Marcel, son père Joseph, sa mère Augustine et le petit Paul passaient clandestinement devant ses murs pour rejoindre les collines de l’Etoile : le château de la Buzine, construit au XIXème siècle, doit sans aucun doute sa popularité au célèbre écrivain et réalisateur Marcel Pagnol (1895-1974).
A l’époque de Pagnol, le château est encore relativement neuf, puisqu’il a été édifié dans un style éclectique en 1865 par l’architecte Pierre-Hilaire Curtil, sur les fondations d’une ancienne bastide. Le domaine, comprenant le château et ses jardins (traversés par le canal de Marseille) est revendu jusqu’à arriver entre les mains de Pagnol en 1941.
il pense n’avoir jamais vu le lieu
Une fameuse coïncidence
On connaît l’étonnante coïncidence qui est restée célèbre : Pagnol avait confié la recherche et l’achat d’un site à l’un de ses collaborateurs. Lorsqu’il en devient le propriétaire, il pense ne l’avoir jamais vu… jusqu’à ce qu’il s’y rende et le reconnaisse. « Elle entendait les cris du garde, et le souffle rauque du chien. Blême, tremblante, et pour jamais inconsolable, elle ne savait pas qu’elle était chez son fils », raconte l’écrivain en parlant de sa mère au moment de traverser le domaine, dans « Le château de ma mère ».
Le projet d’un « Hollywood provençal »
Lors de son acquisition, Marcel Pagnol, passionné du 7ème art, a pour projet d’en faire un « Hollywood Provençal », une « cité du cinéma » capable de concurrencer la version américaine. Ambitieux, il veut y installer des plateaux et ateliers, des logements pour son équipe, et en faire un lieu de culture.
le projet de pagnol ne verra jamais le jour
Malheureusement, son projet ne verra jamais le jour puisque l’année suivante, le domaine est réquisitionné par l’armée allemande. Au fil des années, le château est transformé en une maison de repos pour l’armée et en une infirmerie militaire, jusqu’à accueillir le Conseil général de la Pologne !
Un nouveau souffle pour le château
Abandonné et vandalisé, il finit par devenir inhabitable. C’est en 1991 qu’une association vient à sa rescousse puis laisse la place à la Ville de Marseille et à l’architecte André Stern, qui le rénovent et en font une « Maison des Cinématographies de la Méditerranée », en hommage au projet de Pagnol.
Situé près du village des Camoins dans le 11ème arrondissement de Marseille, l’édifice accueille régulièrement des manifestations autour du cinéma, et présente de nombreux souvenirs appartenant au réalisateur.
Irène S.