes le soir du 14 juillet 2016, à Nice, sur la Promenade des Anglais. En ce jour de fête nationale, le bord de mer est bondé de touristes et de Niçois venus regarder les feux d’artifices tirés pendant 20 minutes. Rien de tout cela n’est anodin, car le terroriste, dans un cynisme des plus macabres, s’élancera 10 minutes après la fin du spectacle, au volant d’un poids-lourd, sur l’avenue, et seules les balles de la police l’arrêteront. Il roulera sur quasiment 2 kilomètres fauchant la vie de 86 personnes, et en blessant 458 autres. Le 16 juillet, l’État islamique annoncera que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel était bel et bien leur « soldat », et qu’il a mené cette « opération » à l’appel de l’organisation terroriste.

Une réaction immédiate de la société civile…

Tout porte à croire que le mode de vie à la française était visé ce soir là : le lieu, la date, l’horaire, les victimes, même le mode de vie du terroriste changeant du tout au tout, viennent appuyer cette idée. Malheureusement, on ne peut pas dire que cette ambition ait véritablement échoué : le lendemain, le concert de Rihanna qui devait se dérouler à l’Allianz Riviera a été annulé, il en a été de même pour les championnats d’Europe de cyclisme sur route et la Braderie de Lille…

Les conséquences d’un tel acte sur la vie des personnes qui ont survécu ce soir là sont incalculables.

Face à la terreur, la société civile a répondu présente. Elle a voulu reconstruire ce qu’ils, les terroristes islamistes, ont voulu détruire. Pour cela se sont créées des associations comme l’association Promenade des Anges ou l’association Montjoye qui ont vu le jour pour accompagner psychologiquement les familles dans ce drame mais aussi les aider en matière juridique, afin qu’aucune victime ne soit oubliée par la Justice. Dans la même volonté d’aide aux victimes, un service de psychiatrie a été créé 6 mois après l’attentat, dédié spécialement aux enfants traumatisés par l’événement.

Mais qu’en est-il du côté politique ?

7 ans après, l’immobilisme politique laisse un goût amer. Abondant dans le sens des fondamentalistes islamistes, les politiques se sont trompés de débat et n’ont su prononcer que des interdictions stériles à l’égard du burkini, construire des plots en béton dans les zones piétonnes hautement fréquentées. Ces fausses routes n’ont fait que produire une société de plus en plus segmentée. Ce plan inique, ne crée rien d’autre que de futurs ennemis de la France, tant en son sein et qu’à l’extérieur de ses frontières.

C’est pourquoi en cette journée de commémoration, il est impératif d’interpeller le gouvernement, pour que jamais plus ne se produisent ces tragédies. Les bonnes questions pourraient être:

Tout d’abord la suppression de l’UCLAT a-t-elle été une bonne chose pour la lutte contre le terrorisme ?

La DSGI ayant 6 départements différents de lutte contre le terrorisme peut-elle lutter efficacement contre celui-ci ?

La lutte doit se mener aussi au niveau juridique, au-delà de l’état d’urgence déclenché par le gouvernement suite aux attentats, la justice ne doit-elle pas évoluer pour permettre de renforcer les contrôles administratifs des personnes de retour des zones de guerres ?

La loi du 13 novembre donne-t-elle réellement les moyens d’investiguer contre le terrorisme ? Par exemple, est-ce que l’interdiction des perquisitions chez de présumés terroristes entre 21 heures et 6 heures du matin met toutes les chances du côté des enquêteurs ?

Le questionnement ne doit pas s’arrêter au niveau répressif, le but est d’éviter la production de terroristes français, tout d’abord en évitant de créer des enfers urbains, que le modernisme socialiste a largement contribué à construire, particulièrement dans les banlieues.

Enfin, comment arrêter de se créer des ennemis extérieurs, comment la France perd elle ses bonnes relations avec l’Afrique de l’Ouest, pendant que l’influence du Commonwealth est bien moins remise en cause ?

Cette journée doit être un moment de souvenir et de recueillement, mais en aucune façon elle ne doit célébrer le silence et l’inaction politique.

Léopold AUBIN

Photo de couverture : hommage des Parisiens au lendemain de l’attentat de Nice place de la république