Une Europe « unie et solidaire » : alors que la Russie (via son géant Gazprom) a annoncé la baisse drastique de la livraison en gaz de l’Allemagne, les 27 pays membres ont promis de se serrer les coudes. Reste à savoir si l’accord tiendra cet hiver.
Les ministres de l’Energie étaient rassemblés à Bruxelles ce mardi 26 juillet, pour aborder le dossier épineux des problèmes d’alimentation en gaz. L’ Allemagne est en première ligne pour ces restrictions – prévisibles. Il y a six jours, Vladimir Poutine avait déjà averti que le gazoduc Nord Stream ne fonctionnerait plus qu’à un cinquième de ses capacités. Le président russe rejette la faute sur le Canada, qui n’a pas renvoyé une turbine en réparation sur son sol. Quoi qu’il en soit, cela devait arriver un jour ou l’autre, et il était plus qu’urgent que les pays européens décident un tant soit peu d’un plan collectif.
Un effort collectif
« Ce n’était pas une mission impossible ! Les ministres sont parvenus à un accord politique sur la réduction de la demande de gaz en prévision de l’hiver prochain », a twitté la présidence tchèque de l’Union européenne. De quoi s’agit-il ? Les 27 se sont accordés sur le fait que chaque pays s’efforce au mieux de baisser sa consommation de gaz d’au moins 15% par rapport à sa moyenne sur les cinq dernières années. L’accord pourra devenir engagement des pays qui ont davantage d’économies gazières à épauler les pays membres dans le besoin.
Quand la bise viendra
« En économisant du gaz maintenant, nous serons mieux préparés. L’hiver sera beaucoup moins coûteux et plus facile pour les citoyens et l’industrie de l’UE », selon Jozef Sikela, le ministre tchèque de l’Energie. Une déclaration plutôt optimiste au vu de la situation actuelle… Peut-on vraiment croire à la mise en place d’une « sécurité énergétique commune » ?
L’Allemagne est également pointée du doigt dans sa dépendance envers le gaz russe ; mais si le pays est handicapé cet hiver, il est évident que toute la chaîne européenne en pâtira. Certains Etats membres se montrent plus réticents vis-à -vis de ce plan (qui peut donc devenir « contraignant »), notamment la Hongrie.
Raphaëlle PAOLI