À l’occasion de la journée internationale de la bière, l’équipe du Méridional a contacté Grégory Giacalone professionnel dans le secteur brassicole, pour nous raconter l’historique de la bière à Marseille.
Notre historique de la bière à Marseille, débute à la fin du 19e siècle. À cette époque, 4 marques sont connues des Marseillais : la Velten, la Phénix, la Marx et la Zénith. C’est en 1920 avec le début de la prohibition aux États-Unis que les bières locales vont connaître une baisse de ventes. Le géant Heineken va racheter 3 des marques historiques, laissant seule la Velten aux mains de propriétaires locaux. Elle devrait être remise au goût du jour prochainement.
Même après la fin de la prohibition, la bière est restée longtemps le produit de conglomérats commerciaux. C’est dans les années 1970 et la redécouverte aux États-Unis de la brasserie artisanale (notamment avec la IPA) que les brasseurs locaux vont émerger de nouveau.
Renaissance marseillaise et nationale
Il faudra 50 ans avant que la France emboîte le pas américain et Marseille n’a pas fait défaut à la reprise de cette activité. En 2010, Cours Julien s’est ouvert la première brasserie locale : Bière de la plaine. Puis d’autres entrepreneurs ont lancé leurs marques comme la Minotte, les Malfaiteurs…
Dans le département des Bouches-du-Rhône, il y a aujourd’hui près de 30 brasseries artisanales qui se sont lancées et que l’on peut retrouver aussi jusque dans les rayons des grandes surfaces. Le renouveau de la bière ne s’arrête pas aux portes des brasseries, et la vente de bières artisanales, tout un écosystème local s’est relancé. Pour faire face à la demande des professionnels, des houblonnières se sont ouvertes en Provence, et une formation de zythologue (l’équivalent des œnologues) s’est ouverte à Marseille. Enfin le tissu associatif aussi s’est développé autour puisque ce printemps devrait voir le retour du Marseille en bière festival. Seul acteur lésé dans cette période sont les caves à bière. Depuis la crise du COVID-19, les clients préfèrent consommer en terrasse plutôt qu’acheter des produits à emporter.
Léopold Aubin