Neuf véhicules d’assistance et de secours aux victimes, flambant neufs et
connectés, ont été affectés à neuf centres de secours du département des
Bouches-du-Rhône. Un investissement de 105 000€, par véhicule, subventionné
pour moitié par le Conseil départemental.
C’est une petite révolution technologique que connaît le service départemental
d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône (Sdis13). Outre l’attribution de
neuf véhicules d’assistance et de secours aux victimes (VSAV), ces nouvelles
ambulances sont dotées d’un scope multi-paramètres. « Ce scope multi-
paramètres est un petit bijou de technologie, facile à déplacer. Il sert à la fois de
défibrillateur semi-automatique. Il mesure la tension artérielle de manière
automatique, ainsi que la saturation en oxygène, le pouls et tous les paramètres
vitaux d’un patient. Il permet également de réaliser un électrocardiogramme
dont les données sont transmises en temps réel à la régulation médicale »,
indique le colonel Christian Poirel, médecin-chef du SDIS 13. C’est donc à distance
que le tracé sera analysé par la régulation médicale qui pourra juger du degré
d’urgence de la prise en charge du patient. Un diagnostic précoce pour améliorer
le parcours de la victime, avec une prise en charge médicale adaptée à son état.
« C’est réellement une évolution dans le qualitatif de la prise en charge,
l’efficacité et l’amélioration de la précocité du diagnostic. Jusqu’à présent, les
véhicules du SDIS n’étaient pas équipés de ces appareils qui résultent de
l’évolution des technologies et de la télémédecine. Quant à l’utilisation, elle est Ã
la fois plus simple, plus rapide et plus efficace », souligne le médecin-chef. S’il y
a quelques années, le montant de chacun de ces scopes multi-paramètres
s’élevait à 20 000€, il est aujourd’hui de 9 000€. A terme, tous les VSAV seront
équipés de cette technologie. Quant aux anciens défibrillateurs semi-
automatiques, pour plus d’efficience, ils seront embarqués dans d’autres
véhicules, comme les engins de lutte contre les feux de forêt (CCF), par
exemple.
Une nécessaire évolution des compétences
« Au-delà de l’investissement financier, l’enjeu est la formation des 6 500
agents, volontaires et professionnels, qui doivent évoluer en compétence sur les
actes des soins d’urgence », précise le colonel Christian Poirel. Il rappelle que la
dernière révolution dans le secours était l’avènement du défibrillateur semi-
automatique, dans les années 2000. Aujourd’hui, avec l’entrée en vigueur de la
loi Matras, fin 2021 et un décret du 22 avril 2022, les sapeurs-pompiers peuvent
assurer des actes de soins d’urgence, des gestes techniques, après formation et
habilitation. Ils ont également la possibilité d’administrer des médicaments, sur
prescription de la régulation médicale. « L’an prochain, nous pourrons intervenir
sur la douleur, l’injection d’adrénaline lors d’allergies graves, administrer des
médicaments contre l’hypoglycémie. Il ne faut pas oublier que la force des
sapeurs-pompiers, c’est le maillage territorial, et donc la proximité et la
réactivité », conclut le colonel Christian Poirel.
Les chiffres clefs
Avec 112 000 interventions par an, le secours à personnes représente 84% de
l’activité opérationnelle des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône.
Ces véhicules, qui parcourent entre 20 000 et 25 000 kilomètres par an, doivent
être renouvelés tous les six ou sept ans. Le coût est de 96 000€ TTC par
véhicule, subventionné à 50% par le Conseil départemental.
La flotte VSAV du Sdis13 est de 135 véhicules, (pour 1 500 engins au total)
répartis sur 60 sites, ainsi que 17 à l’école départementale de Velaux.
Martine Debette
Photos M.Debette
1 – Le colonel Christian Poirel, médecin-chef du Sdis13, à l’intérieur du VSAV
connecté.
2 – Le scope multi-paramètres, un petit bijou technologique destiné à améliorer
la prise en charge de la victime.
3 – Les neufs VSAV connectés ont été remis aux centres de secours de Salon-de-
Provence, Saint-Rémy-de-Provence, Fos-sur-Mer, Marignane, Vallée des Baux,
Eyguières, Aubagne, Gémenos et Aix-Chevalière.