« L’heure est grave », a estimé la Première ministre Elisabeth Borne sur Twitter, mardi 12 juillet au soir. Les parlementaires discutaient hier du projet de loi sanitaire proposé par le gouvernement. Il comprenait notamment un retour du passe sanitaire aux frontières de l’Hexagone. Refusé par une majorité, c’est une version expurgée qui a été adoptée en première lecture, par 221 voix contre 187 et 24 abstentions lors du vote final.
Le camp gouvernemental fait l’expérience de ses premières déconfitures ; mais ne s’attendait sans doute pas à une alliance si « spontanée » des oppositions. Si le nouveau ministre de la Santé, François Braun, a sobrement indiqué « prendre acte » de cette décision, le gouvernement n’est pas prêt à lâcher le morceau pour autant.
« En s’alliant pour voter contre les mesures de protection des Français face au Covid, LFI, les LR et le RN empêchent tout contrôle aux frontières face au virus. Passée l’incrédulité sur ce vote, je me battrai pour que l’esprit de responsabilité l’emporte au Sénat », a déclaré Elisabeth Borne, toujours sur Twitter.
François Braun lui aussi a d’ailleurs employé ce vocabulaire « guerrier ». Invité de RTL, voici ce qu’il a martelé : « Je vais continuer à convaincre, dès tout à l’heure, au Sénat, pour expliquer qu’il faut défendre ces dispositions, que cet article 2 est juste, pertinent. » Cette première claque imposée au camp Macron est-elle la première d’une longue série, ou bien s’agit-il seulement d’une « alliance de circonstance » ?
Comme d’autres, Prisca Thévenot, députée Renaissance des Hauts-de-Seine a raillé : « Et nous y voilà ! L’extrême droite et l’extrême gauche unies. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon unis et heureux. » C’est oublier l’ajout d’une partie des Républicains, qui, selon un schéma prévisible, sont apparus divisés.
La guerre est-elle déclarée ? Ce qui est certain, c’est que les prochains mois vont faire apparaître plus que jamais les divisions dans l’Hémicycle. Et un gouvernement en difficulté.
Raphaëlle PAOLI