ECONOMIE – Le modèle coopératif, une opportunité d’adaptation pour les entreprises

L’assemblée générale de l’Union régionale des Scop (Urscop) et des Scic de Paca et Corse, qui s’est déroulée à thecamp, a été l’occasion de mettre en avant cette fédération, ses missions, etc. Sans oublier de fêter son quatre-vingt-cinquième anniversaire.

Née le 9 mars 1938, la mission de cette fédération était de propager des idées coopératives, de favoriser la création de nouvelles sociétés, de les regrouper pour défendre leurs intérêts moraux et matériels, d’aider le développement du principe de la coopération en faisant bénéficier les jeunes scops de l’expérience des anciennes. Et, bien sûr, d’assurer l’organisation du bon fonctionnement des missions régaliennes telles que la comptabilité, le contentieux, l’aspect technique. « Le fil conducteur de cette journée anniversaire est la coopération de l’humain avec son environnement dans l’entreprise et à l’extérieur. Ce qui est important car il faut renouer avec le vivant, c’est-à-dire ce qui nous nourrit : nos légumes, nos fruits, notre spiritualité, l’amour, etc. », a indiqué Franck Maillé sur un ton léger qui n’en était pas moins percutant et passionné. Il n’a pas manqué de mettre l’accent sur le statut d’associé salarié, un modèle qui permet à chaque membre d’être son propre patron, de voter des orientations, des stratégies, la répartition du partage des richesses, etc. Il a également insisté sur l’importance de « préserver notre équilibre entre le prélèvement et la ressource » et de « prendre modèle sur les peuples racines qui sont un exemple à suivre. Depuis près de 500 ans, ils sont dans le silence, dans la survie et ils coopèrent en permanence avec leur environnement. Ils ont beaucoup à nous apporter. Le monde de l’économie sociale et solidaire est composé de plusieurs peuples et est une source intarissable d’inspiration, tous secteurs confondus. Nous avons toutes et tous entre nos mains cette possibilité d’agir, de faire évoluer nos consciences ».

Le soutien de la Région Sud

Isabelle Campagnola-Savon, conseillère régionale en charge de l’économie pour la Région Sud, et présidente de la commission entreprises, artisanat et commerce, économie sociale et solidaire, est revenue sur le soutien que la Région Sud apporte à l’Urscop via différents dispositifs. Depuis 2019, dans le cadre « mon projet d’entreprise Â», un accompagnement annuel de 195 entrepreneurs et un financement de 320 000€ ont été apportés par la Région Sud. C’est également en 2019 que la Région a réabondé le fonds Pargest pour renforcer l’action en faveur des transmissions d’entreprises saines. « Comme vous le savez, la Région s’appuie fortement sur l’Urscop, France active et la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) qui proposent des solutions de financement sur toutes les phases de vie d’un projet d’économie sociale et solidaire. La bonne complémentarité de ces réseaux constitue un élément important de notre politique régionale et la condition d’une offre claire, simple et lisible pour nos entreprises Â», a indiqué la conseillère régionale, précisant que cela représente plus de 400 projets de l’économie sociale et solidaire (ESS) accompagnés annuellement et un budget régional de 1,18M€.

La Région veut aller plus loin

Pour faire émerger des champions de l’ESS, pouvant pleinement contribuer à la résolution de défis que pose l’urgence climatique, la région souhaite aller plus loin. Elle a annoncé que plusieurs axes de travail sont en cours de déploiement : faire connaître les solutions ESS aux entreprises classiques régionales ; faciliter l’accès aux dispositifs de soutien régional, organiser un espace d’accélération et de financement des projets ESS à fort potentiel écologique et/ou d’insertion dans l’emploi. En tant que pilier essentiel de la nouvelle économie, la Région Sud a, en 2022, soutenu l’ESS, dont fait partie l’Urscop, à hauteur de 5,3 millions d’euros. Pour encourager et soutenir les entreprises à relever les défis écologiques, elle propose une nouvelle déclinaison de la gamme Cedre avec trois volets entièrement dédiés à l’accompagnement des démarches de changement des entreprises : Cedre premiers pas, Cedre ambition, Cedre investissement. Elle s’est également fixé l’objectif d’accompagner 50 000 entreprises, mobilisant 400M€ dans les prochaines années, avec une nouvelle stratégie d’aide aux entreprises 100% plan climat. « La Région Sud vient d’adopter le premier budget vert d’Europe. Nous avons engagé un plan climat unique en France, doté de 40% du budget régional, qui passera bientôt à 100% Â», a conclu Isabelle Campagnola-Savon.

Scop et Scic, quésaco ?

Les Scop, sociétés coopératives et participatives, sont des sociétés commerciales dont la réussite repose essentiellement sur l’implication et la motivation des salariés, associés dans l’entreprise. Elles poussent, jusqu’au bout, la logique de la participation en appliquant un partage effectif des bénéfices réalisés. Les Scic, sociétés coopératives d’intérêt collectif, sont une autre forme de coopérative. Elles associent salariés, producteurs, bénévoles, collectivités territoriales, financeurs ou tout autre partenaire voulant agir ensemble dans un même projet alliant efficacité économique, développement local et utilité sociale.

L’UR des Scop et des Scic en bref

Tête de réseau en Paca et Corse, l’Union régionale accompagne la création, la reprise et la transformation d’entreprises sous forme de Scop ou de Scic : accompagnement dans la durée, financements, formations, échanges entre entrepreneurs-coopérateurs, représentation auprès des pouvoirs publics. En Paca et Corse, les coopératives représentent 331 entreprises, plus de 3 300 emplois et 281 M€ de chiffre d’affaires total.

Martine Debette